Élisez votre XV historique : le pilier droit

Par Rugbyrama
  • Carl HAYMAN Nouvelle Zelande
    Carl HAYMAN Nouvelle Zelande
  • La première ligne du XV de France version 1987 avec de gauche à droite Jean-Pierre Garuet, Daniel Dubroca et Pascal Ondarts
    La première ligne du XV de France version 1987 avec de gauche à droite Jean-Pierre Garuet, Daniel Dubroca et Pascal Ondarts
  • Martin Castrogiovanni (Italie) face à l'Irlande
    Martin Castrogiovanni (Italie) face à l'Irlande
Publié le Mis à jour
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SONDAGE - En raison de la crise sanitaire actuelle dans notre pays et nos pays voisins, le rugby est à l’arrêt jusqu’à nouvel ordre. L’occasion de se rappeler au bon souvenir de tous les grands joueurs du monde ovale de l'après-guerre. Chaque jour, 5 joueurs seront présentés par poste et vous pourrez élire, en toute objectivité, le meilleur. Place au poste de pilier droit.

Robert Paparemborde (France)

Sûrement le joueur le plus emblématique de l’histoire de la Section Paloise. D’un gabarit plutôt classique pour un pilier à l’époque (1,82 m, 97 kg), Robert Paparemborde se démarquait par son explosivité et se vélocité, qui lui permettait même dans ses jeunes années de dépanner son club au centre ou à l’aile, après avoir été formé en troisième ligne. Titulaire avec la Section dès ses 18 ans, il dut attendre presque une dizaine d’années avant d’être appelé chez les Bleus, avec qui il a connu 52 sélections mais surtout deux Grands chelems, en 1977 et en 1981. Surnommé "Patou" dans son club ou "L’Ours des Pyrénées" par ses coéquipiers du XV de France, Paparemborde était la définition de la force tranquille, dominant sur le terrain mais aussi capitaine exemplaire qui emmena la Section Paloise jusqu’en demi-finale du championnat en 1974.

Jean-Pierre Garuet (France)

À un Béarnais succéda un Bigourdan. Né et formé à Lourdes, où il a passé la quasi-totalité de sa carrière, Jean-Pierre Garuet-Lempirou n’affichait cependant pas la même vélocité ou dextérité que son aîné Paparemborde. Sa spécialité à lui : la mêlée. Si elle toujours été une phase centrale du rugby, "Garuche" l’a élevée au rang d’art. "Un pilier dans une mêlée, c’est comme un pilier de cathédrale. S’il s’effrite, c’est tout l’édifice qui s’effrite". Associé à Louis Armary en club ou à Pascal Ondarts en sélection, Garuet a fait vivre un cauchemar à tous les piliers gauches qu’il croisait. Sa science de l’exercice, qui lui a valu le surnom de "Professeur", l’a amené à être désigné deux fois meilleur pilier du monde dans les années 80. Bien qu’appelé pour la première fois en Bleu à 30 ans, Garuet a été un rouage essentiel du Grand chelem 1987 ou de la première Coupe du monde la même année, où il fut titulaire lors de la finale perdue face aux All Blacks.

La première ligne du XV de France version 1987 avec de gauche à droite Jean-Pierre Garuet, Daniel Dubroca et Pascal Ondarts
La première ligne du XV de France version 1987 avec de gauche à droite Jean-Pierre Garuet, Daniel Dubroca et Pascal Ondarts

Carl Hayman (Nouvelle-Zélande)

Vainqueur à cinq reprises du Tri-Nations de 2002 à 2007, Carl Hayman n’a pourtant pas le palmarès international que son talent pouvait le présager. La faute à une année 2007 charnière où cette force de la nature (1,93 m, 120 kg) a fait le grand saut vers l’Europe alors qu’il n’avait pas encore 28 ans. Avant cela, le joueur des Highlanders avait empilé 45 sélections avec les All Blacks et participé en tant que titulaire à la Coupe du monde en France. Son palmarès, c’est en club qu’il l’a obtenu, notamment avec Toulon qu’il a rejoint en 2010. Ce pilier rugueux extrêmement solide en mêlée, mais aussi très mobile par rapport à son gabarit, se fond à merveille dans le collectif de stars concocté par Mourad Boudjellal. Avec le RCT, dont il fut capitaine lors de sa dernière saison, il est allé chercher trois Coupes d’Europe consécutives et un Brennus en 2014.

