Malzieu: "Du tonnerre"

Quel est votre sentiment après votre première victoire en équipe nationale ?

Julien Malzieu.- Nous ne savions pas où nous mettions les pieds alors c'est un très beau résultat. Il nous permet d'engranger de la confiance. C'est de bon augure pour la suite. Le jeu de l'équipe de France se rapproche de ce que l'on fait à Clermont et j'adore ce que je fais avec mon club. Nous avons pris des initiatives, relancé les ballons. Tous les joueurs ont pris du plaisir donc j'espère que ça va continuer.

Que vous ont dit les entraîneurs et les anciens pour vous mettre en confiance ?

J. M.- Les anciens et les entraîneurs ne nous ont pas mis la pression. Ils nous ont dit de ne pas nous prendre la tête, de faire comme si nous étions en club.

Qu'est-ce qui vous a le plus surpris?

J. M.- C'est l'intensité qui m'a le plus surpris car au niveau des impacts, cela se rapprochait de ce que j'avais connu avec Clermont face au Munster et aux Wasps. Le staff nous avait demandé de proposer beaucoup de jeu donc nous avons dû beaucoup galoper. Après vingt minutes, j'étais un peu dans le rouge surtout que nous n'avons pas trouvé deux ou trois touches en début de rencontre.

Que retenez-vous de cette première semaine en Bleu ?

J. M.- L'ambiance dans le groupe. Les anciens ont tout fait pour nous intégrer. Je ne m'attendais pas à trouver des mecs aussi gentils. Je pensais que j'aurai plus de mal à m'adapter dans cette équipe mais tous les mecs sont géniaux. L'ambiance est vraiment incroyable et cela se reflète toujours sur le terrain.

Avez-vous eu le trac dans les heures précédant le coup d'envoi ?

J. M.- Je suis toujours décontracté et pourtant je pensais que cette semaine je ressentirai un petit quelque chose. J'en avais discuté avec ma famille, mes amis, pour mieux gérer un stress éventuel. En réalité, j'ai été aussi à l'aise que d'habitude sauf au moment de l'hymne écossais. Quand tout le stade a chanté a capella, j'ai commencé à avoir des frissons alors dans ma tête je me suis dit: "N'y pense plus, arrête, oublie".

Pouvez-vous nous raconter votre essai ?

J. M.- Première sélection et premier essai. C'est énorme. En plus, j'ai un grand coup de chance mais j'ai su le provoquer. Depuis le début de la saison, je n'ai pas beaucoup marqué donc je suis très satisfait. L'arbitre siffle une pénalité et je vois Loïc Jacquet prendre le ballon alors je décide de l'appeler pour jouer vite. J'avais vu qu'il n'y avait personne derrière dans la défense écossaise et après les deux défenseurs m'aident bien.

Pensiez-vous l'équipe de France capable d'un tel match ?

J. M.- J'espérais que ça marche entre nous mais je ne pensais pas autant car nous n'avons eu que cinq jours et nous étions dans le flou. Cela a marché du tonnerre, c'est énorme. Nous savons un peu plus où nous en sommes et cela va nous permettre d'élever notre niveau de jeu.

Quelle a été la chose la plus compliquée à gérer pour vous, en tant que nouveau ?

J. M.- Le plus dur est de s'habituer à des nouveaux partenaires. Il faut comprendre comment les autres sentent les choses sur le terrain. Pendant la rencontre, nous avons beaucoup parlé avec Cédric Heymans et petit à petit nous avons réussi à nous comprendre par des regards. En jouant, tout va mieux s'enchaîner et nous allons commencer à prendre quelques repères tous ensemble.

Que devez-vous travailler cette semaine pour être encore plus performant ?

J. M.- Nous n'avons pas du tout travaillé la défense. Nous allons devoir plancher sur nos positionnements, travailler notre organisation sur le jeu au pied adverse. Nous avons encore beaucoup de choses à voir. De toute façon, il y a toujours quelque chose à travailler au rugby.

Après cette prestation, vous allez vous sentir plus à l'aise..

J. M.- Je suis arrivé sur la pointe des pieds. J'ai été bien intégré mais je vais continuer à rester à ma place. Je vais encore apprendre à mieux les connaître avant de les chambrer même si j'ai déjà commencé avec certains qui ne s'étaient pas gêné pour me chambrer en premier. Ce qui est génial, c'est qu'il n'y a aucune barrière.