Clermont garde sa philosophie

Par Rugbyrama
  • Nalaga-Rougerie - Clermont-Racing Metro - Barrages Top 14
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Même si les Clermontois ont dû trouver d’autres solutions pour battre le Racing la semaine dernière, ils restent persuadés que leur salut passera encore par le jeu, notamment lors de leur demi-finale contre Toulon ce samedi. Le profil plus ambitieux des Varois pourrait mieux leur correspondre.

Quelques jours après la victoire contre le Racing (21-17) en barrage, l’ailier clermontois Julien Malzieu dresse le constat de cette rencontre sur le plan du jeu. Il est amer : "Nous avons revu le match à la vidéo et nous ne nous sommes pas reconnus. Nous avons presque uniquement joué au pied et encore, nous l’avons mal fait… Nous avons très peu attaqué et cela ne nous ressemble pas du tout. Et pourtant, à chaque fois que nous le faisions, nous les mettions en difficulté et obtenions des pénalités. Du coup, nous sommes déçus car nous n’avons pas été fidèles à notre philosophie." Un brin sévère ? Certainement. Mais il est vrai que les Franciliens ont parfaitement su annihiler les intentions auvergnates. "Nous savions comment fonctionne le Racing qui possède le plus gros pack du Top 14," souffle Thomas Domingo. Du coup, les Clermontois ont dû puiser dans leurs ressources pour arracher ce succès. Quitte à bousculer les habitudes de la maison.

Une philosophie, dont parlait Julien Malzieu, qui pourrait trouver un contexte plus favorable ce samedi contre Toulon. L’ailier international s’explique : "Il me semble que le RCT pratique un rugby basé sur le jeu. Je veux dire par là que leur unique objectif n’est pas de casser celui de leur adversaire. Cela devrait donc nous permettre de nous exprimer. Leur jeu nous convient peut-être mieux." Vern Cotter en est également conscient, même s’il ne l’avoue qu’à demi-mots : "Je ne sais pas si ce sera bénéfique pour nous mais les Toulonnais jouent un peu plus que le Racing. Disons qu’ils s’appuient sur un jeu particulièrement dynamique, avec des garçons explosifs comme Van Niekerk, Fernandez-Lobbe, Kefu ou même Missoup quand il rentre."

Soigner la conquête pour se montrer ambitieux

Le but sera donc de soigner la conservation du ballon pour éviter à ces joueurs de s’exprimer. "Si nous enchaînons de manière efficace, on peut les mettre en difficulté. Il faudra garder le ballon et multiplier les temps de jeu." Pour avoir le bénéfice de la possession, il n’existe pas une pléiade de solutions. Thomas Domingo le sait mieux que personne : "Pour proposer du jeu, nous devons dominer en conquête. Même s’il est peut-être moins performant que celui du Racing, Toulon possède aussi un beau pack. Et si nous n’arrivons pas à prendre le dessus sur lui, ce sera très dur pour nos trois-quarts." A ce niveau, les Auvergnats partiront dans l’inconnu puisque l’équipe varoise qui s’est présentée au Stade Michelin en janvier (pour sa dernière défaite en date, ndlr) était fortement remaniée. Une formation à qui tout sourit depuis ce jour-là. "Ils ont trouvé une confiance incroyable et je me méfie de cette euphorie, indique Cotter. Même quand ils vont moins bien, ils ont de vrais leaders de jeu pour faire la différence." "Si l’on prend en compte les dernières années, nous avons plus d’expérience mais cette saison, nous rencontrons davantage de difficultés. Avec leur série en cours (onze victoires de rang, ndlr), en ce moment, ils sont au-dessus de nous et donc largement favoris," assure même Domingo.

"Toulon est capable de s’adapter à son adversaire"

Enfin, le RCT a également démontré qu’il savait pratiquer un jeu restrictif, comme lors de sa victoire à Toulouse (6-3). "La principale qualité de cette équipe est de pouvoir jouer de plusieurs manières différentes. Elle a cette capacité à s’adapter à son adversaire." Vern Cotter confirme : "Pour contrer Toulon, se concentrer sur un secteur en particulier serait une erreur." Les Clermontois étaient unanimes sur ce point : le danger peut venir de partout, avec la fameuse présence de ces "match-winners" au premier rang desquels se trouve Jonny Wilkinson et son pied gauche. "Quand on a un buteur pareil en face, il faut être très vigilant, prévient Domingo. A la moindre petite faute, il passe une pénalité. A la moindre possession dans votre camp, il claque un drop. Avec lui, tout peut aller vite."

Dernière donnée à prendre en compte : le chef d’orchestre de cette grande symphonie se nomme Pierre Mignoni, qui a quitté l’Auvergne l’été dernier après ses trois finales perdues sous les ordres de Vern Cotter, pour regagner le Var. Les Clermontois le connaissent par cœur et lui connaît Clermont par cœur. "Il n’y aura pas de plan anti-Mignoni. Ce serait un piège, alors nous nous concentrons sur nous," assure Cotter. "On sait juste comment il joue, comment il fonctionne", se permet Domingo, avec un léger sourire en coin.

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