Dusautoir: "Une H Cup pas assez reconnue"

Par Rugbyrama
  • Thierry DUSAUTOIR Stade toulousain Montpellier Top 14
    Thierry DUSAUTOIR Stade toulousain Montpellier Top 14
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Trois fois champion de France, récent vainqueur du Grand chelem avec le XV de France, le capitaine des Bleus et de Toulouse Thierry Dusautoir, qui a déjà perdu deux finales européennes, sait que cette H Cup manque cruellement à son palmarès. Avant le quart contre le Stade français, il se livre.

Après le grand chelem réalisé avec l’équipe de France il y a trois semaines, dans quel état d’esprit avez-vous retrouvé le Stade toulousain ?

Thierry DUSAUTOIR : Le club nous a retrouvé avec beaucoup d’envie et d’enthousiasme. Ce sont ces vertus qui nous ont permis d’aller décrocher le grand chelem avec les Bleus. Avec les autres internationaux, nous essayons désormais de les transmettre au Stade toulousain. Nous voulons aussi remporter quelque chose en club.

Comment analysez-vous les dernières sorties de votre équipe ?

T.D. : Nous avons vécu un match difficile à Biarritz, notamment la deuxième mi-temps, mais nous avons prouvé que c’était un faux pas en réalisant une toute autre rencontre la semaine dernière contre le Racing.

On a l’impression qu’avant de préparer le quart de finale de Coupe d’Europe (ce dimanche, à 17h30), cette victoire contre le Racing vous a permis de reprendre confiance…

T.D. : La confiance ne se vérifie que sur plusieurs matchs. Et une chose est sûre, pour réussir quelque chose dans une compétition du niveau de la Coupe d’Europe, il faut être constant durant 80 minutes. Encore le week-end dernier, nous avons traversé un temps faible durant lequel on prend un carton jaune, on encaisse un essai et on concède plusieurs pénalités… En quart de finale de Coupe d’Europe, ce sont des choses qui ne pardonneront pas.

Comment expliquez-vous cette inconstance ?

T.D. : S’il nous arrive de subir en cours de match, je pense que ceci découle en partie d’erreurs individuelles. A nous de rester concentrés du début à la fin d’une rencontre. Par exemple, contre le Racing, nous sommes peut-être trop bons, si je peux me permettre, en début de match et nous prenons confiance de manière exagérée. Inconsciemment, on s’applique moins par la suite. Je le répète, le problème est avant tout individuel. Nous sortons tour à tour du match et nous nous permettons plus de liberté. Il faut rectifier cela.

Tout en restant ambitieux dans le jeu ?

T.D. : Bien sûr. Mais l’équilibre à trouver entre le fait de pratiquer un beau jeu et celui de conserver le tête froide pour absolument l’emporter est mince. Et des fois, nous sommes emportés par une sorte de vague de folie quand nous réalisons un très bon début de match…

Contrairement à certaines années, le Stade toulousain lutte encore pour une des quatre premières places avant d’aborder la Coupe d’Europe. La gestion est-elle différente cette saison ?

T.D. : Le championnat est beaucoup plus relevé cette saison et donc plus homogène. Lors de chaque match, il ne faut jamais rien lâcher si nous voulons gagner. Mais pour nous les joueurs, cela n’a pas foncièrement changé. On a toujours à peu près le même nombre de matchs. Quand on est aligné, on joue et on donne tout. Alors oui, il y a davantage d’intensité mais cela permet de nous améliorer.

Vous vous êtes déjà inclinés à deux reprises en finale de Coupe d’Europe, les deux fois contre le Munster qui reste encore en course. Que représente cette H Cup à vos yeux ?

T.D. : C’est vrai, je n’ai jamais gagné de titre européen. J’ai perdu deux fois en finale et j’ai donc très envie de remporter cette compétition. On y affronte les meilleures équipes européennes et il est extrêmement compliqué de gagner à l’extérieur. Alors, même si le niveau du championnat de France est plus élevé qu’auparavant et qu’il est devenu plus difficile de remporter le Top 14, je crois que la H Cup n’est pas encore appréciée à sa juste valeur par le grand public.

L’an passé, vous vous étiez incliné de très peu en quart de finale à Cardiff et cela avait été une énorme déception. Gardez-vous ce revers en tête au moment d’aborder le quart cette année ?

T.D. : Disons qu’à partir de cette défaite, tout est devenu moins simple. Je dirais même que tout s’est grandement compliqué… Nous sommes ensuite passés à côté de notre saison. Alors, cela donne envie d’aller plus loin cette année. Ce quart est un match éliminatoire et c’est notre première occasion de vivre une belle fin de saison.

Quel regard portez-vous sur l’équipe parisienne ?

T.D. : Elle a repris confiance lors de son dernier match. Pourtant, Clermont s’était déplacé avec une grosse équipe. Mais avec le retour des cadres, on voit que le Stade français a plus d’expérience et peut mettre en place le jeu qu’il souhaite pratiquer depuis le début de saison.

Le fait que le Stade français soit éliminé de la course aux phases finales en Top 14 peut-il lui permettre de se transcender en Coupe d’Europe ?

T.D. : Oui, cette équipe peut se transcender dans une autre compétition. Et puis, les Parisiens vont être revanchards après notre victoire d’il y a un mois (29-0 au Stade de France, NDLR). Ils ont montré un nouveau visage contre Clermont avec beaucoup d’agressivité et de belles prises d’initiative. Une saison est faite de cycles et Paris est désormais sur une pente plus positive. Nous nous préparons en conséquence mais il ne faut pas trop réfléchir avant ce quart. Les Parisiens sont de grands compétiteurs et ils répondront présents. Nous devons donc nous concentrer sur nous.

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