Etape de Londres: Dans l'intimité des Bleus

  • Equipe de France Seven - Tournoi de Londres - 10 mai 2014
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Publié le Mis à jour
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Lors de la phase de poules du tournoi londonien à Twickenham, les Bleus sont allés chercher une qualification pour les quarts de finale de Cup, qu’ils joueront contre l’Angleterre. Une qualification arrachée au terme d’une journée marathon, faite de montagnes russes (d’une défaite 47-7 à une victoire 59-14, par exemple). Typique du Seven. Récit de la première journée de tournoi.

Il est 17h20 à Twickenham, les Français viennent de remporter une très belle victoire contre le Portugal, ponctuée de neuf essais (59-14), rien que ça. Leur deuxième victoire sur trois en phase de poules, au terme de la première journée du tournoi de Londres, dernier du circuit mondial de VII. Pourtant, Frédéric Pomarel reste de longues minutes sur le bord de la pelouse. Devant la rencontre suivante, Ecosse-Afrique du Sud, l’entraîneur est, comment dire… un brin tendu. Malgré deux bonnes performances, les Bleus ne sont alors pas assurés de disputer une Cup qu’ils attendent depuis janvier dernier.

La victoire des Springboks, 14 minutes plus tard (26-12), vient finalement valider la qualification. L’entraîneur français peut enfin revenir nous voir, tout sourire: "Ils me vont jamais me laisser souffler !" Plus sérieux: "Cette Cup fait du bien, elle est méritée !" Une qualification assurée d’abord, par un résultat décisif contre l’Ecosse (14-10) d’entrée, avant de craquer contre l’Afrique du Sud toujours en course pour le titre de champion planétaire (47-7), puis de dérouler, donc, contre le Portugal. Une journée marathon faite de montagnes russes, mais réglée à la minute dans l’ambiance dingue d’un Twickenham à guichets fermés. Bienvenue dans le monde du Seven.

Le Seven, ce  cirque ambulant et bien rôdé

Au Millenium Hôtel de Chelsea, situé à 100 mètres du mythique Stamford Bridge dans l’ouest londonien, la journée des Tricolores avait débutée tôt, pour attaquer le tournoi de la meilleure des manières. "Nos garçons ne sont pas des lèves-tôt, s’amuse leur entraîneur. Alors, au cours de la semaine, on avait régulé les horaires de réveil pour qu’ils soient debout vers 6h45 samedi". Un réveil musculaire sur vélo et un consistant petit déjeuner plus tard, les Bleus quittent alors rapidement leur hôtel, où logent toutes les sélections du circuit mondial – "ce cirque ambulant", dixit Pomarel -, pour rejoindre Twickenham dès 8h30, soient deux heures avant leur premier match. "Pour qu’ils aient le temps de prendre la lumière et l’ambiance", justifie l’entraîneur. Et afin d’effectuer un long échauffement de qualité. "Le premier du week-end est toujours le plus important, parce qu’il faut lancer la machine, explique Julien Robineau, le préparateur. Si on joue en fin de matinée, on fait même du physique le premier jour".

D’entrée, dans l’antre du rugby anglais, les Bleus montrent d’excellentes qualités face à l’Ecosse, une des grosses cotes du moment sur le circuit mondial. Dans un stade encore loin d’être rempli à 10h38, ils se montrent précis sur les bases pour mieux dynamiser leur jeu, emmenés par un Terry Bouhraoua déchaîné. A l’apparition des premiers rayons de soleil, ils inscrivent alors deux essais avant la pause, par Vakatawa (7-0, 2’) puis Candelon à la conclusion d’une magnifique action de 80 mètres (14-0, 4’54). "J’ai vu de suite de l’envie de faire les choses bien de la part des mecs, félicitait alors Frédéric Pomarel. Beaucoup de ballons ont été contestés, c’est justement ce qu’on s’était dit à la vidéo". Mais l’entraîneur nuançait néanmoins avec une seconde période beaucoup moins enthousiasmante (0-10) mais qui n’a pas empêché cette importante victoire: "Les gars sur le banc n’ont pas été tout à fait au diapason, autant mentalement que physiquement. D’où cette petite baisse de régime".

Un planning réglé à la minute au fil de la journée

Prémonitoire des difficultés des Bleus dans leur deuxième match: une lourde défaite (47-7) contre l’Afrique du Sud, au terme d’une rencontre à sens unique, autant dans la possession que l’occupation. Tout en restant lucide ("aujourd’hui, on sait qu’il y a 25-30 points qui nous séparent de cette équipe qui joue la première place mondiale"), le coach espère, à cet instant, que cette défaite ait une vertu: "Que ça va foute la trouille au groupe, que ça le remobilise dans la discipline et le combat !" Pas le temps de tergiverser à la vitesse où s’enchaînent les matchs du tournoi. C’est la particularité du circuit de VII. Avant la dernière rencontre, les Français reprennent donc le fil de leur programme millimétré. En rejoignant leur vestiaire qu’ils partagent avec la Nouvelle-Zélande, l’Espagne et les Etats-Unis, les Français passent tous trois minutes dans le bac à glaçons, première étape de la récupération entre deux matchs. Entre hydratation à base de boissons sucrées, alimentation, et repos au calme avant, éventuellement, de filer quelques instants en tribunes, les consignes du staff sont claires et précises.

C’est au moment de l’échauffement que l’extrême précision de l’organisation prend tout son sens, afin d’être à 100% au coup d’envoi de ces matchs de 14 minutes. Si, avant d’affronter le Portugal, les Bleus préfèrent l’effectuer en bas des tribunes (et pas sur le terrain annexe comme les précédents), leur programme reste le même. Entre rassemblement au vestiaire 45 minutes avant la rencontre, l’échauffement athlétique, puis une mise en situation rugbystique, les mots du capitaine, et enfin un pic d’explosivité avant de rejoindre le terrain quelques minutes plus tard, le moindre geste est pensé. "Le timing est une vraie caractéristique du VII. L’organisation fait partie du boulot du coach, pour être au bon endroit au bon moment, afin de faire des bonnes choses", confirme le sélectionneur. C’est donc à 16h59, à 60 secondes de leur dernier match, décisif, que les Bleus débarquent sur la pelouse de Twickenham pour la dernière fois, devant un public bouillant et peinturluré en monstres, thématique de déguisement choisie cette année par l’organisation. Un coup d’envoi récupéré suffit à les mettre dans le match. Quarante-neuf seconde plus tard : 7-0. La dynamique est lancée. Voilà donc les Bleus en quarts. Contre l’Angleterre, un gros morceau et chez lui, dimanche à 10h28 (11h28 en France). D’ici-là, trois mots du coach résument: "Récup – Repas – Dodo". Bonne nuit, messieurs.

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