Vincent Clerc, numéro 14 de votre XV de légende

Par Rugbyrama
  • Vincent Clerc
    Vincent Clerc
  • Vincent Clerc
    Vincent Clerc
  • Vincent Clerc (France) face à l'Irlande en 2007
    Vincent Clerc (France) face à l'Irlande en 2007
  • Vincent Clerc (Toulon)
    Vincent Clerc (Toulon)
Publié le Mis à jour
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XV HISTORIQUE - Après avoir élu poste par poste les joueurs dans le XV historique, la rédaction vous propose un portait de chaque gagnant. Aujourd’hui : l’ailier droit (numéro 14) Vincent Clerc.

Pourtant opposé à véritables icônes du jeu comme John Kirwan ou David Campese, c’est bien Vincent Clerc que vous avez décidé d’élire dans votre XV historique. Et c’est compréhensible tant l’ailier isérois a marqué l’histoire du rugby hexagonal, voire mondial.

Né en 1981 à Échirolles, Vincent Clerc et un pur produit de la formation grenobloise. D’abord centre dans les catégories jeunes, il passe à l’aile en première année juniore avant de se voir donner sa chance en Pro D2 lors de la saison 2001-2002 par le nouvel entraîneur Jacques Delmas. Il est sélectionné la même saison en équipe de France des moins de 21 ans et remporte avec elle le Grand Chelem lors du Tournoi des Six Nations.

À partir de là, tout va s’enchaîner très vite pour Clerc, qui signe au Stade Toulousain à l’été 2002. Alors qu’il n’a qu’une saison de Pro D2 dans les pattes, il grille la priorité à ses concurrents et est titularisé à 15 reprises en Top 16. Surtout il est l’un des hommes clés du deuxième titre européen du Stade, marquant sept essais en neuf rencontres, dont un en finale face à Perpignan. Ses performances attirent l’œil du sélectionneur Bernard Laporte, qui le fait connaître sa première sélection dès novembre 2002 face aux Springboks, où il marque déjà son premier essai en Bleu. Le premier d’une longue série.

Vincent Clerc
Vincent Clerc

Une machine à marquer

Car si l’on intéresse à la panoplie du joueur, Vincent Clerc est un chasseur d’essais, un finisseur de classe mondiale. Son sens du placement fait qu’il se trouve toujours au bon endroit, au bon moment. S’il est plutôt petit par la taille (1,78 m), ses 85 kg lui donnent un très bon rapport vitesse-poids-puissance qui le rendent difficile à arrêter à l’approche de la ligne d’en-but. Il savait aussi très bien jouer au pied, pour mettre à profit sa vélocité et passer le dernier défenseur à la course. Le profil ultime de l’ailier finisseur, en quelque sorte.

Mais ce profil "uniquement" d’ailier finisseur va jouer un mauvais tour à Vincent Clerc. Il n’est pas sélectionné lors de la Coupe du monde 2003, car Bernard Laporte préfère avoir dans son groupe des joueurs plus polyvalents, comme l’Agenais Pépito Elhorga ou son coéquipier à Toulouse Xavier Garbajosa. Il est à nouveau appelé et joue trois matchs dans le Tournoi des Six Nations 2004, où les Bleus réalisent le Grand Chelem, mais connaît à nouveau une période compliquée, ne disputant que trois test-matchs en deux saisons.

Vincent Clerc (France) face à l'Irlande en 2007
Vincent Clerc (France) face à l'Irlande en 2007

Si à ce moment-là la vie en sélection est compliquée pour Vincent Clerc, tout va plutôt bien pour lui du côté de Toulouse. À la fin la saison de la saison 2006-2007, alors âgé de 26 ans, il a déjà marqué 45 essais en championnat depuis son arrivée dans la Ville Rose. Et si le Stade n’arrive pas à soulever le Brennus dans cette période, il se console avec un nouveau titre européen en 2005. Clerc est enfin appelé pour jouer le Coupe du monde 2007, après avoir crucifié l’Irlande à Croke Park lors du Tournoi de la même année. Il y joue six matchs, dont le quart de finale face aux All Blacks, et marque cinq essais.

Une fin de carrière minée par les blessures

La saison 2007-2008 marque le retour le retour du Stade Toulousain au sommet du rugby français, avec un premier bouclier de Brennus depuis 2008. Mais Clerc, victime d’une rupture d’un ligament croisé en avril 2008, ne participe pas aux phases finales. Il met du temps à retrouver son meilleur niveau, ne marquant de trois essais lors de la saison 2008-2009, avant d’être un des hommes de base du titre européen de 2010, puis d’un nouveau Brennus en 2011. Entre temps, il participe au Grand Chelem de l’équipe de France en 2010, et est logiquement appelé à participer à la Coupe du monde 2011. Il est titulaire lors des sept matchs des Bleus, finit meilleur marqueur de la compétition avec six essais, mais échoue à un tout petit point du sacre mondial, en finale face aux All Blacks.

Vincent Clerc (Toulon)
Vincent Clerc (Toulon)

Après un dernier Brennus obtenu en 2012, Vincent Clerc connaît une nouvelle rupture des ligaments croisés au printemps 2013 qui sonne la fin de sa carrière en Bleu. À son retour il continue d’être un titulaire important dans son club, de chasser les essais, mais le Stade Toulousain ne voit plus les finales du Top 14, et ne reconduit pas le contrat de son ailier historique qui signe à Toulon à l’été 2016. À 35 ans, Clerc se blesse deux fois aux tendons d’Achille lors de sa première saison au RCT. Mais il joue neuf matchs en championnat lors de la saison suivante, sa dernière. Le 5 mai 2018, pour son dernier match, il marque face à la Section Paloise son 101ème essai en première division, dépassant ainsi le record de Laurent Arbot.

Ce record permet de prendre conscience de la grande carrière qu’a réalisée Vincent Clerc. Finisseur implacable, chasseur d’essais hors-pair parfois mis à l’écart pour son manque de polyvalence, il a su rester efficace au fil des années pour placer son nom dans l’histoire du championnat de France. Du côté des Bleus il aura inscrit 34 essais en 67 sélections, ce qui en fait le deuxième marqueur le plus prolifique du XV de France après Serge Blanco. Vainqueur de trois Coupes d’Europe, trois Brennus, trois Tournois des Six Nations et finaliste de la Coupe du monde, il possède aussi l’un des plus beaux palmarès du rugby français. Et ça, rien ni personne ne pourra le lui enlever.

Par Baptiste Pery

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