Vers une nouvelle ère du rugby français ?

  • Les Bleus lors du Tournoi
    Les Bleus lors du Tournoi
  • Didier Retière en 2013 avec les U20
    Didier Retière en 2013 avec les U20
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XV DE FRANCE - Jeudi, la cellule technique (*), instaurée à la suite de la Coupe du monde 2015 remettra ses propositions visant à améliorer la compétitivité du XV de France. Mais que faut-il vraiment en attendre? Réponse avec Didier Retière, Directeur Technique National de la FFR.

Réunie début janvier 2016, la cellule technique a observé huit réunions de travail avant de remettre ses propositions, ce jeudi 31 mars. Plusieurs thèmes ont été abordés, tels que la gestion des joueurs internationaux, la formation et le jeu. A ce titre, elle a auditionné une cinquantaine d’acteurs du monde du rugby et du sport (présidents, joueurs, entraîneurs, médecins, préparateurs physiques, sponsors, journalistes) qui ont fait part de leur ressenti et de leur réflexion. L’approche de cette cellule a été prioritairement sportive mais elle a également identifié et pris en compte les impacts extra-sportifs des propositions qu’elle soumettra.

Didier, quel a été votre postulat de départ pour mener à bien vos réflexions?

Didier RETIERE: C’est le constat de la non-performance de l’équipe de France. Un constat qui ne tombait pas du ciel. Il y avait eu des signes avant-coureurs et on voyait bien que l’équipe de France était de moins en moins compétitive.

Selon vous, la cinquième place du XV de France dans le Tournoi des 6 Nations a-t-elle confirmé le déclin du rugby français?

D.R: C’est difficile de le nier. Quand on voit le palmarès des entraîneurs de l’équipe de France, c’est compliqué de dire qu’ils ne sont pas compétents. Mais au-delà des débats sur les personnes, il y a tout un environnement qui pèse sur le XV de France et qu’il faut faire évoluer au plus vite.

C’est difficile de nier le déclin du rugby français…

Avez-vous le sentiment qu’un travail très constructif a été mené? Avez-vous échappé au bla-bla?

D.R: Il y a surtout des gens qui ont bien voulu faire partager leurs réflexions et qui ont apporté de l’eau à notre moulin. Cela nous a permis d’avoir un regard croisé sur l’équipe de France en percevant les enjeux et les contraintes de tous. On a vraiment eu une vision globale. Après, il faut trouver une cohérence entre le rugby amateur et le rugby professionnel. C’est fondamental pour avoir un fonctionnement durable du rugby français.

Didier Retière en 2013 avec les U20
Didier Retière en 2013 avec les U20

Mais en 2012, les Assises Nationales du rugby, qui ont accouché d’un Livre Blanc, avaient déjà pour mission de réfléchir à la compétitivité du XV de France. Et rien n’a vraiment changé…

D.R: Je peux vous assurer que toutes les personnes qui ont participé à cette cellule avaient à cœur que ça bouge! On a mis en avant l’importance de sortir du quant-à-soi et d’essayer de confronter les idées. Il était primordial d’avoir des décisions collégiales. L’état d’esprit a été très ouvert. Le maximum a été fait pour soumettre des propositions concrètes sur du court, du moyen et du long terme. Je pense notamment à la formation qui est indéniablement un secteur sur lequel il faut avancer.

Etes-vous parvenus à éviter les conflits d’intérêt entre la FFR et la LNR?

D.R: Très sincèrement, ça n’a même pas été le cas. Il y a eu un vrai esprit d’ouverture. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu certains points de désaccord. Mais il n’y a jamais eu des positions de principe. Ça a fait avancer les choses.

La France a des arguments incroyables mais elle n’a pas pris le tournant du rugby professionnel

Au final, faut-il s’attendre à ce que le rugby français soit enfin dépoussiéré de certaines habitudes?

D.R: Un petit peu, peut-être… Mais le plus important, c’est que toutes nos propositions ont été faites dans le consensus avec des personnes de tout horizon, chef d’entreprise, responsable de centre de formation, DTN... Il n’y a pas eu un affrontement de blocs mais une véritable synergie. On pense sincèrement que c’est le début d’une vraie remise en question de nos habitudes. J’espère que ces propositions vont ouvrir une nouvelle ère dans le rugby français. On a tous la sensation que la France a des arguments incroyables, une vraie force mais qu’elle n’a pas pris le tournant du rugby professionnel.

(*) Les Présidents Pierre Camou et Paul Goze ont désigné, conjointement, 10 personnes reconnues pour leurs compétences de management et leurs domaines d’expertise. Cette cellule est composée de:

Michel Ambal, Directeur du centre de formation US Montalbanaise

Julien Bonnaire, Joueur au LOU Rugby, 75 sélections

Thomas Castaignède, Chef d’entreprise, 54 sélections

Jean-Robert Cazeaux, Président du Stade Montois Rugby

Jean-Pierre Karaquillo, Professeur agrégé des Facultés de droit et cofondateur du CDES

Fabrice Landreau, Directeur Sportif du FC Grenoble Rugby

Jean-Marc Lhermet, Directeur Sportif de l’ASM Clermont Auvergne

Robert Natali, Chef d’entreprise

Didier Retière, Directeur Technique National de la FFR

Thomas Savare, Président du Stade Français Paris

Un représentant de Provale, Gaël Arandiga, et un représentant de Tech XV, Alain Gaillard, ont également participé à la cellule technique.

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