Pierre : "Il s’est passé quelque chose"

Par Rugbyrama
  • Julien Pierre clermont saison 2008-2009 top 14
    Julien Pierre clermont saison 2008-2009 top 14
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Face au Racing, Clermont s’est imposé en grande partie grâce à la révolte sonnée par Morgan Parra et aussi à une force de caractère étonnante. Avant d’affronter Toulon en demi-finale, le deuxième ligne Julien Pierre s’en réjouit et explique que le groupe s’est resserré depuis l’élimination en H Cup.

Au terme d’un match accroché, vous avez dû puiser dans vos ressources pour prendre le dessus contre le Racing le week-end dernier. Avez-vous peur d’avoir laissé beaucoup de forces dans cette rencontre ? Peut-être trop ?

Julien PIERRE : Bien sûr, cela a été dur physiquement et aussi mentalement. Nous avons dû batailler jusqu’au bout contre cette équipe du Racing. Mais nous nous y attendions. Alors nous avons ensuite bien récupéré pendant deux jours puisque le week-end avait été axé sur ce travail de récupération et après, je peux assurer que nous sommes revenus frais à l’entraînement. Depuis lundi, nous sommes uniquement concentrés sur la préparation de notre demi-finale.

Depuis plusieurs saisons, Clermont est réputé pour ses qualités offensives et son jeu spectaculaire. Pourtant, ce sont d’autres caractéristiques qui vous permis de remporter ce barrage. Comment l’expliquez-vous ?

J.P. : Je crois qu’il s’est passé quelque chose depuis le quart de finale de Coupe d’Europe perdu au Leinster. Nous aurions dû gagner ce jour-là et depuis, le groupe s’est resserré. Nous avons été éliminés en H Cup et cela a décuplé notre envie d’aller loin en Top 14. On l’a prouvé contre Castres, à Biarritz et ensuite contre le Racing.

L’ASMCA aurait donc plus de caractère aujourd’hui ?

J.P. : Oui, exactement. Et cette force de caractère s’explique en partie par notre déception après ce match perdu au Leinster. Contre le Racing, ce fut un gros match, un énorme combat. La victoire a été acquise dans la douleur au final mais je suis persuadé que cela peut être bénéfique pour le groupe.

Et il y a aussi la présence cette saison de Morgan Parra qui a été décisif. Aujourd’hui, on a l’impression qu’il est devenu le patron de votre équipe sur le terrain. Vous l’avez côtoyé à Bourgoin. Etes-vous étonné ?

J.P. : Morgan… Il a pris d’abord une grosse dimension en club. Et ensuite en équipe de France. C’est devenu un véritable leader sur le terrain, capable de mener les siens vers le succès. Mais c’est le rôle d’un demi de mêlée. Il aime prendre ses responsabilités et surtout, il le fait très bien.

Vous avez battu Toulon au mois de janvier au stade Michelin. C’est d’ailleurs la dernière défaite du RCT mais ce jour-là, il ne présentait pas son équipe type. Finalement, que connaissez-vous de cette formation ?

J.P. : Mais c’est tout simplement l’équipe en forme du moment. Les chiffres parlent pour les Toulonnais… Ils restent sur une dizaine de victoires consécutives, que ce soit en championnat ou en Challenge européen. Et en plus, ils ont terminé la phase régulière dans les deux premiers. Que dire de plus ! Ce sera évidemment une formation difficile à manœuvrer.

Quels sont ses principaux points forts ?

J.P. : Elle en a beaucoup car c’est une équipe complète. Avant tout, les Toulonnais sont particulièrement réalistes. Ils arrivent à concrétiser leurs opportunités, grâce notamment à une ligne de trois-quarts extraordinaire. Après, si on doit ressortir un point fort au RCT, ce serait tout de même sa troisième ligne, avec Van Niekerk ou Fernandez-Lobbe. Il faudra parvenir à les contrer. Mais attention, Toulon est aussi capable de s’adapter et de proposer un jeu différent en fonction de son adversaire.

Vous avez la chance de disputer cette demi-finale au stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne, à moins de cent kilomètres de Clermont. Qu’est-ce que cela représente à vos yeux ?

J.P. : Pour l’instant, à mes yeux, ce stade représente surtout une défaite contre Clermont. En effet, avec Bourgoin, nous y avions délocalisé un match que nous avions perdu. Et ce jour-là, l’ASM avait mis fin à trois ans d’invincibilité chez nous. Alors c’est vrai, ce stade est mythique, l’ambiance y est exceptionnelle, le public magnifique mais moi, il me rappelle surtout ce mauvais souvenir (rires)…

Mais pour les supporters clermontois, c’est fabuleux de jouer ce match à Saint-Etienne. Cela ne vous met une pression supplémentaire sur vos épaules ?

J.P. : Vous savez, les supporters attendent toujours beaucoup de nous. Ici, ils sont très fidèles et même s’ils ne nous mettent pas de pression particulière, on en ressent forcément à chaque match. Le fait de jouer à Saint-Etienne ne changera rien à ce niveau.

L’été dernier, vous avez contracté le paludisme et donc raté le début de saison. Depuis, vous effectuez une saison formidable avec de grosses performances à Clermont et en équipe de France durant le Tournoi des 6 Nations. Avez-vous l’impression d’avoir franchi un cap ?

J.P. : Oui mais c’est surtout grâce à tout le travail effectué en club. J’ai acquis beaucoup d’expérience et maintenant, j’en récolte les fruits. Cette aventure avec l’équipe de France avec le grand chelem au bout m’a apporté une confiance indéniable. Et cela m’a permis d’avoir une plus grande maturité. Désormais, j’ai l’habitude de jouer et d’appréhender des gros matchs et je n’ai pas envie de m’arrêter là.

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