Pour rivaliser avec les meilleurs, les Bleus du 7 se mettent au sprint

  • L'équipe de France de rugby à VII a travaillé le sprint avec un entraîneur de l’Insep
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Publié le Mis à jour
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Depuis longtemps demandeuse, l’équipe de France de 7 compte depuis février un intervenant de l’Insep pour travailler la vitesse. Des séances et exercices techniques sont désormais fréquemment mis en place par un membre du staff d’entraînement du sprinteur Jimmy Vicaut. Preuve de la place prédominante de la spécificité dans la discipline. On a suivi une séance à Marcoussis.

Allez-y, tuez-les moi ! Sous un grand soleil, l’entraîneur Frédéric Pomarel rigole sur le terrain 4 de Marcoussis, où ses Bleus du 7 enchaînent trois tours d’échauffement. Ce jeudi 23 avril, il ne commande pas la séance de l’après-midi. En pleine installation de plots, c’est un entraîneur de sprint à l’Insep, Salah-Eddine Ghaidi, qui en a la charge. Coach au sein du groupe de Guy Ontanon, et donc notamment du sprinteur Jimmy Vicaut, cet ancien coureur de 400m haies - toujours détenteur de la 14e référence française - bosse avec l’équipe de France de 7 depuis le mois de février. Une intervention extérieure depuis longtemps demandée.

Aval de Steeve Barry: Le 7, c’est du rugby, mais les différences athlétiques ne sont pas négligeables. Les visites et échanges des Tricolores au centre national du sport français leur ont finalement permis de le concrétiser. On avait identifié un besoin chez quelques joueurs qui perdaient beaucoup d’énergie, raconte Pomarel. On a profité du gros réseau de l’Insep pour chercher d’autres interlocuteurs et compétences. Ça arrive assez tard, mais mieux vaut tard que jamais. Et puis c’est un moyen de nous intégrer à la famille olympique.

L'équipe de France de rugby à VII a travaillé le sprint avec un entraîneur de l’Insep
L'équipe de France de rugby à VII a travaillé le sprint avec un entraîneur de l’Insep

Des plots pour travailler appuis et position

Face à l’enjeu, Salah-Eddine Ghaidi n’a pas hésité. En tant que partie prenante, je dois adhérer à leur projet, assume-t-il. Je suis payé pour qu’ils aillent vite, et aux JO !  A base d’éducatifs (montées de genoux ou travail de pose du talon…), la cinquième intervention de l’ancien athlète démarre doucement. Il doit d’abord s’adapter au planning des Français, déjà fortement sollicités ces derniers jours. La fréquence des exercices techniques augmente néanmoins.

Sous la chaleur, les tee-shirts tombent. Le staff s’amuse des proches gabarits de Julien Candelon et Stephen Parez, père et fils ! Le souffle de chacun se fait entendre. Le ça picote de Paul Albaladéjo répond au faut s’échauffer tranquille du coach. Ghaidi n’oublie d’ailleurs jamais à qui il a affaire. Les exercices sont souvent posés dans un contexte rugbystique, comme celui d’un contact les incitant à rester gainés ou toniques. Déjà, c’est un sport collectif, donc il faut toujours s’intéresser et s’adapter au reste, insiste-t-il. Ce ne sont pas des spécialistes, je ne leur demande pas la même chose. On travaille les gros principes de vitesse pour qu’ils rentabilisent leur énergie afin de tenir un match.

L'équipe de France de rugby à VII a travaillé le sprint avec un entraîneur de l’Insep
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Je suis payé pour qu'ils aillent vite, et aux JO !

Tous les muscles sont chauds. Le gros de la séance peut en tout cas démarrer. Sur un parcours de plots, les joueurs enchaînent les répétitions de courses rectilignes avec différentes foulées, et appuis latéraux variés. Le lactique commence à monter. Maintenant qu’on a compris l’exercice, tu peux réduire, essaye le chambreur Candelon. Pas question. On allume un peu , répond même Salah-Eddine Ghaidi avant deux répétitions supplémentaires. On tente, mais c’est bien, il est strict et ne lâche pas, se réjouit Barry à froid. Il sait plaisanter quand il faut, mais quand on rentre dans le sérieux, il est dedans.

