La chronique de P. Rabadan

Par Rugbyrama
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De Capbreton où il soigne un problème rotulien, Pierre Rabadan salue l'esprit rugby de la Coupe du monde qui se déroule en France.

Le foot en symbole

Et voilà qu'en plein milieu d'une Coupe du monde de rugby, qui plus est en France, le football se rappelle à notre bon souvenir... Je vous rassure tout de suite, je ne vais pas vous parlez de Ligue 1, même si c'est une actualité que je suis avec intérêt, bien qu'elle n'en ait pas tout le temps.
Je viens dans cette chronique, souligner un fait qui vous a peut-être échappé, mais qui traduit pour moi la beauté et la pureté de notre beau sport.
J'évoque ici le sacro-saint ballon ovale au travers d'un fait d'après-match qui souligne la noblesse et la classe (excusez du peu) de l'art rugbystique et de ses représentants.

J'aurais pu choisir d'évoquer les multiples matchs, enjeux et conséquences de ces rencontres qui satisfont le plaisir intarissable de l'assoiffé de rugby que je suis, la période en est propice.
J'aurais voulu insister sur la belle réaction des Bleus face à ces vaillants Namibiens, trop vite réduits à essayer de limiter l'hémorragie qu'ils n'étaient plus assez nombreux à pouvoir stopper (réduits à quatorze, à la 20ème sur une expulsion justifiée cela dit).
Mais tout cela, des dizaines et des dizaines de journalistes du monde entier le font chaque jour.

Alors j'ai choisi un autre angle, une autre vue de cette Coupe du monde, une nouvelle histoire qui témoigne de la nature unique de ce sport.

Nous voilà donc à la fin d'un match, sans enjeux diront certains, l'incertitude du résultat étant équivalente au suspens qui réside à l'issue d'un combat opposant un pitbull à un roquet.

Les ogres néo-zélandais affrontaient ce jour-là le petit poucet de la compétition, le Portugal ultime qualifié et 22ème nation au classement IRB.
Matchs aux forces inégales, opposant un rugby exemplaire pratiqué au sommet par des joueurs à la préparation idéale à un monde d'amateurs guidés par leur fierté de vivre ce moment et l'envie de se mesurer à "la" référence.
Le match terminé, reflétant la réalité de deux mondes disparates réunis autour d'une fête mondiale (108-13), on aurait pu croire à la fin d'une journée classique de Coupe du monde, les Blacks repartant dans la préparation millimétrée qui doit les conduire au sacre.
Il n'en fut rien. Et c'est ici que je voulais en venir.A la demande du capitaine des All-Blacks R. Mc Caw et de son emblématique demi d'ouverture D. Carter, les remplaçants des deux équipes improvisèrent, sur la pelouse de Gerland, un foot entre "amis" en guise de décrassage et de physique, hallucinant!
-Etat d'esprit exemplaire de ceux à qui l'ont promet le Graal.
Sur la même pelouse qui sacra à six reprises des Lyonnais planant sur le championnat français, et après le tour d'honneur réalisé par des Lusitaniens passant tout de même un essai et un drop aux mythiques pratiquants du haka, une partie de foot en symbole de deux pays que tout opposent, mais qui se retrouvent au travers de valeurs simples, celles du rugby.
Amitiés, partage, convivialité, souvenirs, moments de bonheur autour d'un ballon rond après une "guerre" pour l'ovale.

Rien à rajouter. (Hormis le fait que les Portugais ont pris leur revanche au footC'est cette image que je me régale à imaginer, que j'idéalise et qui j'espère perdurera quel que soit l'avenir du rugby. Je souhaite avec bonheur qu'il devienne chaque jour plus populaire, plus spectaculaire, plus professionnel, plus attractif mais surtout, qu'il conserve ce qui crée sa force et ses moments uniques.
A l'image de cet échange admirable de simplicité qui lia, l'espace du match de ballon rond, les maitres de l'ovale à ceux du football.

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