"Savoir ce qu'on a dans le bide"

Par Rugbyrama
  • IMANOL HARINORDOQUY - 26.02.2011 - France
    IMANOL HARINORDOQUY - 26.02.2011 - France
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Samedi face au pays de Galles, les Bleus tenteront de se racheter après la défaite en Italie (21-22). Pour y parvenir, ils se sont remobilisés au cours de la semaine et ont redoublé d'efforts. Car ils ne veulent pas rater ce rendez-vous, comme le confirme le numéro 8 Imanol Harinordoquy.

Quand le groupe a-t-il basculé sur le match contre le pays de Galles ?

Imanol HARINORDOQUY : Parfois, on bascule rapidement, mais là, ce n'était pas le cas.... (pause) Je dirais lundi. Lundi, nous avons décidé de nous remobiliser, de nous réunir et de commencer à parler de ce match. Il était important de retrouver le sourire et le plaisir de jouer en équipe de France. C'est quand même une joie. On avait tendance à l'oublier, vous ou nous, dernièrement. On veut retrouver ce qui fait notre force sur le terrain, et tout ce qu'on n'a pas eu contre l'Italie : de l'engagement, de l'agressivité, du combat. On ne sait jouer que comme ça. Nous traversons un moment difficile et ce n'est pas la meilleure des expériences mais elle est enrichissante et permet de prendre un peu de hauteur par rapport à tout ce qui se passe.

Que voulez-vous dire par : "On ne sait jouer que comme ça" ?

I.H. : Ce que je veux dire, c'est que le rugby commence par du combat et de l'agressivité. Face à n'importe quelle équipe, que tu joues contre le Japon ou contre les All Blacks, tu n'existes pas sans ça. C'est ce qui fait notre force et ça a aussi été la force des Italiens d'ailleurs. On se ressemble eux et nous : on est sanguins, fiers et on existe quand on prend le pas sur l'adversaire. Cette semaine, il s'agissait d'abord se focaliser là-dessus et le reste suivra.

Avez-vous senti le groupe plus appliqué que la semaine passée ?

I.H. : Bien sûr. Je ne vais pas revenir dessus mais j'avais parlé de faute professionnelle. On ne s'est sûrement pas entraîné comme on aurait dû et c'est nous les premiers fautifs. Mais c'était la semaine dernière. Aujourd'hui, il faut parler du présent parce que nous avons la chance, contrairement à d'autres, de quoi nous sommes capables. Notre vrai visage n'est sûrement pas celui que nous avons montré en Italie.

Qu'avez-vous à perdre sur cette rencontre ?

I.H. : Honnêtement, rien ! Pour sortir la pression des mecs qui vont être sur le terrain, je leur ai dit : "ça ne peut pas être pire les gars". On ne pourra pas faire tomber plus de ballons, perdre plus de duels. Alors il faut qu'il y ait une pression positive. De toute façon, je ne vois pas comment on peut avoir une pression négative étant donné que, comme je l'ai dit, on ne peut pas faire pire.

Vous faites partie des anciens de cette équipe. Comment vous êtes-vous servi de votre expérience cette semaine ?

I.H. : J'ai surtout tenter d'enlever la pression sur les épaules des plus jeunes, de leur dire de se concentrer sur leur match et de faire ce qu'ils savent faire. Parce qu'ils savent faire des choses ! S'ils sont là, c'est parce qu'ils le méritent. Ils ne sont pas devenus nuls du jour au lendemain. Ils sont bons, savent jouer au rugby. Pour le reste, c'est à nous, les mecs qui sont là depuis plus longtemps, de prendre nos responsabilités et de passer devant.

Vous disiez que la défaite en Italie constituait aussi une expérience enrichissante. En quoi ?

I.H. : Elle va permettre de savoir ce que chacun a "dans le bide", comme on dit. Des défaites, j'en ai connu quelques unes... Les jeunes, un peu moins mais ils en connaitront d'autres aussi parce que cela fait partie du sport en fin de compte. C'est dans ces moments-là qu'on grandit, qu'on gagne en maturité et l'expérience de certains doit permettre de réussir à préparer un match, de passer de l'ombre à la lumière ou en tout cas de la défaite à la victoire, même en peu de temps.

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