Serrer les rangs

Ils pensaient avoir pris de l'air, écarté le danger irlandais. Mais ils avaient tort. Suite à cette touche limpide, marquée au fer rouge par la patte du Munster, de la 34e minute, le troisième ligne centre Heaslip a pris le dessus sur Nallet et Lecouls avant de cadrer Poitrenaud, dernier défenseur. Cet essai en première main ne devait malheureusement pas être le seul.

Les deux autres essais irlandais naissaient encore de deux nouvelles touches. A la 43e avec un essai conclu par Brian O'Driscoll sur une prise d'intervalle et un plaquage raté de Lionel Beauxis. Et encore à la 66e. Une nouvelle fois, c'est sur une action en première main que les Irlandais sont venus crucifier la défense des hommes de Nallet, bien pâle après avoir été marque de fabrique du jeu tricolore. Beauxis sous pression trouvait une petite touche dans ses propres 22. Rory Best, qui avait remplacé Flannery, et véritable alter ego dans le talent du talonneur du Munster, trouvait O'Connell qui lançait l'offensive. Trois temps de jeu plus tard, D'Arcy allait à dame emmenant avec lui Thierry Dusautoir et Nicolas Mas sur son dos. Mais il manquait quelqu'un. En l'occurence Lionel Beauxis qui avait choisi de se replacer dans le fermé alors que le jeu partait grand large.

Dix pénalités

Cela faisait six ans que les Bleus n'avaient plus perdu face à l'Irlande. Cela faisait aussi quelques temps, depuis 2006 en fait, que la défense tricolore n'avait pas tant failli face aux Irlandais. Lors du match complètement fou au Stade de France, les Bleus l'avaient alors emporté 43-31 avec 6 essais à 4...

Au (dis)crédit tricolore, il convient aussi d'ajouter les dix pénalités concédés (contre deux pour les Irlandais) et une certaine retenue de la part de la troisième ligne tricolore. Bien trop pour espérer prendre le dessus face aux Irlandais. En tout cas, pour l'avenir, il faudra sérieusement penser à resserrer les rangs et tenter de retrouver la cohésion défensive qui avait fait la force du rugby tricolore.