Dopage: Le monde du rugby "choqué"

Par Rugbyrama
  • Camou - Election FFR - 8 décembre 2012
    Camou - Election FFR - 8 décembre 2012
Publié le Mis à jour
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Suite aux déclarations faites par Françoise Lasne, directrice du département des analyses de l’AFLD, mercredi, qui affirmait que le rugby était le sport le plus touché par le dopage, la FFR, via Christian Bagate, son responsable en charge de la lutte antidopage, a répondu, tout comme le syndicat Provale et la LNR.

En dévoilant son rapport sur l’efficacité de la lutte anti-dopage devant la commission d’enquête du Sénat mercredi, Françoise Lasne, directrice du département des analyses de l’AFLD, a jeté un énorme pavé dans la mare du rugby. Et pour cause: "Si nous tenons compte de toutes les molécules interdites présentes sur la liste de l'Agence mondiale antidopage, le sport qui donne le plus haut pourcentage (de cas positifs) est le rugby", et ce, même en excluant le cannabis "substance dopante la plus rencontrée" mais "dopant indirect dans la mesure où il désinhibe, mais qui n'améliore pas directement la performance". Une réévaluation qui ne change rien au résultat: "Si l'on exclut le cannabis, le rugby reste en tête, devant l'athlétisme, le triathlon, puis le cyclisme, la natation, le football, le basket-ball et le handball". Un résultat obtenu suite à un calcul des sports le plus touchés en fonction du nombre de contrôles effectués. Pour le rugby, l’AFLD s’est appuyé sur l’analyse de 588 échantillons.

Bagate se dit "surpris" de la façon dont les conclusions de l’AFLD ont été présentées

La réponse de la FFR ne s’est pas faite attendre. Dans la soirée de mercredi, le responsable de la lutte antidopage à la fédération, Christian Bagate, a apporté des précisions, et présentant ses chiffres à l’AFP: "Nous avons eu cette année vingt-deux contrôles positifs, mais ça ne veut pas dire dopage". Dans un souci de transparence et de précision, le responsable a repris chaque cas, l’un après l’autre: "Dans ces contrôles positifs, neuf concernent du cannabis et si j'ai bien compris, elle (la directrice du département des analyses de l'AFLD) les a éliminés. Après, j'ai trois AUT (autorisation d'usage à des fins thérapeutiques) pour un produit anti-asthmatique et trois personnes contrôlées positif mais condamnées très modestement parce qu'elles ont pris des gouttes dans le nez. Ensuite, j'ai un défaillant dont tout le monde a parlé car c'est un joueur qui n'était pas là lors du contrôle le matin (l'arrière-ailier du Stade français Djibril Camara, ndlr). J'ai deux " obstructions", qui n'ont pas voulu être contrôlés, deux dérivés codéinés dont tout le monde a parlé et qui n'ont pas été condamnés (les joueurs de Toulon, Steffon Armitage et Eifion Lewis-Roberts)". "Et après, vous arrivez aux deux grands condamnés que nous avons eus, qui ont pris trois ans et un an et demi", a précisé Bagate, faisant référence au pilier albigeois Koberidze (18 mois de suspension), et à un joueur de Beaune (Fédérale 1) condamné à trois ans de suspension. Enfin, l’expert s’est dit "surpris de la façon" dont les conclusions de l'AFLD ont été présentées.

Provale contre-attaque

Etonnement partagé par le syndicat des joueurs professionnels Provale, présidé par Serge Simon, qui a publié un communiqué ce jeudi matin, qui souligne, en reprenant les comptes, que "sur 450 000 licenciés, 2 pratiquants ont été sanctionnés pour du dopage avéré". Une statistique si faible que le communiqué la souligne par une pointe d'ironie: "Les déclarations de la dirigeante de l’A.F.L.D., reprises par tous les médias, nous surprennent donc quelque peu. Mais après tout, si avec deux sportifs dopés le rugby est le sport le plus concerné par le dopage, cela est plutôt une bonne nouvelle pour le sport français". Le communiqué se conclut enfin par trois points, en forme de requêtes: "Nous demandons officiellement un rendez-vous à l’A.F.L.D. afin de connaître les sources chiffrées sur lesquelles reposent ces assertions. Nous ne céderons pas sur notre combat remettant en question le process actuel de géolocalisation dans le rugby. Nous ne manquerons pas de donner notre point de vue sur les méthodes de l’A.F.L.D. devant cette même commission d’enquête devant laquelle nous sommes convoqués le 16 mai prochain". Par ailleurs, Pierre Camou (FFR), Paul Goze (LNR) et Serge Simon (Provale) ont signé un communiqué conjoint ce jeudi midi, affirmant être "choqués par les déclarations de Madame la Directrice du département des analyses de l'AFLD". Nul doute que ce rapport risque de faire encore parler de lui...

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