Chronique de P.Villepreux

Par Rugbyrama
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Notre consultant Pierre Villepreux revient cette semaine sur le premier test entre les All Blacks et le XV de France. S'il salue le courage des Bleus, il reste impressionné par le jeu néo-zélandais.

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En regardant le match des Français contre la Nouvelle-Zélande, j'ai eu l'impression de faire un retour dans le temps, celui où les équipes en tournée affrontaient les sélections régionales. On y rencontrait le même déséquilibre dans le rapport de force globale. La maîtrise générale du jeu dans toutes ses dimensions était bien sur celle de l'équipe en tournée, mais dans le même temps la volonté pour ne pas dire le courage de l'autre équipe dans la dimension défensive lui assurait sinon le succès, du moins le respect confondu, des adversaires et du public.

Cette inexpérimentée équipe de France a parfaitement résisté. C'est tout à son honneur. Elle a contrarié le jeu des All Blacks, qui semblèrent moins à l'aise que lors de la précédente tournée.

Personnellement, je ne pense pas qu'il y ait des soucis à se faire pour cette équipe qui affirme toujours son identité, entre autres:

- Important volume de jeu

- priorité du jeu à la main

- respect de principes tactiques simples permettant de jouer là où il deviendra plus facile de préserver l'avancée toujours source de déséquilibre exploitable.

- remarquable capacité à s'organiser et à se réorganiser sur toute la largeur du terrain traduite en optimale implication en nombre de joueurs dans la cellule "vie du ballon et dans les espaces proches et plus lointains".

- vitesse de réactivité du collectif par rapport aux initiatives individuelles etc.

Les faiblesses apparues et qui "amollissent" la performance de l'ensemble sont essentiellement techniques (21 fautes de main) mais elles sont particulièrement pénalisantes car le plus souvent se sont produites lors d'enchainement ou de situations particulièrement favorables. Ce sont ces fautes qui ont cassé le rythme collectif imposé par les blacks et donnent la fausse impression d'un jeu balbutiant.

Malgré ce nombre impressionnant de balles rendues, la domination territoriale imposée a été constante tout au long du match. Les miettes laissées aux Tricolores ne pouvait leur permettre de créer du danger puisque arque boutés sur leur but, la seule solution pour se sortir de la pression était de rendre la balle au pied.

Ce qui impressionne, c'est leur capacité à s'engouffrer dans toutes les brèches qui se présentent. Weepu le demi de mêlée est un véritable poison pour la défense, ses initiatives mobilisent un maximum de défenseurs qui, même s'ils ne sont pas directement impliqués sont fatalement fixés et sont contraints à se redéployer plus tardivement sur la largeur.

C'est en effet quand la brèche est ouverte que le jeu des All Blacks est le plus redoutable. Le porteur de balle semble produire une aspiration sur les soutiens les plus proches, eux-mêmes propulsés, grâce à la vitesse d'exécution du jeu de passe, dans le dos de leurs impuissants adversaires. Le premier essai est en ce sens particulièrement significatif et rend compte des capacités décisionnelles et techniques des joueurs autour du porteur de balle. Cette réactivité au jeu du porteur de balle est déterminante pour jouer debout et ne pas finir au sol.

On en saura peut être un peu plus sur les All Blacks après le 2e test. Mais il est certain que les Tri-Nations, à moins de 100 jours de la Coupe du Monde, permettront, face à une pression supérieure, de faire une analyse plus juste de leurs chances.

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