Baky écrit - 365 jours

Par Rugbyrama
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Retiré des terrains depuis l'été 2021, Bakary Meité profite de sa liberté retrouvée pour poser un regard libre, décalé et forcément engagé sur l’actualité du rugby, des belles histoires du monde amateur aux exigences du secteur professionnel.

365 jours. C’est le temps qu’il aura fallu à cette feignasse de Terre pour effectuer son parcours autour du soleil. C’est pourtant un chemin qu’elle connaît par cœur. Mais c’est sûr qu’à force de tourner sur elle-même pendant 24 heures, elle ne se rend pas la tâche aisée.

Pendant que la Terre se prenait pour Germain Louvet sur la scène du palais Garnier, j’eus moi-même à réaliser quelques pirouettes.

Ce qu’il y a de commode avec l’anniversaire, c’est qu’il peut débuter à n’importe quel moment. A condition qu’il soit célébré 365 jours plus tard. Ou 366. Oui je sais, n’oublions pas les années bissextiles (les gens nés un 29 février sont d’une susceptibilité sans nom).

Le 14 mai 2021 je foulais donc la pelouse du stade Albert Domec pour la dernière fois. Et ce jour là, il n’y a pas que la pelouse qui fut foulée. Grosse entorse de la cheville. 4 minutes à jouer dans le temps réglementaire. Je demande à mes entraîneurs de sortir. Mon incapacité pourrait vite devenir handicapante pour l’US Carcassonne. Et hors de question de finir sur une défaite. On doit au moins ça à Joël Koffi, mon acolyte déserteur du jour.

Un an plus tard, mes coéquipiers d’alors m’ont offert un cadeau inespéré. Cadeau que je m’approprie modestement au même titre que les fidèles supporters audois. Le club s’est qualifié pour la première fois de son histoire pour les phases finales. Après avoir échoué de peu l’an passé. Les voilà en route pour la Nièvre pour aller défier les hommes de Régis Dumange. Cela dit, l’USON ne s’en laissera pas compter si facilement.

Pendant qu’Aurélien Azar, mon dozo, affublé de Thomas Sauveterre et de Dédé Ursache broyait ses adversaires en mêlée fermée, je crapahutais sur les hauteurs de Petite Terre (Mayotte).

Quand Samuel Marques rendait fou les défenses adverses, et que Pierre Huguet en était à son 27eme placage de la partie, je peaufinais mon écriture avec mon ami Rémy Fière.

Quand Clément Doumenc perdait le toss, que Romain Manchia arrivait comme un chevreuil dans un ruck et que Martin Dulon plaçait une accélération dont lui seul a le secret, j’étais confortablement installé dans la corbeille entre le président Calamel et Fabien Galthié, venu de poser un regard paternel sur la performance de son fils présent dans l’équipe adverse. Et je pourrais en citer bien d’autres encore.

Je ne vous ferai pas l’affront de vous dire que durant ces 52 semaines, je n’ai pas éprouvé le besoin de rechausser. Le derby de l’Aude, qui génèrera un record d’affluence avant celui du match contre Bayonne il y a quelques semaines, m’inocula un pincement au palpitant qui mit du temps à s’estomper. Ajouter à cela le souvenir de tribunes vides, fruit d’une politique zéro Covid dans les stades, et vous aurez l’indulgence de comprendre mon vague à l’âme.

Les cathares ont mené leur barque dans ce championnat à trente matchs de la meilleure des manières. Déjouant les pronostics dans un premier temps, avant de devenir un sérieux outsider aux yeux des spécialistes qui devisent sur le ballon ovale a posteriori.

Ils ont assis la suprématie occitane en rossant a 2 reprises les oranges voisins préfectoraux et les héraultais au palmarès plus que fourni.

Je suis heureux pour les jaunes et noirs. Pour l’encadrement technique qui travaille juste et bien.

Pour Jean Serasse aussi. Le sosie officiel de Jürgen Klopp, infatigable intendant, (et bien plus encore) qui retournera une deuxième fois dans la même saison au stade du pré fleuri.

Peu importe le résultat du match de demain soir, les carcassonnais auront d’ores et déjà réussi leur saison. Mais ils ne sont pas du genre à se contenter de si peu et voudront prouver au rugby professionnel que l’art de la guerre ne se résume pas au nerf de la guerre.

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