Thiery : "Avec Isaac, c'est un autre discours"

Comment se passent les entraînements depuis l'arrivée de Jack Isaac comme entraîneur des trois-quarts et le nouveau rôle de Patrice Lagisquet, devenu manager ?

Benjamin Thiery : Personne n'est parti et quelqu'un est arrivé... C'est toujours mieux de trouver ce genre de solutions. Disons qu'avec Jack, c'est un autre discours, pas complètement différent même si nous travaillons un peu différemment maintenant. Son ouverture d'esprit est intéressante, il est porté sur le jeu et sur la confiance. Il nous faut acquérir cette confiance au fur et à mesure des matchs.

Avez-vous senti une réelle différence ?

B.T. : (Il réfléchit) C'est différent, oui... Comment dire, Jack a des mots simples, on sait ce qu'il veut. En fait, je pense que c'est le bon compromis avec Patrice (Lagisquet, NDLR) qui nous donne les ingrédients pour mettre en difficultés les adversaires. Jack, lui, cherche à nous apporter des armes pour oser et faire progresser notre propre jeu. Cela doit tirer l'équipe vers le haut.

C'est ce qui manque pour le moment au BO ?

B.T. : Principalement de la confiance, oui. Parce que vu nos prestations actuelles, nous avons du mal à en accumuler. On a un peu le doute et nous jouons moins libérés. Nous nous limitons beaucoup dans le jeu alors qu'avec la qualité de nos joueurs, notre potentiel est énorme. Il faut jouer les coups, oser. Nous devons jouer au rugby tout simplement !

Comment cela se concrétise ?

B.T. : Nous exploitons mal les ballons. On ne prend pas le petit risque qu'il faut au moment où il le faut. Des fois, il y a une passe à faire dans la défense, après contact et on ne la fait pas... Ce sont ces petits gestes techniques que nous travaillons pour oser et parce que c'est ça qui fera la différence.

Qu'est-ce qui a changé cette semaine à l'entraînement ?

B.T. : Jack et Patrice se partagent le pouvoir. Jack a la parole pendant les entraînements, et de temps en temps, Patrice intervient sur le terrain où il conserve son rôle, comme pour la vidéo. En fait, même s'il est passé manager, il est encore très proche du terrain et des joueurs. Je ne sais pas ce qui va se passer mais ce que je vois, c'est qu'il est là.

Vous postulez pour une place dans le groupe ce week-end. Que vous inspire un éventuel retour à Jean-Dauger ?

B.T. : Ça ne me laissera pas indifférent, c'est sûr. Mais cela ne va pas me perturber pour autant. Jean-Dauger, c'est un endroit que je connais bien, un environnement spécial où j'ai beaucoup d'amis autour et sur le terrain... Ça fera plaisir d'y revenir mais je profiterai de tout ça après le match. Si je joue, je me concentrerai sur ma partie. Je suis professionnel et j'essaierai de faire abstraction du contexte.

Vous ne ressentez pas de pression particulière ?

B.T. : Non. Nous sommes à huis-clos, mais ce n'est pas mon premier derby non plus ! La presse est un peu plus présente compte tenu de mon passé bayonnais... Ça sera un peu particulier pour moi et justement ça pourra m'aider à faire un bon match si j'ai la chance de jouer parce que je connais bien les joueurs qui seront en face. J'ai envie de montrer que je suis là, que j'ai eu des bons professeurs à Bayonne...

Que pensez-vous des Bayonnais en ce début de saison ?

B.T.: Les Bayonnais ont fait un très bon début de saison et, malgré leur défaite à Paris, on sait qu'ils sont capables de tout. Nous nous préparons très sérieusement parce que ce sera un match très compliqué.