Top 14 - Baptiste Delaporte (Castres) : "Il faut faire attention à ne pas trop regarder vers le bas"

À froid, êtes-vous conscients d’être passé près de la correctionnelle face au Racing 92 ?

Quand t’es mené de treize points en seconde période, t’es forcément mal embarqué… On a mal terminé la fin du premier acte et le début du second en leur donnant des points trop facilement. Ils marquent deux essais sur nos erreurs. Il est vrai qu’avec ce scénario, certaines équipes auraient lâché le morceau, pas nous.

Retenez-vous principalement ce sursaut d’orgueil qui vous a permis d’arracher le match nul ?

Bien évidemment, nous avons très bien réagi. À l’heure de jeu, peu de monde nous voyait revenir et nous avons tout de même réussi à rentrer au vestiaire avec énormément de regrets. Ce qui prédominait de mon côté au coup de sifflet final, c’est la déception de ne pas avoir réussi à l’emporter dans les dernières secondes.

Au sujet du deuxième essai racingman, Pierre-Henry Broncan a déclaré en conférence de presse que le marqueur, Guram Gogichashvili, a avoué qu’il n’avait pas marqué. Qu’avez-vous perçu de votre côté ?

Très honnêtement, j’ai l’impression que Gogichashvili est plaqué. Sur l’action, je suis autour de lui, je circule dans le sens et je vois qu’il continue d’avancer avant de franchir la ligne. Sur le coup, je me dis qu’il n’a pas relâché le ballon. Je ne pense même pas au touché à terre. C’est une décision arbitrale qui a eu énormément de conséquences, mais c’est difficile d’y revenir dessus.

Le CO a réussi à porter son invincibilité à domicile en Top 14 à 28 rencontres, cette série camoufle-t-elle une première partie de saison compliquée ?

Dans un premier temps, nous sommes fiers de cette invincibilité à Pierre-Fabre car c’est une énorme performance quand on voit qu’il y a des surprises tous les week-ends en championnat. Ensuite, nous n’avons pas réussi un énorme début de saison, nous en sommes conscients. Il faut faire attention à ne pas trop regarder vers le bas mais le classement n’est pas inquiétant pour autant. Nous avons sept points de retard sur la sixième place… et sept d'avance sur la treizième. Il faut basculer du bon côté lors des prochaines journées.

Vos résultats à l’extérieur vous plombent…

Ils sont insuffisants au niveau comptable, c’est certain. Mais il y a un côté paradoxal au niveau de nos déplacements. Le contenu est souvent bon, mais on ne se paye pas. Je pense par exemple aux matchs à Toulon, Lyon ou Toulouse il y a deux semaines. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’avec seulement deux points pris loin de Castres, nous ne sommes pas décrochés.

Ce samedi, vous vous déplacez sur la pelouse du Stade français, l’équipe en forme du Top 14. Est-ce le pire programme pour se relancer ?

Le Stade français est très costaud depuis le début de la saison. Nous allons nous déplacer en outsider, en essayant de ramener des points. Il va vraiment falloir être consistant pour exister à Jean-Bouin. Face à ce genre d’équipes, nous ne pouvons pas nous contenter de jouer à 80 voire à 100%. Il faut se donner deux fois plus pour rivaliser avec ces Parisiens. On parle énormément de leur huit de devant, mais c’est très puissant derrière aussi.

Allez-vous vous appuyer sur votre performance à Toulouse ?

Notre match au Stadium a été dans la lignée de nos matchs de Champions Cup malgré les deux défaites. Actuellement, tout le monde progresse à Castres et cela se voit sur le terrain. Face à Toulouse, nous avons rendu une belle copie et ce point de bonus défensif a récompensé tout le groupe. Il faut désormais confirmer.

Depuis deux ans, vous avez été repositionné en numéro huit après avoir débuté en tant que flanker, qu’est-ce que cela change pour vous ?

Le poste de troisième ligne centre est très agréable. Tu portes beaucoup plus le ballon et t’es souvent au plus près de l’action, contrairement aux flankers qui restent parfois sur les ailes pour aérer le jeu. Ce repositionnement m’a notamment permis de progresser au niveau de l’utilisation de la balle. Néanmoins, l’importance que tu as au niveau offensif n’enlève pas le secteur défensif, qui est également primordial.

Ce nouveau rôle vous pousse à délaisser quelque peu les grattages, une de vos principales forces…

C’est vrai. Quand je suis arrivé dans le rugby professionnel, je ne cherchais qu’a récupérer des ballons. Désormais, avec le numéro huit dans le dos, j’ai moins d’opportunités. J’essaie toujours de mettre les mains quand je le peux, mais c’est moins fréquent.

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