Toulouse dans le rythme

C'est la question à cent balles, celle que tout le monde se pose depuis la fin de la saison régulière. Vaut-il mieux bénéficier de trois semaines de repos comme l'Usap ou enchaîner les matchs de H Cup et de Top 14 comme Toulouse ? Et bien sûr, la réponse varie selon le côté où on se place. Pour les Perpignanais, ne pas avoir joué depuis le 24 avril constitue plutôt un handicap dans la mesure où il s'agit d'une situation inédite. "Mais avec l'expérience des deux dernières années (demi-finale en 2008, titre en 2009, ndlr), on connaît les ingrédients qu'il faut pour arriver en finale", assure le manager Jacques Brunel.

A Toulouse, Guy Novès répète inlassablement que ses joueurs sont fatigués. Qualifiés pour la demi-finale de championnat et la finale de H Cup, ils enchaînent les rencontres de haut niveau et n'ont pas eu de week-end de repos depuis le mois de février. "Ce match va être un calvaire, a-t-il encore déclaré ces derniers jours. Les joueurs, ils rament comme des fous et moi, je tiens la barre. C'est une lourde responsabilité de ne pas les envoyer sur un iceberg. On va essayer d'arriver sur notre île rêvée sans trop de dégâts et c'est mon job. Je ne comprends toujours pas que vous continuiez à me parler de doublé. Le doublé est impossible en l'état actuel des choses".

Le résultat d'un an de travail physique

Pourtant, être encore en course sur les deux tableaux a bien un avantage, comme l'explique le demi de mêlée Byron Kelleher : "Enchaîner les matchs de haut niveau nous permet de garder le rythme. Il va falloir utiliser cela contre Perpignan." Cela avait parfaitement fonctionné la semaine passée. Romain Teulet, balayé en barrage avec Castres au Stadium le week-end dernier en sait quelque chose : "Les Toulousains ont évolué sur le rythme qu'ils avaient acquis lors de la demi-finale de Coupe d'Europe. Cela a beaucoup joué car la première demi-heure de la rencontre à été très importante. De notre côté, nous avons été surpris. Nous n'avons pas su monter en puissance, individuellement et collectivement, et cela ne pardonne pas face à une équipe qui est habituée à ce genre de rencontres."

Malgré leur calendrier démentiel, les Rouge et Noir sont en forme. "Nous avons connu des moments de galère cette saison mais nous revenons au bon moment grâce au travail physique que nous avons effectué tout au long de l'année, précise le centre Yann David. Il y a eu des moments difficiles, des baisses de moral et des baisses de régime, mais nous avons su rester solidaires et travailler dans le même sens. Ça paye aujourd'hui." Le travail mais aussi la qualité de l'effectif permettent à l'équipe la plus titrée de France de rester en course pour un doublé historique : "Vous ne me ferez pas croire que les Toulousains sont fatigués, s'exclame l'ailier de l'Usap Farid Sid. Ils sont en "pleine bourre". Compte tenu de leur effectif, ils ont pu faire tourner. Je ne suis pas sûr, par exemple, que Yann David, qui était aligné contre Castres, ait joué plus de matchs que son adversaire Yoan Audrin..." Il semble bien que, malgré un calendrier toujours aussi critiqué et critiquable, Toulouse ait trouvé le bon tempo.