Lomu: "Un autre grand jour…"

Par Rugbyrama
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Jonah Lomu a une nouvelle fois vibré pour le deuxième jour des deux quarts de finale.

C'était la Nuit Blanche à Paris samedi soir, c'est pourquoi quand nous sommes rentrés de Cardiff à 3 heures du matin nous nous sommes promenés sur les Champs Elysées. Il y avait du monde partout et l'atmosphère était fantastique. Tous les Français que nous avons rencontrés nous ont dit à quel point ils étaient désolés pour les All Blacks et étaient très fair-play dans leur victoire.

De retour au pays, la Nouvelle-Zélande a glissé dans une dépression. Beaucoup sont très choqués de nous voir sortis dès les quarts. La plupart des Néo-Zélandais se projetait déjà sur les demi-finales pensant que les All Blacks étaient certains d'atteindre ce niveau. Cela demandera du temps à la Nouvelle-Zélande pour passer au-delà et à coup sûr, il y aura plusieurs semaines d'analyse et de décorticage pour comprendre pourquoi les All Blacks ont été amenés à quitter prématurément la Coupe du monde le 6 octobre.

Après les deux surprises de samedi, dimanche promettait d'enfoncer le clou. Fidji contre Afrique du Sud devait être une rencontre très physique. La première mi-temps du match était très intéressante mais l'Afrique du Sud avait l'avantage et affichait tout de suite ses intentions. Les Fidji portaient le danger avec leurs attaques dans le jeu ouvert. Avec des accélérateurs comme Delasau, Bobo flirtant avec la ligne, ils entretenaient la pression sur les Springboks et les gardaient à un respectable 13-3 à la mi-temps. La première période était plus une bataille physique avec chaque plaquage toujours plus brutal que le précédent alors que l'intensité augmentait jusqu'à la pause.

Vers la moitié de la seconde mi-temps, les Fidjiens ont mis la main sur le match et ont marqué deux essais qui les ont ramenés à la hauteur des Sud-Africains. Alors qu'ils étaient à 14 après un carton jaune pour l'un de leur joueur, il semblait qu'ils ont mieux joué avec moins de joueurs sur le terrain, un peu comme leur équipe de rugby à 7. Le troisième essai était là, inéluctable jusqu'à ce plaquage incroyable de Pietersen. A 20 partout, la rencontre devenait électrique. Finalement, un coup de pied en profondeur ramenait les Boks dans le camp fidjien et le maul destructeur des Sud-Africains franchissait la ligne blanche avec la transformation de Percy Montgomery, ce qui était pour moi le tournant du match et les Sud-Africains ont fini par gagner 37-20, s'assurant une place en demi-finale.

Les Fidjiens ont réalisé un super tournoi et ont montré qu'ils étaient compétitifs pas seulement dans le rugby à 7 mais aussi à 15. Ils ont produit de très grands moments de rugby et ont été superbe à regarder. Ce squad était très physique et c'est une chose qui ne s'était pas produite depuis un bon moment. Ce qui les a desservi à la fin du match sont les fautes de main commises sous la pression, mais c'est quelque chose vu chez beaucoup d'autres équipes de ce tournoi au fur et à mesure que la compétition avançait. Les Fidji peuvent être très fiers de ce qu'ils ont fait et c'est une partie de l'histoire du rugby qui devrait rester un bon moment dans les mémoires. Félicitations pour votre participation, vous avez été l'une des équipes les plus vibrantes et colorées de ce tournoi.

La nuit dernière, j'étais au Stade de France pour voir l'Argentine dominer l'Ecosse. La première période était intense, mais un peu bafouillée, aucune équipe ne dominait le jeu et aucune ne prenait l'avantage dans le jeu aérien. A un moment donné, c'était comme s'ils tapaient dans le ballon juste par envie. Les Argentins ont dû attendre plus de 30 minutes avant de franchir la ligne. Le seul essai de la rencontre. La vitesse de ce match était relativement lente et ce n'était pas une rencontre électrique. Le côté physique du match était proéminent surtout dans la confrontation des packs. Chacune des deux équipes a eu la possibilité de franchir sur les extérieurs, mais des mauvais choix ont été pris à plusieurs reprises, gâchant les opportunités.

Les deux équipes ont réussi à bien conserver le ballon sur de longues périodes et j'ai trouvé la rencontre frustrante. Une passe pouvait tout changer, mais ils ne prirent jamais cette option. Et plus particulièrement les Ecossais qui ne pouvaient pas construire derrière leurs fautes de main. Ce match est un gros pari mental pour les deux équipes et malgré la dimension physique de la rencontre, il y avait beaucoup de respects, avec les joueurs se souciant des blessés adverses et leur tapant la main après les rucks.

En deuxième mi-temps, les Argentins n'ont pas vraiment eu à passer la seconde. Les Ecossais ont cependant relevé le tempo et montré de grands moments de rugby et à l'heure de jeu, le pilier remplaçant redonnait vie au jeu. Tout le monde poussait derrière l'Ecosse pour qu'elle marque. Alors que la partie touchait à sa fin, les Ecossais ont soudainement campé dans la moitié de terrain argentine. Mais la défense argentine tenait bon à chaque vague d'attaque et résistait pour empêcher le deuxième essai qui aurait donné la victoire aux Ecossais.

Le plus impressionnant de cette rencontre a été le public. Un mélange d'Argentins, de Français, d'Ecossais, et d'autres nations aussi. La France a chanté son hymne national encore et encore et encourageait bruyamment les deux équipes encore tout euphorique de la victoire de la veille. C'était incroyable parce qu'on avait l'impression que la Coupe du monde a pris vie en France, avec la nation hôte poussant deux équipes adverses au milieu de 76000 personnes dans le Stade de France.

L'Argentine s'est qualifiée pour les demi-finales, une autre première pour eux après avoir atteint les quarts de finale. Ils ont eu un tournoi incroyable débutant par une victoire sur la France lors du match d'ouverture. Leur parcours a eu un gros impact au pays où le football est roi au point que la rencontre Boca junior contre River Plate a été décalée pour que les deux matchs puissent être vus en live. C'était encore une première et cela prouve la cote montante du rugby dans une nation fanatique de son football. Félicitations à l'Argentine qui mérite d'être dans le top 4 de cette Coupe du monde.

J'attends désormais les demi-finales du week-end prochain et je serai au Stade de France pour les vivre en direct. C'est fantastique de voir la France derrière cette Coupe du monde et je pense que les deux prochaines semaines seront un grand moment pour ceux qui sont impliqués de près ou de loin.

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