Pression, comparaison, maintien, nouvelles idées... les défis du nouveau staff d'Oyonnax

C’est sous une belle ovation qu’Olivier Azam et son staff ont été accueillis par les supporters oyonnaxiens lors de la présentation de la saison 2015-2016. Ce même public avait déjà pu faire connaissance avec le nouveau directeur sportif, toujours ouvert aux discussions et aux échanges. Cependant, ce premier contact avait valeur de prise de température et les longs applaudissements qui ont accompagné sa montée sur scène en disent long sur la confiance qui lui ait faite, ainsi qu’à Stéphane Glas et Pascal Peyron. Cela ne déplait d’ailleurs pas à ce dernier qui dit sentir de la passion. Je me suis retrouvé dans les années 2000 de Bourgoin, constate le tout nouvel entraîneur des avants.

Une pression positive, un peu d’appréhension

Au moment d’arriver dans le Haut-Bugey, il y avait de l’appréhension suite à la saison extraordinaire de l’an passé, reconnaît Stéphane Glas. Le nouvel entraineur des trois-quarts explique que l’on se demande comment va se passer la suite, s’il ne va pas y avoir une forme de décompression mais ce n’est pas notre sentiment. On a trouvé des joueurs qui ont envie et encore faim. Ils ne sont pas au bout du chemin ou pas à la fin de leur aventure avec l’USO, assure t-il.

Il est cependant évident que ce trio subira la comparaison de l’ère de Christophe Urios et du chemin qu’il a parcouru. Quant à savoir si cela rajoute de la pression... On va être attendu au tournant mais la pression vient de l’intérieur, jamais de l’extérieur. Les joueurs savent ce qui les attend. La pression viendra de la concurrence et elle sera positive. Le staff va continuer à faire avancer l’équipe et les joueurs pour qu’ils soient exigeants et que l’on soit performant sur le terrain, confesse Olivier Azam qui semble tout de même avoir pris la mesure de l’immense défi qui l’attend dès le 22 août.

Un maintien à aller chercher rapidement

Le club cherchera tout d’abord à assurer sa place en Top 14 le plus rapidement possible pour ensuite, peut être, rehausser ses ambitions. On ne fera pas l’erreur d’afficher et d’annoncer que l’on sera en haut de tableau. Ce serait une grave erreur et manquer d’humilité mais ce n’est pas pour autant que l’on n’a pas d’ambition. Il faut être raisonnable et ne pas oublier d’où on vient. On fait notre troisième saison en Top 14, le club continue à se construire et on va écrire une nouvelle page. Il faut d’abord assimiler le changement et travailler pour renouveler le bonheur que l’on a donné, sans se prendre pour d’autres car on n’a pas les moyens des autres pour afficher trop d’ambition en début de saison, déclare le président Thierry Emin.

Surtout qu’avec la Champions Cup, c’est un marathon de seize matchs qu’il va falloir se coltiner après la Coupe du monde, une série colossale dit Olivier Azam qui attend de la préparation qu’elle soit la meilleure possible pour que les organismes des joueurs encaissent la succession des matchs. La barre a été mise très haute pour la préparation physique.

De nouvelles idées à mettre en place

On emmène des idées nouvelles et des façons de travailler différentes, reconnaît Olivier Azam, qui va déjà devoir faire évoluer le projet de jeu en tentant compte de la nouvelle pelouse synthétique. Cette surface hybride, qu’il connaît bien pour l’avoir déjà pratiquée en Angleterre, nécessite une préparation de saison différente. En effet, les statistiques prouvent qu’il va y avoir moins de mêlées, plus de rucks et donc plus de combat de part le plus grand nombre de temps de jeu. On va s’appuyer sur la défense et la puissance, un secteur que l’on a renforcé, pour avoir un jeu plus fluide et plus organisé, développe t-il. C’est justement le deuxième axe de la préparation estivale, à savoir l’intégration et la compréhension du schéma de jeu. Le fait que le club débute d’ailleurs la saison à l’extérieur va lui permettre de pouvoir prendre plus de repères sur ce synthétique.

Des échanges avec le groupe

S’il vient avec ses idées, le nouveau staff reste ouvert au dialogue. Jérémy Castex connaît bien Olivier Azam qui l’a dirigé durant deux saisons à Lyon et qu’il retrouve à Oyonnax. Le pilier confirme: C’est le même dans son discours et sa façon d’être. Il n’a pas changé mais le schéma de jeu est un peu différent. L’arrière Florian Denos reconnaît avoir été habitué de longues années au système de Christophe Urios qui fut une réussite mais pour le capitaine, le but c’est que l’on soit performant sur le terrain et que l’on avance ensemble. Si l’on venait à buter sur quelque chose, on peut apporter notre expérience, notre vécu et une autre idée, un ressenti. Olivier est assez compréhensif pour savoir que le plus important c’est de gagner. Il faudra donc la meilleure cohésion possible. C’est pourquoi le groupe passe six jours sur sept ensemble avec seul le dimanche de libre. Tous les vendredi après-midi et samedi sont par la même occasion consacrés à des activités comme ce stage au régiment d’Afrique de La Valbonne, avant le combat du Top 14.