Barcella, l'héritier?

Par Rugbyrama
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Elevé à la dure école auscitaine de la mêlée, Fabien Barcella, titulaire contre l'Italie, est un espoir pour la première ligne tricolore. Le pilier gauche, qui ne se met aucune pression sur les épaules, veut montrer ce dont il est capable contre la Squadr

Et si c'était lui, l'avenir de l'équipe de France, à gauche, en première ligne? Fabien Barcella, 24 ans, pur gaucher, arrive a priori au bon moment. Le joueur du FC Auch Gers, qui honorera sa première sélection avec les Bleus face à l'Italie, pourrait représenter l'avenir à court, moyen et long terme dans une mêlée française qui se cherche. Entre les trop jeunes et encore trop tendres Damien Weber (Stade français) et Yohan Montès (Stade toulousain) et ceux comme Laurent Emmanuelli (Clermont) qui ne rentre pas ou plus dans les cases du staff tricolore, Barcella a une carte à jouer.

Le staff tricolore ne tarit d'ailleurs pas d'éloges sur ce pilier moderne, tonique (1m80, 111 kg) et rapide. "C'est un combattant, avec un énorme volume de jeu, aussi bien défensivement qu'en attaque. Il peut beaucoup nous apporter", avouait Didier Retière la semaine dernière. "S'il est titulaire aujourd'hui, c'est parce qu'il est un des meilleurs piliers gauches de France, si ce n'est le meilleur. Ce n'est pas un coup de coeur sur un match, justifie Marc Lièvremont en raison de son essai de 40 mètres à Perpignan. Nous l'avions découvert au mois de décembre lors du match Auch-Biarritz. Depuis nous l'avons suivi. Sa sélection est complètement légitime."

Une quarantaine de mêlées par entraînement

Pourtant, ce n'était pas gagné d'avance. Il y a deux ans, le natif de Pommevic (Tarn-et-Garonne) évoluait avec Valence d'Agen en Fédérale 1, conséquence d'un passage mitigé à Toulouse où on voulait le faire passer au talon. "Je ne sais pas pour quelle raison , dit-il. Ça ne me branchait pas de toute façon." Chez les amateurs, il retrouve la confiance et s'aguerrit au contact de piliers plus expérimentés. "En Fédérale, la moyenne d'âge des premières lignes, c'est 32-33 ans, alors c'est une bonne école. Il y a des matchs compliqués tous les dimanches avec de grosses mêlées".

Mais c'est l'année dernière, à Auch, sous la coupe d'Henry Broncan, que Fabien Barcella franchit un cap. Le sorcier gersois lui fait "bouffer" de la mêlée jusqu'à l'indigestion. "Il prenait un malin plaisir à nous faire bosser ce secteur, se rappelle Barcella. On en faisait une quarantaine par entraînement: une heure de joug, une heure en position à se taper la tête! On rentrait à la maison avec un mal de dos! C'était un peu à l'ancienne. On faisait plusieurs introductions consécutives sans se relever, en maintenant la pression. Ça introduisait, ça introduisait... jusqu'à se qu'on fasse aaaah", dit-il en grimaçant avant de sourire.

"Les Italiens sont chambreurs, même au curling"

Sans doute Fabien Barcella aura-t-il une pensée pour son ex-entraîneur et son club qui l'ont amené jusqu'en équipe de France, dimanche au coup d'envoi. La pression, le Stade de France, en revanche, il ne s'en inquiète pas. "Je n'ai pas pour habitude de me mettre la pression. Jouer devant 80 000 personnes, c'est évidemment différent. Après on reste des joueurs de rugby sur un terrain. Il faut faire abstraction du reste. Il y aura un peu d'émotion mais je vais rapidement me mettre dans le match car que l'on soit en minimes, en cadets ou en équipe de France, on appréhende toujours la première mêlée."

Petit clin d'oeil de l'histoire, sa première avec le maillot frappé du coq se fera donc contre l'Italie, où il a des origines lointaines, du côté de Turin. Les Transalpins et son vis-vis Martin Castrogiovanni, il ne les connait que de réputation. "Ils sont solides devant, ils ont pack rugueux et expérimenté. Et ils sont chambreurs les Italiens, c'est connu. Que ce soit au rugby, au foot ou au curling d'ailleurs!" Dimanche, l'heure ne sera toutefois plus à la plaisanterie pour Fabien Barcella, qui devra confirmer tous les espoirs placés en lui.

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