Paris à qui perd gagne

Clermont et Toulouse peuvent déjà ranger au placard la vidéo de Perpignan-Stade français. Les deux clubs n'en tireront rien dans l'optique de leurs demi-finales respectives car cette rencontre n'aura finalement servi qu'à leur révéler l'identité définitive de leurs adversaires. L'ASM descendra donc sur la Côte d'Azur défier les Catalans au Stade Vélodrome de Marseille samedi. Et le Stade toulousain fera le court déplacement à Bordeaux dimanche pour y rencontrer le Stade français, champion en titre. Mais à une semaine de ces matchs, c'est peu dire que Perpignanais et Parisiens n'ont rien montré, volontairement ou pas.

Il y avait pourtant de l'enjeu et des sources de motivation dans chaque camp. Au-delà du choix de l'adversaire, Perpignan se devait de conserver son invincibilité à Aimé-Giral et entretenir sa dynamique née de trois victoires. Pour le Stade français, il y avait la possibilité d'effacer de l'ardoise la défaite à Jean-Bouin lors du match aller, quand l'Usap était devenue la première équipe à s'y imposer, depuis plus de trois ans. Pourtant, les deux protagonistes ont livré une piètre prestation avec de nombreuses fautes de main côté catalan et une touche abominable côté parisien.

Les Parisiens sur les genoux

A leur décharge, les deux équipes avaient-elles la tête aux demies? Sans doute, notamment du côté du Stade français qui alignait une équipe mixte où le troisième ligne Antoine Burban débutait... à l'aile. Sans ses cadres, le champion est malgré tout mieux entré dans cette partie. Lionel Beauxis profitait des erreurs catalanes pour enquiller les points (2e, 24e) et Guillaume Boussès des largesses défensives de ses adversaires pour aller planter le premier essai de la rencontre (26e). Perpignan n'y est pas, à l'image de Nicolas Laharrague imparfait au pied. Résultat, à la pause, c'est sous les sifflets que les Perpignanais rentrent aux vestiaires (3-16).

En seconde période, l'Usap montre un peu plus le visage d'un demi-finaliste alors que les Parisiens accusent le coup physiquement. Jacques Brunel change toute sa première ligne rapidement et... ça change tout. Les brèches s'ouvrent pour les drops de Laharrague et de Jérôme Porical mais les deux hommes ne sont pas adroits et un seul passe entre les poteaux (43e). Il faut attendre l'heure de jeu pour voir le centre Gavin Hume marquer le premier essai catalan suite à une longue séquence où les Parisiens, bringuebalés sur toute la largeur du terrain, finissent sur les genoux (13-16).

Perpignan ne tue pas le match pour autant. Si les 20 dernières minutes sont catalanes, le club sang et or ne semble pas vouloir outre mesure changer d'adversaire pour sa demi-finale. Il lui faut pour cela enlever le bonus défensif au Stade français ce que même l'essai en force de son pack par Henry Tuilagi - accordé après vidéo alors que Rabadan s'était interposé entre le ballon et le sol - ne réussit pas à faire (23-19, 78e). La bonne affaire ne serait-elle finalement pas pour Paris qui a conservé sa troisième place en reposant ses joueurs majeurs? En tout cas, si l'on se base uniquement sur cette rencontre, Clermont et Toulouse n'ont pas de souci à se faire.