Reilhac : "Une expérience très enrichissante à vivre"

Par Rugbyrama
  • Top 14 - Yvan Reilhac (Montpellier )
    Top 14 - Yvan Reilhac (Montpellier )
  • Denis Charvet - janvier 2011
    Denis Charvet - janvier 2011
  • Yvan Reilhac (Montpellier)
    Yvan Reilhac (Montpellier)
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TOP 14 – Montpellier Sélectionné pour la première fois avec les Barbarians Français le 10 novembre face aux Tonga (défaite 38 à 49) et auteur d’un essai, le centre de 23 ans réalise le début de saison le plus accompli de sa carrière. Ambitieux pour la reprise du Top14, il analyse la passe difficile vécue par son équipe (trois défaites consécutives) et se projette sur la deuxième partie de saison.

Rugbyrama : Vous avez pour la première fois de votre carrière été sélectionné avec les Barbarians français face aux Tonga le 10 novembre. Quels souvenirs en gardez-vous ?

Yvan Reilhac : Déjà à la base, j’étais très content d’avoir été pris et j’ai appris la nouvelle en revenant en train de notre déplacement au Stade Français avec Montpellier, via les réseaux sociaux sur mon téléphone. J’ai été très surpris. Et franchement, j’ai vécu une très belle semaine. Je pense que c’est une expérience à vivre, décalée car les Barbarians ne sont pas comme les autres, mais aussi rugbystique, car nous avons disputé un match de niveau international. J’ai pu jouer vingt minutes et j’ai eu la chance de marquer. Je n’en retiens que du positif.

Retenez-vous des moments surprenants en particulier ?

Y.R : C’est plutôt le début de semaine qui a été particulier et auquel je n’étais pas habitué. C’était assez "détente". On s’est tous retrouvés autour d’un verre pour discuter et partager. Alors qu’habituellement nous sommes adversaires en clubs. Nous avons donc pu nous découvrir. Après, il y a toujours les anciens qui sont là, comme Denis Charvet, pour nous rappeler l’histoire et l’esprit des Barbarians. C’était super intéressant. On s’entraînait tous les jours, deux fois au départ puis une fois en fin de semaine, et nous avions également des activités annexes pour nous occuper. C’était plaisant et aussi très sérieux car nous représentions la "seconde" équipe de France, un grand honneur pour moi.

Denis Charvet - janvier 2011
Denis Charvet - janvier 2011

En plus vous n’êtes pas passé loin de l’exploit après une superbe seconde période (31 à 21 sur le second acte)…

Y.R : C’est vrai. On avait une équipe assez jeune et je pense que si nous avions eu deux ou trois semaines de préparation en plus, nous aurions pu gagner cette rencontre. Car il y avait beaucoup de joueurs de qualité dans notre groupe. Nous avons eu un peu de mal au début à rentrer dans la rencontre, mais sur la seconde période, l’équipe s’est beaucoup mieux trouvée. Je pense en fait qu’on s’est fait prendre sur l’agressivité sur l’entame, notamment sur leurs pick and go, plus que sur le niveau de jeu. Nous ne parvenions pas à mettre notre rugby en place, avant de nous libérer pour montrer notre vrai visage. Les Tongiens sont un peu plus lourds que nous et ont donc commencé à fatiguer en deuxième période. A partir de ce moment on a pu s’exprimer en attaque et miser sur le "French flair" pour les déstabiliser.

D’ailleurs, vous qui êtes habituellement mesuré quand vous marquez un essai, vous avez cette fois-ci laissé exploser votre joie…

Y.R : Mes sœurs m’ont dit qu’elles ne m’avaient jamais vu aussi content de marquer un essai ! C’est vrai que d’habitude quand je marque en club, je ne célèbre pas trop mon essai. Et là, à la vidéo, j’ai pu voir que j’étais vraiment heureux… (sourire, NDLR). J’étais surtout satisfait d’avoir fait une belle action collective avec Jordan Joseph et Martin Laveau.

Cela vous donne-t-il l’envie de revivre une telle expérience ?

Y.R : A u départ, je n’étais pas forcément dans la liste des sélectionnés donc je savoure. Mais bien entendu que j’aimerais y retourner un jour, car c’est une expérience très enrichissante. Aujourd’hui, je prends ce qu’il y a à prendre.

