Kayser : "Une chance énorme"

Par Rugbyrama
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Samedi, Leicester jouera la finale de Premiership contre les London Irish avant d’affronter le Leinster en finale de H Cup la semaine suivante. Deux Français, Julien Dupuy et Benjamin Kayser, pourraient réaliser ce doublé historique. Le talonneur des Bleus nous livre son sentiment.

Dans quel état d'esprit êtes-vous à la veille de cette finale ?

Benjamin KAYSER : Tout va bien. Il y a une super ambiance et le moral est au beau fixe. C'est une situation idéale, nous sommes à deux finales d'une saison inédite et de devenir la plus belle équipe qu'ait jamais connue Leicester. Nous sommes tous très excités mais il nous faut garder la tête froide. Nous ne voulons pas gagner le championnat et arriver "la gueule enfarinée" (sic) à la finale de H Cup. Dans le cas contraire, il faudra savoir rebondir rapidement si nous perdons contre les London Irish. C'est là qu'on voit l'importance des joueurs d'expérience. Ils prennent plus la parole que d'habitude pour recadrer tout le monde.

Quelles sont les forces de Leicester au moment d'aborder ces finales ?

B.K. : Nous faisons plus de jeu qu'avant, nous avons gagné en intensité et nous mettons beaucoup de pression sur nos adversaires. Nous parvenons à conserver le ballon un maximum pour enchaîner les temps de jeu, nous avons une bonne mêlée et une bonne conquête en touche. Nos cadres nous apportent beaucoup aussi. Il y a un très bon état d'esprit dans cette équipe. Du 1 au 22, les joueurs ne lâchent rien et sont ultra-solidaires. C'est ce genre de choses qui fait la différence dans les matchs serrés.

Une telle réussite de Leicester vous surprend-elle, notamment avec le départ de l'entraîneur Heyneke Meyer en cours de saison ?

B.K. : Non. Avant de partir, Heyneke Meyer a eu le temps d'amener son expérience au groupe. Nous avions déjà changé notre façon de jouer. Ensuite, beaucoup de choses se sont jouées sur des détails. Nous marquons le point de bonus contre les Ospreys lors du dernier match de phases de poules européennes et nous nous qualifions in extremis pour les quarts. Ensuite, c'est un exploit personnel de Julien Dupuy qui nous envoie en demie. Vraiment, tout a été serré. Il ne faut pas croire, notre saison a été très dure et beaucoup de travail a été effectué pour en arriver là.

Vous avez peu joué ces dernières semaines. Comment abordez-vous ce match ?

B.K. : Je suis un peu déçu car je vais encore être remplaçant. Je me suis vraiment blessé au mauvais moment… Avant le Tournoi des 6 Nations, j'étais le numéro 1 au poste. Puis j'ai été victime d'une entorse aux cervicales et d'une hernie. On pensait que j'en aurais pour deux semaines et finalement j'ai mis cinq semaines à revenir. C'était après le quart de finale de Coupe d'Europe. Richard Cockerill m'a expliqué les choses et me fait rentrer vingt ou trente minutes par match. Je le comprends mais je suis déçu. Après, je ne le prends pas pour moi. Il applique les mêmes méthodes pour les autres joueurs qui reviennent de blessure.

Etre en course pour un tel doublé est un moment fort dans la carrière d'un joueur. Comment le vivez-vous ?

B.K. : C'est vraiment merveilleux. Julien (Dupuy, NDLR) et moi, nous nous disons que nous avons une chance énorme et nous sommes très honorés de vivre de tels moments. Mais sans vouloir passer pour des enfants "pourris gâtés", nous étions venus pour ça. Quand tu joues dans des clubs de haut niveau, tu fais souvent des finales de championnat mais jouer en même temps une finale de H Cup, c'est énorme ! La Coupe d'Europe est une compétition tellement difficile ! Nous sommes très conscients de la chance que nous avons de faire partie de cette équipe.

Ces finales vont être une bonne occasion de vous rappeler au bon souvenir des sélectionneurs du XV de France pour la tournée d'été. Y pensez-vous ?

B.K. : Je n'y pense pas comme ça. Je serais bien sûr très honoré et heureux de revenir dans le groupe, d'autant que j'ai été déçu de mes performances pendant le tournoi des 6 Nations et que je veux plus que tout me racheter, mais je suis vraiment très concentré sur les finales avec Leicester pour le moment.

Vous ferez votre retour au Stade français la saison prochaine. Que vous aura apporté votre passage en Angleterre ?

B.K. : Plus que mon passage en Angleterre, c'est ma venue à Leicester qui a été bénéfique pour moi. J'y ai mûri, je me suis endurci, je suis devenu plus professionnel dans ce Premiership plus dur physiquement et plus exigent. Cela m'a beaucoup apporté dans la construction du joueur que je suis. Je me suis mis en danger et ça a payé. J'ai progressé sur les qualités individuelles indispensables à un talonneur de haut niveau, à savoir en touche, en mêlée ou dans les déplacements. A Leicester, on a su mettre le doigt sur ce que je devais améliorer et ça m'a fait énormément de bien.

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