Poireau, premiers plants

Comment passe-t-on d'une élimination face aux Fidji au premier tour de la Coupe du monde à une victoire chez le finaliste anglais trois mois plus tard? C'est la question que tout le monde se pose à propos du pays de Galles, vainqueur pour la première fois depuis vingt ans en Angleterre (26-19), le week-end dernier. L'arrivée du nouvel entraîneur Warren Gatland, la présence de 13 joueurs de la province des Ospreys dans le XV de départ ou encore le grain de folie que les Gallois ont toujours été capables de mettre dans un match, peuvent en partie expliquer ce succès historique et inattendu.

Pour autant, le XV du Poireau est-il capable de refaire le coup du Grand Chelem 2005 et de son rugby complètement débridé (17 essais en 5 matchs) ? Si pour Gavin Henson, il y a une sensation de "déjà-vu" entre cette rencontre face à l'Angleterre et la victoire sur la France cette année-là (24-18 après avoir été mené 15-6, ndlr), il est encore bien trop tôt pour le dire. Et malgré tout le prestige qu'il est possible de retirer d'une victoire à Twickenham, les Gallois sont bien conscients qu'ils ne sont pas devenus les meilleurs joueurs du Vieux Continent en seulement quelques semaines.

"Garder les pieds sur terre"

Le Néo-Zélandais Warren Gatland, devenu le héros de tout un pays après 80 minutes seulement, a été le premier à calmer les ardeurs naissantes, expliquant que le chemin était encore très long. "Je sais par expérience avec les clubs qu'il faudra un an, voire deux, pour que cette équipe soit au top. L'Angleterre, c'est un bon point de départ mais nous avons encore une sacrée masse de travail à effectuer pour nous améliorer. Ça va prendre du temps. Il ne faut donc pas s'attendre à des miracles dans les semaines à venir..."

Les prochaines réceptions de l'Ecosse et de l'Italie n'en diront certainement pas plus sur le véritable potentiel de cette équipe même si pour l'entraîneur gallois se sont "les plus importantes". En revanche, elles permettront de savoir si les Diables Rouges peuvent jouer la gagne dans ce Tournoi, avant d'aller en Irlande et de recevoir les Bleus lors de la dernière journée. "On verra à ce moment-là, ajoute Gatland. Il faut vraiment que l'on garde les pieds sur terre... et le public doit être patient". Semé en février, le poireau supporte bien l'hiver mais il faut normalement attendre 5 à 6 mois pour le récolter. Et cette fois?