Insolite - Gaillac : victime d’une fracture du coude, il découpe son plâtre pour jouer la finale de Fédérale 2

Par Vincent Franco
  • Thomas Rieugnié (ballon en main), a tout fait pour jouer la finale de Fédérale 2.
    Thomas Rieugnié (ballon en main), a tout fait pour jouer la finale de Fédérale 2. DR
  • Le plâtre n'a pas résisté à la pince d'électricien. Le plâtre n'a pas résisté à la pince d'électricien.
    Le plâtre n'a pas résisté à la pince d'électricien. Photo personnelle
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Ce dimanche, Gaillac s’est incliné face à Layrac en finale de Fédérale 2. Une rencontre à laquelle a pu participer Thomas Rieugnié, grâce à tous ses efforts et surtout sa folie. Victime d’une fracture du coude il y a un mois et demi, le troisième ligne de l’UAG a tout simplement découpé son plâtre, de manière à se rendre disponible pour la grande finale.

Les phases finales sont un monde à part. Ces matchs couperets, rythmés par le bruit des trompettes le long des mains courantes et souvent accompagnés d’un soleil de plomb. Tout joueur de rugby qui se respecte souhaite prendre part à ce genre de rencontres, et certains sont prêts à tout. En voici un nouvel exemple avec Thomas Rieugnié, le troisième ligne de Gaillac.

Le 14 mai dernier, le joueur de 28 ans se fracture le coude droit en seizième de finale de Fédérale 2 face à Saint-Raphaël-Fréjus. Une blessure sérieuse, qui est censée l’éloigner des terrains jusqu’à la fin de la saison. C’est donc depuis les tribunes que le flanker assiste au magnifique parcours de ses coéquipiers, promus en Fédérale 1.

Il y a dix jours, il est bien évidemment présent en bord de pelouse pour assister à la demi-finale de l’UAG face à Rieumes. Une rencontre remportée par les Tarnais. Une fois de retour chez lui, Thomas Rieugnié prend une décision radicale : "Je suis arrivé chez moi, j’ai pris une pince d’électricien et j’ai commencé à découper mon plâtre que j’avais depuis cinq semaines. Ma copine m’a aidé, on y a passé entre 15 et 20 minutes."

"Ils m’ont pris pour un fou"

Dans sa tête, le troisième ligne ne veut qu’une chose : disputer la finale de Fédérale 2 avec son équipe. Quelques heures après la demi-finale remportée, joueurs et staff gaillacois se retrouvent pour dîner ensemble. C’est alors qu’ils voient débarquer leur coéquipier avec les deux bras libres comme l’air… Jérémie Raffanel, un des entraîneurs, raconte : "Je l’ai vu arrivé sans le plâtre, alors qu’il l’avait deux heures plus tôt. J’avoue que j’ai fait les gros yeux et je me suis juste dit qu’il était fou (rires). Thomas m’a simplement expliqué qu’il voulait essayer de jouer la finale. Je lui ai répondu que ce n’était pas si facile, et qu’il fallait l’accord de notre chirurgienne."

Thomas Rieugnié (au centre) lors de la demi-finale de l'UAG, encore avec le plâtre.
Thomas Rieugnié (au centre) lors de la demi-finale de l'UAG, encore avec le plâtre. UAG

Dans la suite logique des choses, l’ancien joueur de Rabastens devait effectuer sa radio de contrôle jeudi dernier, soit trois petits jours avant le duel face à Layrac. Un délai bien trop court pour espérer quelque chose. "J’ai voulu prendre le risque, avoue l’intéressé. Mes coéquipiers et nos docteurs m’ont pris pour un fou, mais cela m’a permis de gagner en mobilité plus rapidement. Durant toute la semaine, j’ai effectué deux séances de kiné tous les jours, avant de passer la radio le jeudi."

Le feu vert donné le jeudi

Verdict : Thomas Rieugnié est apte pour jouer. Une excellente nouvelle, qu’il a rapidement partagée à son entraineur, comme l’explique Jérémie Raffanel : "Il m’a appelé tout heureux, me disant qu’il avait le feu vert de la chirurgienne. C’est à ce moment-là qu’on s’est posé la question de le mettre sur la feuille, surtout que nous avions eu des blessés en demi-finale. Et puis au fond de moi, je savais que même avec un bras, Thomas ne s’échapperait pas et qu’il ferait du bien au groupe, même sur le banc."

C’est donc à partir du jeudi que tout s’est accéléré pour le troisième ligne : "On a commencé le renforcement trois jours avant la finale, de manière à assurer le coup. Mais moi j’étais chaud ! (rires)" Il a réussi son pari, il est sur le banc des remplaçants pour la grande finale. Face à Layrac, le grand blond est entré à l’heure de jeu. Vingt minutes à lutter face au redoutable pack lot-et-garonnais : "C’était dur mais les sensations ont été très bonnes. Je n’ai eu aucune douleur. Comme quoi… J’ai bien fait de tenter le coup ! Des matchs aussi importants, je n’en jouerai pas dix avant la fin de ma carrière, donc je voulais mettre toutes les chances de mon côté."

Thomas Rieugnié était remplaçant pour la finale.
Thomas Rieugnié était remplaçant pour la finale. UAG

Au final, Thomas Rieugnié n’a pas pu éviter la défaite de Gaillac (6-17), mais peut avoir la satisfaction de n’avoir rien lâché. Et comme il le dit si bien : "L’histoire aurait pu être encore plus belle mais elle est déjà très drôle." On est assez d’accord sur ce dernier point…

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