Datas : la révolution technologique au service d'un rugby ultra-précis

Par Rugbyrama
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Arrivés dans le rugby professionnel au cœur des années 2000, les outils technologiques de captation de données se sont démocratisés dans les clubs et les sélections. À tel point que travailler sans paraît aujourd’hui inconcevables pour les staffs.

Pas à un paradoxe près, le rugby se veut à la fois conservateur et résolument moderne. Fier de ses valeurs ancestrales mais toujours prêt à évoluer pour grandir. Longtemps avant le football, il fut un pionnier de l’assistance vidéo au soutien des arbitres. Un peu décalé, aussi, au moment d’utiliser des voitures télécommandées pour emmener plus rapidement le tee au buteur.

Son esprit d’ouverture l’a naturellement tourné vers les avancées technologiques pour avancer lui-même. Au sens figuré comme au sens propre du terme en ce qui concerne les joueurs. Pour mieux les accompagner dans leur quête de performance et de développement, des machines ont investi les centres d’entraînement. Fini le temps où les champions du rugby à papa n’avaient que la balance et le chronomètre comme seules références. Place aux capteurs d’indice de masse graisseuse et aux GPS, même si ces derniers ont mis un peu plus de temps à s’imposer chez nous.

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La France s’y est mise sur le tard

"On a été un peu les derniers à s’adapter aux nouvelles technologies, raconte Philippe Saint-André, ancien sélectionneur du XV de France de 2012 à 2015. Pourquoi ? Parce que cela représente des coûts supplémentaires. Pour un effectif de 32 joueurs, il faut acheter 32 GPS. Si on veut bien utiliser ces GPS, il faut un employé à temps plein pour récupérer les données et les exploiter. Tout cela représente de l’argent et ce n’était pas la priorité des présidents de club il y a une dizaine d’années. Les Anglo-Saxons et les Neo-Zélandais ont pris donc pris un coup d’avance sur nous. C’est maintenant rentré dans les mœurs".

Pour les joueurs, le mot révolution n’est pas galvaudé. Avec un boîtier GPS dans le dos toute la semaine, impossible de mentir ni de se mentir. Que ce soit le nombre de kilomètres parcourus, les variations de la fréquence cardiaque, le nombre de sprints… tout ou presque est mesuré et termine dans l’ordinateur du préparateur physique et de l’entraîneur : "Quand j’étais sélectionneur, raconte Saint-André, je notais de grosses différences entre les joueurs issus de clubs où on court beaucoup à l’entraînement comme Clermont et ceux issus de clubs où on court beaucoup moins. Cela pouvait aller de celui qui était fatigué s’il faisait 4 kilomètres dans la semaine à celui qui était en sous-entraînement s’il n’avait pas fait ses 8 kilomètres".

De quoi influer sur le choix des hommes selon l’adversité et les conditions climatiques : "Sur des matchs de très haute intensité avec des temps de jeu effectifs de 37-38 minutes, l’entraîneur peut savoir quels joueurs vont piocher en fin de première et de seconde période. Et donc mettre plus de temps à se replacer et potentiellement ouvrir des brèches à l’adversaire. Les datas sont donc intéressantes pour trouver des équilibres, comme en troisième ligne par exemple, et au niveau du coaching".

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Au très haut niveau, on parcourt en match environ 150 mètres par minute

Intéressantes pour le match, elles le sont aussi et même surtout en amont, afin de prévenir les blessures et de tirer le maximum d’un groupe : "Au très haut niveau, on parcourt en match environ 150 mètres par minute. Du coup, lors d’une séance d’entraînement intense de 30 à 40 minutes, les joueurs doivent aller au-delà pour atteindre cet objectif. Si tu t’entraînes à deux à l’heure, tu joues à deux à l’heure. Sur une séance, il y a une cible d’intensité et de dépense énergétique à atteindre pour chacun. Celui qui ne l’atteint pas peut faire 15 minutes de rab avec le préparateur physique afin de rentrer dans les objectifs".

Et l’entraîneur de bénéficier d’un levier pour piquer son joueur en cas de méforme : "Quand j’entraînais en Angleterre, je me souviens d’un ouvreur qui avait été bon dans le jeu sur le premier match mais son pourcentage de réussite au plaquage avait été catastrophique, se rappelle l’ancien capitaine des Bleus. Je lui avais dit : 'Si je sors la stat’ devant tout le groupe, les mecs ne voudront plus jouer avec toi. Donc on va te donner quelques clés et de ton côté, tu feras des extras dans la semaine pour bosser ta technique de plaquage'. Au match suivant, l’ouvreur en question s’était effectivement envoyé".

Une nouvelle donnée à pris de l’importance, c’est le temps passé au sol

Au fil des années, les données récoltées se sont diversifiées. Les outils de mesures aussi, avec l’arrivée récente du drone, qui permet d’analyser et de corriger les placements et les positions en mêlée. Dans leur quête de performance, les staffs vont toujours plus loin dans le détail : "Une nouvelle donnée à pris de l’importance, c’est le temps passé au sol. Je sais que l’Union Bordeaux-Bègles, par exemple, travaille pas mal dessus. Un joueur qui reste au sol est inutile. Celui qui est dans le rouge, met la ronfleuse, a du mal à se relever et à se remettre dans le jeu se pénalise et pénalise l’équipe. Au haut niveau, il doit pouvoir plaquer ou se faire plaquer et se remettre tout de suite debout pour se rendre de nouveau disponible. Les All Blacks ou les Anglais sont très exigeants sur ce point". Pour un rugby toujours plus efficace qui repousse ses limites chiffres à l’appui.

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