Monribot : "On a lancé le sprint"

Les vacances ont fait du bien ?

Jean MONRIBOT : Oui. La fatigue n'était pas forcément physique, personnellement en tout cas, mais c'était plutôt dans la tête qu'on avait besoin de souffler. Presque toutes les autres équipes du Top 14 avaient été mises au repos après la 17e journée mais pas nous. Je crois que c'était le bon choix, cela nous a permis de conserver notre dynamique et de rester concentrés. En plus, cette semaine avait été assez ludique. On n'avait pas trop touché le ballon, fait d'autres sports et ça nous avait fait travailler autrement. Maintenant, c'est bien de couper un peu et cette victoire contre Toulon nous a permis de partir en vacances l'esprit libre.

Quelle valeur donnez-vous à ce succès face aux Toulonnais ?

J.M. : Il est très important et ce que je retiens en premier lieu, c'est l'engagement mis par chacun des joueurs dans cette rencontre. Collectivement, c'était énorme. Tout le monde s'est hissé à son meilleur niveau. Ça n'avait pas vraiment été le cas jusque-là.

Avez-vous été surpris de l'ampleur de cette victoire ?

J.M.: Peut-être... A moment donné sur le terrain, je me souviens m'être dit que tout nous réussissait pour une fois. Il y avait une certaine sérénité, plein de petits signes qui montraient que c'est nous qui tenions le match. Je pense par exemple aux rebonds en notre faveur sur les coups de pied... Silvère Tian nous a beaucoup apporté dans ce secteur. Durant ce match, l'équipe a été de l'avant à chaque instant, a joué intelligemment et a bien géré au pied.

Pour la première fois de la saison, Agen a semblé maîtrisé véritablement sa rencontre. Avez-vous eu ce sentiment ?

J.M. : Oui et non. Je pense que nous n'avons pas totalement maîtrisé, notamment à la fin de la première mi-temps. Après notre deuxième essai, on a été secoué sur une mêlée à cinq mètres de notre ligne. On a pris une pénalité et les Toulonnais sont revenus à trois points. Ensuite, Saimoni Vaka a pris un carton jaune... Il y a eu un passage à vide de cinq minutes. Heureusement que la mi-temps a été sifflée à ce moment-là si vous voulez mon avis.

Plusieurs cadres ont été blessés avant ce match capital contre Toulon (Edmond-Samuel, Fonua, Dulin etc) mais cela ne semble pas avoir nui à votre rendement.

J.M. : Je crois qu'il y a eu une prise de conscience au sein de l'équipe. Elle était dos au mur et savait qu'il fallait gagner même si le résultat de La Rochelle était favorable. Le groupe savait qu'il pouvait se passer quelque chose ce week-end et qu'il ne fallait pas manquer le coche. C'est un peu comme en cyclisme : il faut partir à un moment donné pour lancer le sprint final et nous, on est partis. Ces blessures nous ont resserrés, il y a de plus en plus de liens entre nous. Et puis les recrues (Tian et Senekal, ndlr) ont fait beaucoup de bien. Elles ont apporté de la fraîcheur dans l'effectif.

Avez-vous l'impression d'avoir fait un pas significatif vers le maintien ?

J.M. : Pas tellement... Il reste notamment deux déplacements très compliqués à Montpellier et au Stade français... Il faudra absolument grappiller des points là-bas. Le chassé-croisé avec La Rochelle n'est pas terminé et tout peut encore aller vite. C'est sûr qu'il vaut mieux avoir quatre points d'avance que quatre points de retard, mais il ne faut surtout pas se croire arrivés. Pour se maintenir, Agen devra être capable de reproduire à l'avenir la performance réalisée contre Toulon.

Ce sera l'objectif du SUALG à Montpellier samedi ?

J.M. : Nous allons essayer de réaliser là-bas notre meilleur match à l'extérieur de la saison pour ramener au moins le point de bonus défensif. Ces petits points, que nous ne prenons que trop rarement depuis le début de la saison, vont coûter cher au final.

Personnellement, vous avez été très en vue face au RCT. Etait-ce votre meilleur match de la saison ?

J.M. : Peut-être pas le meilleur... J'avais été content après les matchs contre Brive, Biarritz et Bayonne. Ce qui me plaît, c'est que je touche plus de ballons maintenant. J'ai évolué, physiquement et dans mon jeu. Avant, je n'étais pas du tout porté sur le secteur offensif, je passais mon temps à défendre, à mettre la tête un peu partout. Mais maintenant, j'arrive à prendre un peu plus de recul, à jouer quelques ballons et ça me fait très plaisir. Christian Lanta m'aiguille de plus en plus et de mieux en mieux. Lui et Christophe Deylaud sont très à l'écoute et ils nous font progresser.