Baky écrit : le bronze d'or

Par Rugbyrama
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Retiré des terrains depuis l'été 2021, Bakary Meité profite de sa liberté retrouvée pour poser un regard libre, décalé et forcément engagé sur l’actualité du rugby, des belles histoires du monde amateur aux exigences du secteur professionnel.

SEPT. Soit le nombre de médailles de bronze qu’a glanées l’équipe de France de rugby en coupe du monde féminine. En neuf participations. Sur ces neuf participations, on dénombre 8 demi-finales.

Ce qui veut dire que par 7 fois l’équipe de France a su se remobiliser après une défaite pour aller chercher une breloque. La réquisition de ces ressources mentales est à louer. Déjà en 2014 à Marcoussis et à Jean-Bouin, une défaite de deux points face aux Canadiennes devant près de 17000 personnes avait été brillamment ensevelie par une belle victoire lors du match de la troisième place, contre l’Irlande. Devant moitié moins de monde.

Soyons clair, cette équipe de France aime finir sur des notes joyeuses. Les effusions lacrymales du dernier match de la compétition, elles les laissent au perdant de la finale. Elles auront eu le temps de sécher leurs larmes à la commissure des yeux pour présenter ces derniers rieurs et largement soulignés par de badins sourires. Le tout en brandissant à qui veut bien la voir, la distinction remise quelques instants plus tôt par un officiel de World Rugby.

Le parcours fut beau. Et cette défaite contre les Black Ferns, aussi térébrante soit-elle, ne saurait remettre en cause ce que nous donnent à voir les Bleues et l’espoir qu’elles font naître chez leurs suiveurs. Ces filles pratiquent un bon et beau rugby. Mais surtout un rugby d’une ébouriffante efficacité.

190 points marqués, pour seulement 46 encaissés, l’équipe de France a su dresser les barbelés en dispensant des séries de plaquages qui m’ont fait tressaillir plus d’une fois devant mon écran.

Comment ne pas rendre un hommage aussi appuyé que ses plaquages à Marjorie Mayans, lorsqu’on parle de défense ? Elle qui a décidé de tirer sa révérence à l'issue de cette Coupe du monde. Merci pour les travaux, comme dirait l’autre.

Autres filles à se retirer, la grande Céline Ferer et l’infortunée Laure Sansus. Cette dernière se sera vue imposer sa fin de carrière lors du deuxième match de poule des Bleues. Assurément, un atout majeur qui aurait pu conduire cette équipe au titre suprême. Ligaments croisés, tu connais…

J’ai une tendresse particulière pour Céline Ferer, car comme moi elle a découvert le rugby très tard. A 19 ans la concernant. Pour devenir internationale 5 ans plus tard et, par la suite, une indispensable au sein du pack français.

Ce groupe survivra à ces départs, continuera de progresser et finira par être sacré champion du monde. C’est loin d’être une gageure. C’est une conjecture, tant l’élan semble caractéristique d’une équipe qui monte en puissance.

Et si nous ne sommes pas sur une série incroyable de victoires, nous sommes sur des filles qui, en plus d’avoir le tempérament d’Athéna, la déesse de la guerre, se rêvent en Midas, pour pouvoir enfin transformer ce bronze en or…

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