La chronique de Villepreux

Par Rugbyrama
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Pierre Villepreux est le chroniqueur de luxe de notre site, où il décrypte le jeu en toute liberte. Il revient aujourd'hui sur la lourde défaite de l'équipe d'Italie face au XV de France, en ouverture du Tournoi des 6 Nations.

Pour avoir dans les années 80 participé à la construction du rugby Italien, j"ai tout simplement envie de parler de cette défaite un peu difficile à digérer, compte tenu des espoirs qu"avaient fait naitre les derniers résultats. Témoin du match contre l"Australie en octobre dernier, les Azzuri menant au score durant presque tout le match, avaient su maintenir l"émotion, la leur et celle du public et je sais combien celui-ci peut se montrer particulièrement enthousiaste quand son équipe est compétitive.

Quand on sait l'importance que revêt dans la culture italienne le soutien de ce public, on comprend peut être mieux qu'il aurait été préférable pour la Squadra de planter quelques points en début de match, afin d'entretenir le sentiment, sinon d'une victoire, du moins celui de pouvoir y croire jusqu'au bout. Sans rien enlever au mérite des Tricolores, cela aurait pu être le cas si les deux voire trois mouvements offensifs entrevus dans les 20 premières minutes (mouvements collectifs qui avaient plutôt été bien menés) avaient abouti. Mais ce jeu laissa aussi de la place pour quelques approximations d'ordre technique et de défense qui profitèrent aux Français, eux par contre, très efficaces pour conclure sur les "regali" Italiens.

Le choix au départ d'un jeu moins ambitieux aurait il été suffisant pour conserver un score décent qui n'aurait pas forcement obligé les Italiens à rester toute la deuxième mi-temps dans cette pratiquement seule option tactique qui plaça les bleus de France en situation confortable pour "contrôler" le match ? Menés très largement au score, le choix des armes tactiques ne leur appartenait plus. Dans ce contexte, ils donnèrent l'impression d'ailleurs d'y avoir perdu leur agressivité.

Flaminio attendit avec philosophie et résignation la fin du match. Face à une défense sans cesse réorganisée sur la largeur, il aurait été souhaitable d'alterner le jeu à la main avec le jeu au pied, seule option à même de déplacer la pression défensive exercée par les Français. Pour le faire, faut-il encore avoir à disposition aux poste clés du rugby moderne – les demis- des "play maker" capables d'utiliser avec pertinence et efficacité ces deux options de jeu- toutes les bonnes équipes possèdent ce type de joueurs- Alternant circulation latérale du ballon ne produisant pas l'avancer utile et "pick and go", où les italiens impliquaient un maximum de joueurs pour peu de défenseurs concernés, la Squadra était engagée dans un jeu qu'elle ne maitrise pas forcement encore.

Il n'est pas question de dire que l'Italie doit revoir son jeu à la baisse mais le challenge pour Pierre Berbizier et son staff, c'est bien d'amener le collectif à trouver le juste équilibre entre un jeu offensif et défensif cohérent, en y mettant les mêmes ingrédients affectifs. Comment réussir ce pari sans avoir à sa disposition à des postes clés les hommes pour mener le bal ? Je n'ai pas la réponse !CLIQUEZ ICI

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