La chronique de Villepreux

Le spectacle sportif et bien sûr rugbystique tire son prix et son intérêt de son unicité. Pourtant, les exploits qui assurent le spectacle s'effacent pratiquement au même moment où ils se produisent et il est presque certain qu'ils ne se reproduiront pas, en tout cas pas de la même manière. Cette fugacité de l'exploit peut se réécrire dans le cadre d'un match qui ,aux yeux de tous, les acteurs du jeu, public et média, est apparu comme particulièrement mémorable et qui peut du même coup faire référence sur les capacités du moment d'une équipe.

Le bon match nous manipule. Il nous inscrit dans le prochain, avec forcément toutes les analyses et supputations qui vont avec, en terme de prédictions d'un futur résultat. Ceci pour dire que les effets d'un bon match et d'un bon spectacle ne sont pas reproductibles à l'envie, et le match suivant peut ne pas répondre aux espérances suscitées par le précédent.

Irlande - Galles m'a ravi. Le résultat français impressionne. Par voix de conséquences, le prochain Irlande- France devrait tenir toutes les promesses que la prestation des uns et autres par adversaires interposés a fait naitre, et personne ne comprendrait que l'obligation de résultats pour ces deux équipes les limite dans la mise en œuvre d'une production où le public ne finirait par trouver son compte que dans la seule victoire...

Il est vrai aussi que quel que soit le potentiel tactique physique psychologique d'une équipe, personne ne peut être certain que l'on atteigne les résultats escomptés, surtout en rugby, qui est un sport comportant un maximum d'aléas et de paramètres pas toujours maitrisables.

De manière différente lors du dernier week-end, les deux équipes ont démontrés avoir les moyens d'assurer le jeu et le spectacle.

L'Irlande, grâce à un match plein, tactiquement cohérent, a démontré qu'elle avait résolument opté pour un rugby entreprenant où tous les joueurs sont sollicités dans une dynamique collective ou adaptation et organisation se conjuguent avec pertinence et efficacité. La France, dans un jeu moins expansif, moins globalisant, plus mesuré a su parfaitement utiliser les insuffisances adverses pour ne pas avoir à se mobiliser pour aller sur un registre plus audacieux.

L'Irlande pourra-t-elle rester sur les options qui, depuis novembre dernier, lui réussissent, et sans appréhension? Vont-ils provoquer les Français dans un jeu que peut être sera aussi celui choisi par les français et qu'ils ont envie de jouer.

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