Elissalde se livre

  • Jean Baptiste Elissalde (France)
    Jean Baptiste Elissalde (France)
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L’entraîneur des trois-quarts du XV de France, Jean-Baptiste Elissalde, a accordé un long entretien à Midi Olympique sur ses premiers pas en tant que technicien des Bleus, mais aussi son avis sur Mathieu Bastareaud et Maxime Machenaud, deux cadres qui joueront gros samedi face aux Gallois.

Midi Olympique : Pouvez-vous retracer la chronologie de votre arrivée dans l’encadrement du XV de France ?

Jean-Baptiste Elissalde : Nous nous sommes séparés, avec Toulouse, de manière très tardive (début juillet). Parce qu’il y a eu un changement de président, parce que certaines personnes ne m’ont pas dit les choses en face et parce que d’autres ont laissé traîner l’histoire… Je me suis donc retrouvé sans club mais, après six ans, j’avais aussi besoin de souffler.

A ce point ?

J-B. E. : La saison dernière a été très éprouvante. J’étais le bouc émissaire. On a fait de moi le responsable des mauvais résultats du club. Il m’a donc fallu me ressourcer, optimiser ce temps libre. Je suis allé voir ce qui se faisait ailleurs, contacté Simon Mannix et Franck Azéma, rencontré Pierre Mignoni ou Jacques Brunel. J’ai aussi écrit quelques chroniques, fait quelques plateaux télé, donné un coup de main à Philippe Rougé-Thomas à la fédé, réfléchi à certaines problématiques, notamment au niveau de la formation…

Et puis ?

J-B. E. : Fin décembre, j’étais à la maison et mon téléphone a sonné. C’était Jacques (Brunel). Il m’a demandé si je voulais le suivre. J’ai répondu : "Tu me dis ça comme ça… C’est soudain… Laisse-moi réfléchir…" Il a dit : "Non, j’ai besoin d’une réponse maintenant." (il se marre) Un mois avant, pendant la tournée d’automne, j’avais fait remarquer à mon épouse que la situation des coachs du XV de France devait être intenable. Que la pression, les critiques, ce devait vraiment être très difficile à vivre.

Les Bleus, princes de Galles ????

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— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) March 15, 2018

Que vous a-t-elle dit quand vous lui avez parlé, du coup de fil de Brunel ?

J-B. E. : Elle a hurlé : "Mais t’es fou ou quoi ?" Mon fils, lui, m’a dit : "Pourquoi tu y vas, papa ? Ils ne font que perdre !" Mais non, je ne suis pas fou. C’est juste un gros défi. Vous savez, l’équipe de France représente quelque chose d’immense dans ma famille. Mon grand-père maternel (Laurent Bidart) a été international, mon père (Jean-Pierre) aussi, moi aussi. Je porte quelque chose et essaierai de le transmettre.

Vous avez, à un moment ou à un autre de votre vie, été très proche de Yannick Bru, Jeff Dubois et Guy Novès. Vis-à-vis d’eux, la situation a-t-elle été difficile à vivre ?

J-B. E. : Quand j’ai dit oui, mes premiers coups de fil leur ont été destinés. Je les ai appelés avant même de prévenir mon père. […] Je garde à l’esprit que Yannick (Bru) fut certainement la personne ayant convaincu Guy (Novès) de me prendre dans le staff (en 2010). Je n’ai pas oublié, non plus, que Guy est celui qui était venu me chercher à La Rochelle, il y a quinze ans. […] Et quelque part, on récolte aujourd’hui le fruit de leur boulot.

La pression est-elle décuplée, en équipe de France ?

J-B. E. : Non. Vous savez, ma dernière année à Toulouse n’a pas été simple…

En quel sens ?

J-B. E. : Le fameux "Jeu de mains, jeu de Toulousains"… Bon… Quand tu passes de Kelleher, Skrela, Jauzion, Heymans et Clerc à d’autres joueurs, ce n’est pas facile. Il y a aussi eu quelques remous politiques et moi, je me suis retrouvé au milieu de tout ça. La pression était réelle.

Développez…

J-B. E. : Les gens oublient vite… Moi, je l’ai joué, le "Jeu de mains, jeu de Toulousains". En réalité, on dominait devant, on concassait les mecs en défense, on jouait les turn-overs et on tapait dans le ballon 25 fois par match. On oublie tout ça parce que l’on pense plus volontiers à quelques contre-attaques. C’est devenu une légende. Tout ça pour vendre des tee-shirts.

Retrouvez l'intégralité de l'interview sur www.midi-olympique.fr/pdf

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