Biarritz méritait mieux

Les Biarrots n'ont pas eu à rougir de leur défaite. Ils ont pu sortir de l'Arms Park de Cardiff la tête haute. Contrairement au week-end précédent où ils avaient été humiliés par le Stade français, les Basques ont relevé le défi au pays de Galles et ils se sont battus sur chaque ballon pendant quatre-vingt minutes. Un changement radical d'attitude. Plus de têtes basses ni de mains sur les genoux, les Biarrots ont montré qu'ils avaient du caractère à l'image des internationaux Imanol Harinordoquy et Damien Traille.

Redevenus conquérants, les Basques ont pu véritablement jouer à un rugby qui a fait la force du BOPB depuis le début des années 2000. Agressifs et solidaires en défense, inspirés et décomplexés en attaque, ils ont surpris des Gallois qui ne s'attendaient pas à une telle résistance de la part d'une formation actuellement dixième du Top 14. Les locaux semblaient même avoir pris les Biarrots à la légère car, dès les premières minutes, ils jouaient tous les ballons et n'hésitaient pas à relancer depuis leurs propres trente mètres malgré des plaquages dévastateurs de la part des Français. C'est d'ailleurs sur l'un d'eux que Bidabé récupérait la balle pour servir Ngwenya. L'ailier américain accélèrait et retrouvait Peyrelongue à l'intérieur avant que Damien Traille n'arrive en soutien pour conclure ce superbe contre. Un essai logique qui récompensait la bonne occupation du terrain et la bonne défense des Basques.

Le drop de la discorde

Pourtant, malgré une domination flagrante en première période, le BOPB ne comptait qu'un petit point d'avance à la pause. L'arrière de Cardiff, Ben Blair, avait transformé deux pénalités et l'ouvreur Nicky Robinson avait ajusté un drop juste sur la sirène. Un réalisme insolent pour des locaux qui étaient tout de même aidé par un manque de lucidité de leurs adversaires dans les dernières minutes. Dès la reprise, les deux artilleurs des Blues ajoutait six points grâce à une pénalité et un drop.

Mais la solidité biarrote n'était pas illusoire. Julien Peyrelongue, sur une action en première main, se jouait du premier rideau défensif adverse et filait sous les poteaux. Les Français prenaient à nouveau l'avantage pour deux petits points (17-15, 53e). Mais l'écart aurait pu être plus conséquent. En effet, Julien Peyrelongue avait tenté un drop deux minutes plus tôt. Après consultation de l'arbitre préposé à la vidéo, cette tentative n'était pas validée alors que plusieurs ralentis prouvaient que le ballon était bien passé au-dessus de la barre transversale.

Lors des vingt dernière minutes, Ben Blair profitait de deux nouvelles fautes pour inscrire six points supplémentaires et priver les Basques d'un succès qui n'aurait rien eu d'illogique tant les hommes de Jack Isaac et Jean-Michel Gonzalez ont produit l'essentiel du jeu (deux essais à zéro). Mais sur le terrain de Cardiff, le BOPB a gagné autre chose : l'espoir de lendemains meilleurs.