La chronique de Villepreux

Par Rugbyrama
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Chroniqueur sur notre site, Pierre Villepreux revient aujourd'hui sur la rencontre qui a opposé samedi les Barbarians français à l'Argentine.

On est Barbarians ou on ne l"est pas. Depuis toujours, le fil rouge qui perpétue la tradition "Baa-Baas" associe les valeurs traditionnelles du rugby et une pratique capable, d"attirer le public, d"inspirer les conteurs et philosophes, voire de devenir le temps d"un match un jeu référence pour les éducateurs.

L'antinomie réside aujourd'hui dans la coexistence d'autres systèmes de compétitions, qui sont bien sûr incontournables, et font des résultats une priorité. Loin de moi l'idée de valoriser la première option, mais simplement de trouver difficile pour les acteurs de ce match, compte tenu des enjeux ( sélection- contexte), de se situer entre la pratique d'un rugby forcement où il s'agit "d'envoyer du jeu", de se faire plaisir, en essayant (car c'est quand même possible de bien jouer), et le choix d'un rugby plus compétitif plus à même de réaliser une prestation individuelle plus en adéquation, dans ce match précis, avec les enjeux .

En ce sens, le contexte de ce match pour les uns comme pour les autres sonnait faux.

Néanmoins, ce match est une aubaine pour les Argentins qui ont voulu et su sortir de leur jeu traditionnel pour taquiner les grands espaces oubliant du même coup de jouer des ballons portés qui leur avaient permis dans un proche passé d'avoir d'excellent résultats.

Je dois dire qu'en première mi temps les mouvements d'ensemble réalisés sont révélateurs d'un potentiel tactique et technique qui retient forcement l'attention et il ne s'agit pas dans la production des Pumas de mettre en exergue une quelconque supériorité liée à la seule carence physique de leurs adversaires du jour.

Ce double visage des Argentins n'est pas forcement une bonne nouvelle car pouvoir changer de jeu implique un potentiel adaptatif intéressant, traduction d'une cohérence dans le jeu collectif qui permet aux initiatives individuelles d'émerger efficacement.

Je pense pour demain que dans un contexte différent, les Pumas reviendront à leur jeu prioritaire mais ils savent aussi qu'ils sont capables d'être dangereux sur un autre registre, ce qui en terme de confiance, n'est pas négligeable.

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