Lhermet : "Smit, ce n’est pas l’équipe B"

Vous dîtes que vous êtes dans le rythme. Mais ne craignez-vous pas rompre cette dynamique en alignant une équipe dans laquelle vous apportez pas moins de 14 changements ?

Jean-Marc LHERMET.- Non, ce choix est délibéré. Nous avons aujourd'hui un groupe de 40 joueurs à faire tourner. Beaucoup sont blessés, fatigués. Nous voulions aussi en voir certains au plus haut niveau dans des contextes difficiles. Donc c'est vrai, il y a eu beaucoup de changements par rapport à l'équipe qui a évolué la semaine dernière, mais cela fait partie de la gestion du groupe. Nous avions procédé de la même manière la saison dernière sans que cela pose problème.

Comprenez-vous tout de même que cette composition sans des Rougerie, Vermeulen, Bonnaire puisse surprendre ?

J.-M. L.- Je comprends. A chaque fois qu'il y a quatre ou cinq changements dans une équipe, cela donne lieu à débat alors là&hellip C'est notre façon de procéder, notre manière de gérer les hommes par rapport à l'obligation de laisser les joueurs au repos tous les huit matchs, mais aussi par rapport aux doublons à venir et le fait que certains de nos joueurs sont déjà dans un état de fatigue avancé après la Coupe du monde&hellip Nous tenons aussi compte de ces paramètres quand nous fixons une équipe.

Qu'attendez-vous de ce défi face à l'un des mastodontes du rugby européen ?

J.-M. L.- L'objectif est le même que celui qui nous animait avant de recevoir Llanelli la semaine dernière. C'est à dire essayer de se mesurer à ce qui se fait de mieux au niveau européen. Nous allons là-bas dans l'objectif de ramener quelque chose.

En quelques mots que représente cette Coupe d'Europe pour Clermont qui est vainqueur du dernier Challenge ?

J.-M. L.- Nous considérons cette compétition à égalité avec le Top 14. Nous voulons nous appuyer dessus pour progresser, pour essayer d'être toujours plus performants. Aujourd'hui, à l'instar du Top 14, aucun plan n'est tiré sur la comète, mais nous voulons progresser au travers de cette compétition. Ce sont deux compétitions de très haut niveau. La Coupe d'Europe est la crème de la crème qui nous offre l'occasion de rencontrer de nouvelles équipes avec de nouveaux arbitres. C'est une compétition de très haut niveau avec un contexte différent. C'est très intéressant à jouer.

Après le très beau rugby pratiqué il y a huit jours et le choix de se déplacer au Munster avec une équipe largement remaniée, pensez-vous pouvoir atteindre les quarts de finale ?

J.-M. L.- L'équipe qui sera présentée au Munster n'est pas une formation pour être battue. Aujourd'hui, la réalité des clubs qui veulent jouer le haut du tableau est de posséder deux équipes compétitives. Voilà, Clermont aligne sa deuxième équipe. Mais je ne sais pas si faire jouer John Smit, talonneur des champions du monde en titre, est considéré comme faire jouer l'équipe bis ! Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Pour ceux qui connaissent le rugby, et je ne doute pas qu'au Munster ils soient nombreux, il est facile de voir que l'équipe qui va jouer pour Clermont est largement compétitive. Nous faisions face l'an passé à ce même genre de critiques pour le Challenge. Et puis nous avons été champions !