Betsen: "Du plaisir"

Par Rugbyrama
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Défenseur hors pair, Serge Betsen explique sa vision du jeu, son rôle dans le groupe France et ce qu'il souhaite pour les Bleus. A 33 ans, un mot revient régulièrement dans la bouche du troisième ligne: plaisir.

Les systèmes de défense ont-ils évolués depuis 2003?

S.B: Les bases restent les mêmes. Ce qui évolue, c'est la façon de communiquer, d'anticiper sur le premier rideau défensif où il faut avoir une lecture rapide du jeu de l'adversaire. Une grande équipe ne peut pas exister sans grande défense. Chez les Blacks, contrairement à l'équipe de France où on essaie d'avoir des schémas offensifs bien précis, on privilégie le jeu en contre et une défense haute pour récupérer les ballons.

David Ellis s'inspire beaucoup du rugby à XIII pour les tactiques de défense, c'est nouveau pour vous?

S.B: Non, pas vraiment. C'est un peu ma façon de jouer depuis longtemps. Ce qui est nouveau c'est de pouvoir trouver avec David quelques conseils qui rendent le geste plus efficace comme le fait de plaquer à deux, selon qu'on soit à l'intérieur ou l'extérieur. C'est utile pour rester sur ses appuis et trouver une harmonie efficace dans la défense.

Les séances de musculation du haut du corps vont dans ce sens aussi...

S.B: Oui, déjà pendant le Tournoi la lutte nous avait été d'une aide précieuse, à savoir comment utiliser la force et la vitesse de l'adversaire pour s'économiser. Les préparateurs ont conçu l'entraînement pour qu'on soit le plus percutant possible, pour qu'on soit solide sur nos appuis, pour pouvoir gratter un ballon ou se replacer correctement.

Estimez-vous que c'est le travail "ingrat" que vous effectuez jusqu'à présent?

S.B: On peut le prendre comme ça dans le sens où le travail physique est un domaine où l'on doit toujours repartir de zéro et tout faire pour être au top. Mais je prends du plaisir dans tout ce que l'on fait. C'est un état d'esprit que tous les joueurs doivent avoir. Chacun d'entre nous doit prendre conscience de son rôle pour être efficace.

Justement, quel est votre rôle dans ce groupe?

S.B: Soutenir les partenaires, amener de l'enthousiasme dans tout ce que l'on fait, sans rechigner. Du plaisir, encore et toujours. A la sortie du dernier match en 2003, Bernard Laporte nous a dit "la Coupe du monde commence maintenant". Depuis quatre ans j'y pense et je fonctionne par rapport à ça. Il faut amener l'équipe de France le plus loin possible sans se contenter de la satisfaction d'y être.

C'est ce qui vous permet de faire partie du "club des 5", le relais des joueurs auprès du staff?

S.B: Ce n'est pas une fin en soi dit être! On a tous des caractères différents mais il faut être à l'écoute des autres et le cas échéant, apporter une aide. Une fois que chacun aura la sensation d'avoir un lâché prise dans les relations entre les joueurs, ça peut permettre à l'équipe d'être mieux sur le terrain.

Y-a-t-il des moments de doute dans le groupe?

S.B: Oui, il y a des flottements. Des moments où il faut rassurer les partenaires. On a tous certaines faiblesses dans le fait d'appréhender la hauteur, la peur du noir... Ce qu'on a fait à l'extérieur, ça nous a permis de nous connaître un peu mieux les uns les autres, comme lors du stage commando.

L'arrivée des matchs amicaux va-t-elle changer quelque chose?

S.B: L'objectif d'être à l'écoute des uns des autres, c'est justement pour éviter les animosités. Il y aura effectivement très bientôt le fait "d'être ou ne pas être" dans l'équipe. Le but, c'est que chaque joueur ait le même engagement dans le collectif qu'il joue ou qu'il ne joue pas. C'est important pour éviter une scission.

Vous avez déjà annoncé que vous arrêtiez les Bleus après la Coupe du monde...

S.B: J'avais besoin de me donner une limite par rapport au jeu et à ma vie privée, à mon entreprise. Je pourrais reconsidérer cette annonce... ça dépendra de la compétition. Ça fait quatre ans que remporter ce titre me trotte dans la tête mais pouvoir le réaliser... Je raisonne en me fixant des paliers.

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