Top 14 - Stuart Lancaster : "Je n’essaie pas de faire du Racing une version française du Leinster"

  • Stuart Lancaster, arrivé au Racing en juin dernier, prend peu à peu ses marques du côté des Hauts-de-Seine.
    Stuart Lancaster, arrivé au Racing en juin dernier, prend peu à peu ses marques du côté des Hauts-de-Seine. Iconsport
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Après quatre journées de championnat, le Racing de Stuart Lancaster compte déjà trois victoires et talonne la Section paloise en tête du Top 14. Pour nous, le technicien anglais précise les contours de sa méthode, donne des nouvelles de Gaël Fickou et Cameron Woki, évoque la fin de carrière de Johnny Sexton et la prochaine arrivée de Siya Kolisi …

Le Top 14 a récemment connu une période de deux mois sans match. Comment l’avez-vous vécue ?

La préparation estivale avait été relativement courte : nous avions eu simplement trois semaines avant de basculer sur les premiers matchs de Top 14. Nous avons donc mis à profit cette longue coupure pour travailler plus en profondeur, faire un long stage à Valence (Espagne) et analyser aussi certains matchs de la Coupe du monde : il y avait beaucoup d’enseignements à tirer de ces rencontres.

Lesquelles, par exemple ?

Nous avons beaucoup analysé les deux quarts-de-finale les plus intenses de la compétition, à savoir celui entre l’Irlande et la Nouvelle-Zélande et celui entre la France et l’Afrique du Sud : nous avons étudié la philosophie de ces équipes dans les rucks, leurs rapports respectifs à l’arbitrage, leurs systèmes défensifs, leurs façons d’attaquer… Nous nous inspirons de tout.

Gaël Fickou et Cameron Woki ont récemment fait leur retour à l’entraînement. Dans quel état les avez-vous retrouvés ?

Ils ont évidemment été très attristés par l’élimination en quart-de-finale. C’est normal. J’ai vécu la même chose en 2015 alors que j’entraînais le XV de la Rose et je sais ce que ça fait. Mais aujourd’hui, ils démarrent une nouvelle aventure au Racing et ça va les aider à tourner la page, je pense. C’est d’ailleurs la même chose pour tous les autres internationaux de l’équipe. Juan Imhoff est au club depuis douze ans mais mardi, en arrivant au Plessis-Robinson (le centre d’entraînement du Racing 92), il avait l’impression d’être à son premier jour d’école : beaucoup de choses ont changé ici, du programme de la semaine jusqu’aux annonces de jeu…

Quand est-ce que Siya Kolisi et Trevor Nyakane, champions du monde avec l’Afrique du Sud, arriveront au club ?

D’ici deux semaines, je pense. Pour l’instant, ils sont en Afrique du Sud et célèbrent leur titre, c’est normal.

Depuis la reprise du championnat, le Racing compte trois victoires en quatre matchs. Qu’avez-vous changé au jeu de l’équipe ?

Ce qui m’avait marqué l’an passé, en analysant les matchs de l’équipe, était que le Racing marquait beaucoup d’essais mais en concédait aussi beaucoup. Dans un premier temps, nous nous sommes donc attelés à améliorer le rideau défensif et la conquête. On a aussi amené quelques nouveaux lancements de jeu. Mais il nous reste encore un très long chemin à parcourir, avant d’arriver là où nous souhaitons arriver…

Le style de jeu du Racing ressemble-t-il à celui du Leinster, une équipe que vous avez entraînée pendant sept ans ?

Je n’essaie pas de faire du Racing une version française du Leinster. Le Racing a une identité et des fondations, construites par Laurent Travers au fil de ces dix dernières années. De mon côté, j’essaie juste de mettre les joueurs dans des conditions optimales.

Vous connaissez la sélection irlandaise, faite de très nombreux Leinstermen, sur le bout des doigts. Qu’avez-vous ressenti au soir du dernier match de Johnny Sexton avec les Diables Verts ?

J’étais très déçu pour lui. Il a tellement donné au Leinster et à la sélection irlandaise. Il était d’ailleurs évident que si les joueurs irlandais voulaient gagner cette compétition pour leur peuple et leur famille, ils voulaient aussi la gagner pour Johnny. Lui n’aurait pas pu donner plus ; il a tout fait pour cette équipe. Le monde du rugby va le regretter.

Quel joueur était-il, au Leinster ?

Passionné, engagé et doté d’une incroyable connaissance du rugby. La magie de Johnny Sexton, c’est de pouvoir lire le jeu mieux que personne. Il voit les choses avant les autres et en ce sens, il me fait un peu penser à Dan Carter. Je pense d’ailleurs qu’ils feront un jour de superbes entraîneurs. Ils ont beaucoup à offrir au rugby international. Ce serait génial pour notre sport.

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Les commentaires (2)
GSone1 Il y a 5 mois Le 02/11/2023 à 07:31

Dommage qu'il ne prenne pas l'edf !

bwernest Il y a 5 mois Le 02/11/2023 à 00:12

Entre Yannick Bru à L'UBB, le nouveau staff du Stade Francais, et Lancaster au Racing, le top 14 va plus que jamais avoir le niveau le plus relevé d'Europe !