Pendant quelques instants de récupération, l’intervenant a même droit à un petit cours de passe de la part des joueurs. Le ballon, justement, est progressivement inséré. Proche des conditions de jeu, le positionnement dans les courses est alors d’autant plus surveillé. Dans le cadre posé au départ, il y avait bien sûr la manipulation de balle, mais aussi la surface à prendre en compte, les courses alternées avec du combat ou encore les trajectoires rarement rectilignes, liste Frédéric Pomarel. C’est la direction que prend la fin de séance avec un travail sous la forme d’un jeu avec ballon sur le temps de réaction.

La place prépondérante de la vitesse dans le 7

Trop ludique, peut-être, pour Julien Candelon. Je pense que le problème de la pose du ballon, c’est qu’on privilégie moins la vitesse, balance-t-il. Réponse de Ghaili: Je ne veux pas vous carboniser les gars, il faut limiter les risques aujourd’hui.  Malgré la grosse séance effectuée deux jours plus tôt, la remarque du vice-capitaine illustre les attentes des Bleus dans ce domaine. C’est très couteux énergétiquement dans nos semaines mais très intéressant, confirme Parez. Ce travail d’appuis, de position, de posture, ce sont des choses qu’on ne connaît pas

L'équipe de France de rugby à VII a travaillé le sprint avec un entraîneur de l’Insep
L'équipe de France de rugby à VII a travaillé le sprint avec un entraîneur de l’Insep

Un nouveau boulot, effectué jusque là par toutes petites touches. Et désormais institutionnalisé avec ce spécialiste, au moins jusqu’à la fin de la saison. Il nous permet de compléter, surtout techniquement, ajoute le préparateur physique Julien Robineau. On espère que ça puisse changer le comportement de course, qu’il soit plus fluide, et le placement meilleur. Les défauts de chacun ont déjà été observés. Steeve Barry s’est vu reprocher une course trop aérienne, pas assez en force. J’essaye maintenant de plus appuyer, plus griffer au sol, détaille le Charentais. Prochainement, je devrais aussi travailler sur des courses lestées. Le jeune Parez croit aux avancées: La foulée se modifie naturellement vers des gestes plus justes. Pendant les oppositions, j’essaye d’y penser, quand je suis cuit par exemple.

Aux Etats-Unis, ils ont des profils de vrais sprinteurs et très costauds

Les Bleus le savent, la place de la vitesse est de prédominante dans leur discipline, bien plus qu’à XV. A mon arrivée, on m’a demandé comment je voyais le rugby à 7, explique Ghaidi. Pour moi, c’est un sport très énergétique, où la part de vitesse est plus qu’hyper importante. Des nations à zéro culture rugby sont devant la France. Aux Etats-Unis, ils ont des profils de vrais sprinteurs et très costauds. La France aurait-elle pris du retard dans ce secteur ? Possible. Mais elle a d’autres avantages. Le rugby reste un jeu de vitesse, forcément exacerbé à 7, pense Pomarel.En France, on est parti d’un profil de rugbyman qui doit maintenant gagner en qualités athlétiques. D’autres ont fait l’inverse. Mais l’objectif final est le même. Le 7 reste un mélange de rugby, d’athlétisme et de lutte.

Dans sa spécialité, Salah-Eddine Ghaidi sait en tout cas ce qu’il doit faire prendre conscience aux Français. Ils devront être capables de changer de direction les yeux fermés. A moi de leur apporter une palette appuis et d’amplitudes différents pour répondre à toutes les situations. Ils ont ces choses en eux, mais ne savent pas les exploiter. Aux fortes qualités naturelles et musculaires, les Bleus ont encore beaucoup à gagner. La technique doit être en adéquation avec l’efficacité et l’efficience, termine Ghaidi. Mais le placement est très important. Parce que s’ils arrivent mieux sur un contact, avec les genoux très hauts, ils seront aussi plus impressionnants. Ces échanges n’en sont qu’à leurs balbutiements. L’analyse vidéo des courses devrait marquer la prochaine étape.

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