"Ledesmanifico"

Par Rugbyrama
Publié le Mis à jour
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Mario et Pedro Ledesma devraient se retrouver pour un duel fratricide de première ligne samedi au Stade de France. Un événement historique puisque c'est la première fois que deux frères étrangers s'affronteront en finale du championnat français.

Tout le monde aime Pipo et Mario, ces deux clowns qui vous enchantent l'esprit de leurs facéties. Là, il s'agit de Mario et Pedro. Et ils ne font pas beaucoup rire ces deux-là sur les terrains de rugby. Mario, 34 ans, talonneur de Clermont, n'a plus à faire sa réputation dans le championnat français. Pedro, pilier, 21 ans, arrivé au Stade français il y a sept mois, n'est pas très connu encore. Mais il a impressionné tout le monde à l'occasion de la demi-finale contre Biarritz vendredi. Les deux frères - le parrain et son filleul même puisque Mario est le parrain de Pedro - en découdront samedi, si Pedro tient sa place toutefois (il souffre d'une très légère entorse du genou droit).

Ce ne serait pas une première : Thomas et Marc, puis Matthieu et Thomas Lièvremont s'étaient affrontés en finale en 1998 et 2002. C'était arrivé en 1958 et en 1909 également, avec les frères Mantérola et Perrens. Mais c'est bien la première fois qu'il ne s'agit pas de joueurs français. Et surtout, qu'ils occupent tous deux un poste de première ligne. Jamais l'affrontement n'aura été si frontal. "En décembre, quand l'ASM a rencontré Paris, j'avais dit que ça me troublait de l'affronter (ils avaient joué l'un contre l'autre pendant vingt minutes, NDLR). Mais aujourd'hui c'est fini, prévient le talonneur clermontois. S'il faut le "monter en l'air", on le fera!" Son cadet sait bien qu'il ne s'agira pas d'une partie de plaisir : "La rencontre va être difficile , déclare-t-il sur le site du Stade français. Lors des matchs de poule, j'avais déclaré ne pas vouloir jouer contre mon frère. Mais pour la finale c'est différent. A 21 ans, c'est incroyable de disputer une finale." Son frère est bien de cet avis : "J'ai attendu sept ans pour arriver à jouer ne serait-ce qu'une demi-finale et lui met seulement sept mois pour disputer une finale !"

Les deux frangins sont très fiers de ce qu'ils ont réussi. Ils sont fiers l'un de l'autre également. "Pour un jeune pilier, c'est un exploit d'avoir tenu tête à Balan comme il l'a fait en demi-finale, confie l'aîné. Quand il est arrivé en France, il n'était pas prêt physiquement. Il a dû faire attention à ce qu'il mangeait, c'était un cochon ! Je suis heureux et fier de ce qu'il a fait. Je lui ai dit et pourtant, je lui dis rarement ce genre de choses car je suis très exigeant avec lui."

Les deux hommes s'appellent tous les jours ou presque. Cette semaine aussi. "Je l'ai eu et il est ravi, tout comme moi, reprend Pedro. J'ai vu la rencontre contre Toulouse et à chaque mêlée ou chaque plaquage, j'étais derrière lui. J'étais très nerveux tout au long de la partie. A la fin du match j'ai crié de joie comme si je jouais à Clermont." Mario aussi avait poussé avec lui pour la demie contre Bordeaux. Samedi, il poussera contre lui. Une fois n'est pas coutume.

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