Etcheto : "Le rugby français, c’est le règne de la médiocratie"

Par Rugbyrama
  • Pro D2 - Vincent Etcheto
    Pro D2 - Vincent Etcheto
Publié le Mis à jour
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Depuis le club-house du golf de Bassussary, balayé ce jour-là par une fine pluie tellement basque, le technicien, évincé de Bayonne à l’intersaison, s’est livré à cœur ouvert. Comme à son habitude, il n’élude aucun sujet et n’épargne personne. Il ne manquerait plus que ça. Attention, ça décoiffe.

Midi Olympique : Vous vivez votre premier été sans club depuis que vous entraînez. Cela permet-il de prendre du recul ?

Vincent Etcheto : Je n’ai pas peur du vide, je le meuble. Et il y a tant d’autres choses à faire. J’avais déjà cette faculté d’être assez second degré sur le rugby, même si je le vis à fond. J’ai fait un tournoi de toucher avec des anciens à Saint-Gaudens. On s’est pris au jeu, ce qui a surpris les gens. J’expliquais : "Je râle, ça fait partie du jeu." Parler avec les arbitres, brancher les joueurs sur le bord, c’est sympa, c’est un jeu. Avoir une vie avec moins de rugby ne me gêne pas car je le faisais déjà. Ça ne m’empêche pas de penser à mon projet de jeu assez personnel que j’ai fait évoluer et continue d’affiner en voyant des matchs de haut niveau.

Le quotidien d’un entraîneur ne vous manque-t-il pas?

V. E. : Ne faire que ça, bouger les verres devant moi en parlant rugby, regarder un match même quand je bouffe, je sais aussi faire. Mais je suis capable de "switcher", comme on dit. Moi, j’arrive à 7 h 59 pour la réunion programmée à 8 heures. Pas à 6 h 30. ça ne sert à rien d’être là une heure et demie avant. J’arrive parfois à vélo de chez moi, ce qui choquait l’an passé.

Pourquoi ?

V. E. : Je ne sais pas. Les rigoureux aiment qu’on soit là deux heures avant, au cas où. Moi j’arrive au dernier moment mais, une fois que je suis là, je ne vais pas sur Internet regarder mes comptes. Je ne fais pas mon business à côté. J’en ai vu qui, pendant trois heures dans la journée, s’occupent de leurs affaires. Moi, je coupe le téléphone Je ne suis qu’auprès du staff et des joueurs. Je déconne et je bosse avec eux.

N’avez-vous pas peur de traîner cette image de branleur ?

V. E. : On me l’a surtout collée! Beaucoup de nouveaux managers justifient leur salaire et, vu qu’ils gagnent bien leur vie, sont obligés de dire qu’ils travaillent beaucoup. C’est bien mais il faut surtout faire travailler les autres. Ce sont les joueurs qui jouent.

Êtes-vous donc en décalage ?

V. E. : Peut-être, dans ce rugby où on ne parle que de rigueur, de travail. On oublie les notions de plaisir et de jeu. On dit "produire du jeu" mais ça, c’est pour l’usine ! Au rugby, on ne produit pas, on joue, on s’amuse. Je préfère l’idée de créativité mais certains managers, de 35 ou 40 ans, placent les joueurs d’un côté, le staff de l’autre et mettent les frontières en exergue. Ce n’est pas mon truc.

Le rugby a-t-il perdu son naturel ?

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Retrouvez l'intégralité de l'entretien accordé par Vincent Etcheto pour Midi Olympique dans notre journal du lundi 29 juillet 2019 ou dès maintenant sur le site midi-olympique.fr

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