Yvan Reilhac (Montpellier)
Yvan Reilhac (Montpellier)

Quel a été votre programme à votre retour à Montpellier ?

Y.R : J’ai eu droit à une semaine de vacances, car mes coéquipiers étaient au repos pendant que j’étais avec les Barbarians. Mais je sais qu'en ce moment mes partenaires travaillent physiquement et participent aussi à des activités sportives de cohésion. Moi je prends le temps de me reposer pour réattaquer sur de bonnes bases cette deuxième partie de saison.

Le MHR est aujourd’hui neuvième du Top14, à quatre longueurs du premier virtuel qualifié et reste sur trois défaites consécutives. Quel bilan faites-vous ?

Y.R : Nous sommes neuvièmes et cela n’est pas acceptable pour un club comme Montpellier, surtout à la vue des objectifs fixés. Il va donc falloir remettre la machine en marche. La défaite face au Racing92 nous a fait mal à la tête et au classement. On a déjà perdu deux fois à la maison et désormais, nous avons l’obligation de tout gagner chez nous et d’aller prendre des points à l’extérieur.

Avec du recul, ne pensez-vous pas que Montpellier était tout simplement trop diminué par l’absence de nombreux cadres pour pouvoir rivaliser avec le Racing92 ?

Y.R : C’est vrai qu’il y a avait beaucoup d’absents, mais je pense surtout qu’il manquait à l’équipe des leaders. Et cela s’est peut-être vu au moment de rentrer aux vestiaires quand le score était encore serré. On n’a ensuite pas su gérer notre seconde période, en jouant le jeu que le Racing voulait. Nous avons manqué de lucidité et on s’est fait contrer. C’est un match à oublier, surtout notre entame catastrophique. On avait pour ambition de développer beaucoup de jeu, mais nos adversaires ont très bien défendu en "inversé" et ont réussi à vite nous couper les extérieurs. L’équipe a donc ensuite essayé de les prendre dans l’axe pour trouver de l’avancée avant d’aller sur les largeurs. Mais on n’a pas réussi à les dominer dans ce domaine non plus.

On a l’impression que votre équipe n’a pas encore réussi à trouver réellement son identité rugbystique et son jeu cette saison. Partagez-vous ce constat ?

Y.R : C’est vrai que nous essayons de jouer plus, d’évoluer vers un jeu de déplacement. Mais il ne faut pas oublier que cela fait maintenant un petit moment qu’on s’appuie sur un rugby assez frontal et ce n’est pas facile de changer d’un coup. De prendre plus de risque. Nous progressons et marquons toujours beaucoup d’essais cette saison, donc je reste confiant. Il faudra poursuivre dans cette voie à la reprise, dès le déplacement à Agen (24 novembre), en s’appuyant sur les retours de joueurs importants (Jac. Du Plessis face au Racing ; Ouedraogo, Camara, Goosen, Steyn et Nagusa sont proches d’un retour) qui vont nous faire du bien. Pour ramener des points de ce déplacement difficile, il faudra avant tout mettre davantage d’envie et d’agressivité que face au Racing. Notre jeu se développera ensuite plus facilement.

En l’espace d’un mois, le MHR va se déplacer à Agen, recevoir Clermont et jouer sa qualification en Champions Cup lors de deux confrontations face à Toulon… Un premier tournant ?

Y.R : Il restera encore beaucoup de matchs à jouer après, mais c’est certain que nous ne serions pas dans une bonne situation si nous gérions mal ces quatre matchs. A nous de bien négocier ce tournant important pour la qualification sur les deux compétitions.

Personnellement, quelles sont vos ambitions pour cette deuxième partie de saison ?

Y.R : Franchement, je suis déjà vraiment content d’avoir joué autant cette saison (11 matchs, 9 titularisations et 2 essais)… Aujourd’hui, mon ambition reste identique : je veux disputer le maximum de rencontres au centre ou à l’aile ! J’avais déjà fait des bouts de matchs à ce poste avec Jake White, c’est donc une redécouverte pour moi. C’est important de pouvoir s’appuyer sur des joueurs polyvalents et cela ne me dérange donc pas de jouer ailier. Après, je préfère évoluer au centre, où on a plus de ballons à jouer et d’adversaires à plaquer. Mais je reste avant tout au service de l’équipe.

Propos recueillis par Julien LOUIS

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