Reggiardo : "Des impasses ? Je ne comprends pas"

  • Top 14 - Mauricio Reggiardo (Agen)
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  • Top 14 - Léo Berdeu (Agen) contre le Racing
    Top 14 - Léo Berdeu (Agen) contre le Racing
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TOP 14 - Ce lundi matin, Mauricio Reggiardo nous a appelés. Le manager agenais, qui est rentré dimanche d'un déplacement au Racing 92 avec 59 points dans les valises, souhaitait défendre son choix d'avoir envoyé des jeunes affronter l'un des favoris au Brennus. Voici ses explications.

Rugbyrama : Vous avez souhaité réagir aux gens qui vous ont reproché d'avoir fait tourner votre effectif au Racing. Que leur répondez-vous ?

Mauricio Reggiardo : D'abord, je n'aime pas le mot "tourner". J'essaie de faire confiance, toujours. Alors je fais confiance à tous mes joueurs. Ensuite, il faut savoir qu'on veut dans le rugby français. Il faut faire jouer des jeunes Français, non ? A Agen, notre moyenne au bout de trois matchs est supérieure à 17 Jiff. Enfin, le modèle économique du club est basé sur la formation. On fait confiance aux jeunes ici. L'an dernier, Clément Laporte faisait partie de l'équipe qui avait pris 50 points à La Rochelle. Et si je me rappelle bien, tout le monde se félicitait qu'il ait du temps de jeu en Top 14 il y a quelques semaines.

Etes-vous en train de dire que vous n'avez pas le choix ?

M.R. : Pas du tout. Je dis simplement qu'il s'agit de notre modèle, voilà tout. Des jeunes comme Loïc Hocquet, Corentin Chabeaudie, Andres Zafra ou Léo Berdeu ont besoin d'être préparés au plus haut niveau. C'est une chose de les entraîner la semaine, c'en est une autre de les aligner le week-end. On ose le faire Agen. Certains appellent ça des impasses. Je ne comprends pas. Et au-delà du modèle économique, il faut penser à l'intégrité des joueurs. Un garçon comme Farré qui sort de trois semaines de commotion cérébrale, je ne vais pas l'aligner contre le Racing ! Même chose pour Mathieu Lamoulie.

Top 14 - Léo Berdeu (Agen) contre le Racing
Top 14 - Léo Berdeu (Agen) contre le Racing

Ceci dit, vous reconnaissez vous-mêmes que vous ciblez les matchs à domicile.

M.R. : On ne dit pas qu'on cible les matchs à domicile, on dit que notre championnat est celui des matchs à domicile. Dans le rugby français, on est traditionnellement plus costaud quand on évolue sur son terrain, c'est comme ça. Et à Agen, on sait très bien que si on est capable de remporter tous nos matchs à la maison, on ne sera pas loin d'atteindre notre objectif. Je reviens sur la sécurité des joueurs : si je prends le cas de McIntyre par exemple, il a enchaîné cinq matchs (trois amicaux et deux de championnat). Je pense à sa sécurité en lui permettant de se reposer. Et ça tombe bien, avec Berdeu et Vincent, j'ai des jeunes de qualité qui peuvent prendre le relais. Vous savez, je considère que j'ai deux grosses missions dans le club : rendre mon équipe performante pour se maintenir et travailler pour pérenniser le modèle économique du club. Ça peut parfois être mal interprété.

Les joueurs ont commis des erreurs mais cela fait partie de leur apprentissage

Jusque dans vos rangs. Votre talonneur Facundo Bosch lui-même s'est posé la question après le match samedi.

M.R. : "Facu" est en France depuis un an et je pense qu'il n'a pas très bien compris ou interprété la question. Il est très mal à l'aise par rapport à ça.... Il a parlé du rugby français en général, où on met moins d'intensité à l'extérieur qu'à domicile. Il s'est mal exprimé.

Comprenez-vous que les gens puissent penser que vous êtes contraints de faire des impasses compte tenu de votre effectif et des moyens du club ?

M.R. : Mais l'an dernier aussi, nous avons aligné beaucoup de jeunes lors de nos déplacements, à Toulouse, La Rochelle ou Toulon. Cela marquait moins parce qu'ils ne s'enchaînaient pas comme se sont enchaînés ces deux matchs en trois journées à Clermont et au Racing. Ce que je vois, c'est que Clermont a mis 42 points au Stade français et qu'avec nos jeunes, nous menions là-bas à la mi-temps. Ou encore que nous avons rivalisé au Racing en deuxième mi-temps. Je ne dis pas que nous avons fait un bon match. Les joueurs ont commis des erreurs mais cela fait partie de leur apprentissage. Nous avons par exemple fait entrer Corentin Chabeaudie au poste de pilier droit et ça ne s'est pas très bien passé sur sa première mêlée. C'est normal, c'est sa première mêlée en Top 14 ! Mais je vous garantis que dans deux mois, il sera meilleur. C'est le prix à payer pour développer les joueurs.

Dire qu'on a perdu parce qu'on a fait l'impasse et qu'on a lâché le match, j'ai du mal à l'accepter

Il y a tout de même des matchs où vous pouvez moins vous permettre de les aligner, à l'image de celui contre l'UBB à Armandie samedi.

M.R. : Ce n'est pas ça : il faut que je gère mon effectif. Le week-end dernier, j'avais Montès blessé au mollet et Ryan touché aux côtes. Mon troisième pilier est Xerom Civil et le quatrième c'est un jeune ! Si ça tombe sur le déplacement au Racing, je le fais jouer au Racing. Je n'ai pas le choix. Tous les joueurs derrière étaient professionnels, mis à part la charnière. Les seuls espoirs étaient Zafra, Jegerlehner, Verdu et Berdeu. Dire qu'on a fait un mauvais match, qu'on a ramassé et qu'on a pris cinquante points, ça ne me dérange pas. Je suis d'accord. Dire qu'on a perdu parce qu'on a fait l'impasse et qu'on a lâché le match, j'ai du mal à l'accepter.

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