Malzieu : "Quand je vois où j'en suis..."

Par Rugbyrama
  • Julien Malzieu France 2009
    Julien Malzieu France 2009
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Ecarté des terrains d'avril à septembre dernier en raison d'une déchirure de l'aponévrose plantaire, puis d'une opération du ménisque, l'ailier de Clermont Julien Malzieu a retrouvé le groupe des Bleus pour la préparation du Tournoi des 6 Nations. Et après une si longue épreuve, il savoure.

Après avoir été blessé pendant plusieurs mois, vous avez enfin retrouvé le groupe de l'équipe de France et Marcoussis. Quelles ont été vos sensations en débarquant au CNR ?

Julien MALZIEU : C'est clair que cela me fait très plaisir. Je n'étais pas revenu au CNR depuis quasiment un an. Cela fait donc bizarre d'y remettre les pieds. Quand on y a goûté, l'équipe de France vous manque rapidement. Mais cela n'a pas vraiment changé. J'ai vite retrouvé mes marques et à part deux ou trois joueurs, j'ai quand même déjà côtoyé la plupart des membres du groupe. Je le prends comme une récompense de tous les efforts que j'ai fournis pour revenir. Quand je vois où j'en suis aujourd'hui après tous ces mois de galère, de souffrance et d'incertitude, je me dis que ce n'est vraiment pas mal.

Ce retour avec les Bleus était-il une source de motivation, voire un objectif, durant votre période d'indisponibilité ?

J.M. : Non. Je ne savais pas quand je pourrais recourir, alors l'équipe de France... J'ai procédé étape par étape. J'ai d'abord repris la course sans avoir mal, puis l'entraînement et enfin les matchs avec Clermont. Même si cela se passait bien, je n'y pensais pas du tout. Et voilà que trois mois après mon retour à la compétition, je retrouve les Bleus. C'est la cerise sur le gâteau.

A un moment, avez-vous douté pour la suite de votre carrière ?

J.M. : Disons qu'à cause de cette blessure bâtarde (aponévrose plantaire, NDLR), je ne savais même pas si j'allais pouvoir recourir sans ressentir de douleur. Donc même si à long terme, j'espérais tout de même qu'elle allait finir par s'estomper, à court terme en tout cas, j'ai vraiment douté. Quand tu sors de chez un spécialiste et qu'il est incapable de te dire pour combien de temps tu en as, quand tu lui demandes si tu pourras à nouveau courir un jour sans avoir mal et qu'il ne sait pas, qu'il ne te conseille que du repos et t'indique qu'il n'existe ni opération, ni autre solution miracle... Alors là, oui, tu te mets à douter. Dans ma tête, je me suis posé beaucoup de questions.

Avez-vous retrouvé votre meilleur niveau ?

J.M. : Je crois qu'il me manque un peu de travail physique. C'est notamment dû à l'enchaînement des matchs depuis mon retour à la compétition. Les appuis et les sensations sont désormais revenues mais j'ai pas encore complètement retrouvé la vitesse et le foncier. Je dois donc travailler pour cela.

En tout cas, votre retour au premier plan avec Clermont a été fulgurant...

J.M. : Je ne sais pas trop... C'est vrai que je marque lors de mon premier match à Albi (le 19 septembre, NDLR). Mais derrière, je passe au travers à Perpignan la semaine suivante puis contre Biarritz plus tard (le 21 novembre, NDLR). Ensuite, c'était mieux mais je dois surtout remercier mes coéquipiers. Toute l'équipe a connu une période faste et nous, les trois-quarts, étions alors toujours dans le sens du jeu. Ça aide. Si Clermont n'affichait pas une telle forme, je n'aurais jamais pu faire ce que j'ai réalisé et donc revenir aussi vite. On a fait de remarquables matchs et tout s'est enclenché.

Justement, tout s'est bien enchaîné pour vous. Car après votre retour sur les terrains, les négociations concernant votre prolongation de contrat en Auvergne, qui s'éternisaient, ont enfin abouti (il a prolongé son contrat de deux ans, NDLR). Cela vous a-t-il permis de jouer encore plus libéré ?

J.M. : C'est vrai, tout s'est enchaîné pour moi. On peut dire qu'en un an, je suis passé par tous les états. J'ai beaucoup galéré entre les blessures et cette histoire de contrat. Maintenant, c'est du passé. Comme me disent certains amis, j'ai fait "la révision des dix mille" en ce qui concerne les blessures. J'espère qu'elles vont me laisser tranquille. Pour ce qui est de ma prolongation à Clermont, il y a eu des périodes où je me posais des questions et d'autres où ce n'était pas du tout le cas. Je n'avais pas envie de m'en occuper car je me focalisais alors sur mon retour à la compétition. Mais aujourd'hui, c'est sûr, c'est un poids en moins.

Revenons à l'équipe de France. Les Bleus jouent à Murrayfield dimanche. C'est un clin d'œil pour votre retour puisque c'est là-bas que vous avez honoré votre première sélection il y a deux ans. Quel souvenir en gardez-vous ?

J.M. : C'était mon premier match sous le maillot de l'équipe de France. Première fois titulaire, première victoire et premier essai. C'est par conséquent un souvenir à part à mes yeux. Même si cela s'était moins bien passé, cette première sélection m'aurait de toute façon marqué. Alors là... Après, cela reste gravé à vie mais je ne m'arrête pas à ça. Je ne vois pas de symbole particulier dans le fait que je réintègre le groupe à la veille du match en Écosse.

Quelles différences existe-t-il entre le joueur que vous étiez à cette occasion et celui que vous êtes aujourd'hui ?

J.M. : Je dois encore progresser dans beaucoup de domaines mais j'ai évolué en deux ans. J'ai quand même régulièrement joué au plus haut niveau et j'ai donc acquis une certaine expérience. J'ai aujourd'hui une manière différente d'aborder les matchs, avec davantage de recul et de détachement.

Ce mercredi est annoncé le groupe des 23 joueurs retenus pour cette rencontre en Écosse. Vous êtes-vous fixé un objectif ?

J.M. : Je suis déjà tellement content d'être là. Je ne m'y attendais vraiment pas. Alors, si je suis dans les 23 pour cette rencontre, je serai le plus heureux des hommes. Si je n'y suis pas, ce ne sera vraiment pas une fin en soi. Je retournerai à Clermont, je me concentrerai sur mon club et j'espère que cela me sourira plus tard.

Avez-vous la prochaine Coupe du monde en tête ?

J.M. : Non, pas du tout. J'ai vu que certains joueurs joueurs évoquaient déjà cet événement. Mais à titre personnel, j'ai eu tellement d'autres choses à penser ces derniers mois que cela ne m'a pas effleuré l'esprit. J'ai vécu au jour le jour et je continue. Je le répète, quand je vois où j'étais il y a peu de temps et quand je vois où j'en suis aujourd'hui...

Plus globalement, à vos yeux, quelle doit être l'ambition de l'équipe de France dans ce Tournoi ?

J.M. : On entame la troisième année avec le nouveau staff. Le groupe s'appuie sur une grosse ossature et maintenant, il est certain qu'il faut franchir un palier, réussir à faire quelque chose de grand. On perd encore trop de matchs bêtement. Nous devons prendre nos responsabilités pour avancer. Sur ce Tournoi, nous avons besoin de bons résultats. Cela commence en Écosse. Ce match sera un baromètre pour la suite. Il définira certainement si nous ferons un bon ou un moyen Tournoi. Mais nous voulons le lancer de la meilleure des manières.

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