Martin Castrogiovanni (Italie)

Derrière Sergio Parisse, il est certainement le joueur italien le plus iconique. Né et formé en Argentine mais issu d’une famille italienne, il fit le choix de signer dans le club transalpin de Calvisano pour passer professionnel à 20 ans. Courtisé par les deux sélections, argentine et italienne, il fit le choix de la Squadra Azzurra pour "rendre au rugby italien tout ce qu’il m’a apporté". Aurait-il eu un autre palmarès s’il avait choisi les Pumas ? Toujours est-il que sous le maillot italien, Castrogiovanni compte 119 sélections et 14 Tournois des Six Nations à son actif. Pilier massif (1,88 m, 119 kilos) et ultra-combatif, il a souvent fait la démonstration de sa puissance en mêlée fermée, notamment face aux All Blacks en 2009 où il détruisit son vis-à-vis Wyatt Crockett. En club, il fut le titulaire indiscutable du grand Leicester, quatre fois champion d’Angleterre entre 2007 et 2013, mais a également été chercher deux Coupes d’Europe avec Toulon et deux Brennus : un en 2014 avec le RCT, l’autre en 2016 avec le Racing 92.

Martin Castrogiovanni (Italie) face à l'Irlande
Martin Castrogiovanni (Italie) face à l'Irlande

Owen Franks (Nouvelle-Zélande)

Double champion du monde en 2011 et 2015, Owen Franks fait figure d’exception dans le paysage des piliers All Blacks. Non doté des mêmes qualités techniques que les autres jeunes joueurs néo-zélandais, c’est à force de travail que le frère cadet de Ben (lui aussi All Black entre 2008 et 2015 et double champion du monde) va gravir les échelons pour devenir un titulaire indiscutable de la sélection nationale. Un travail technique d’abord, mais aussi et surtout physique. Capable de soulever 280 kg en squat, Owen Franks est reconnu dans le monde entier pour sa mobilité et sa puissance, en mêlée fermée comme dans le jeu. Probablement le meilleur pilier droit du monde sur la décennie 2010, il réalise un triplé historique avec les Crusaders dans le Super Rugby, qu’il gagne en 2017, 2018 et 2019. Mais, de retour de blessure il n’est pas retenu par Steve Hansen dans le groupe pour la Coupe du monde au Japon, ce qui provoque un véritable tollé en Nouvelle-Zélande. Évoluant désormais à Northampton, son compteur de sélections reste bloqué à 108, mais il demeure l’un des, si ce n’est le pilier le plus marquant de l’histoire des All Blacks.

Mentions honorables :

Seuls cinq joueurs font partie de la sélection finale, mais d'autres ont marqué l'histoire du rugby et frappé à la porte du top 5. On peut citer le "Bus" catalan Nicolas Mas, champion de France avec Perpignan et finaliste de la Coupe du monde 2011, ou l'Anglais Dan Cole, successeur de Castrogiovanni à Leicester. Dans le même registre que l'Italien, Adam Jones, qui compte trois Grands chelems avec le pays de Galles, aurait pu figurer dans la sélection. John Hayes, taulier du Munster et de l'Irlande dans les années 2000, était un candidat très sérieux. Enfin, si l'actuel droitier du XV du trèfle Tadhg Furlong (27 ans) continue sur sa lancée et affiche pendant quelques saisons le même niveau de jeu, nul doute qu'il devrait rapidement prendre la place d'un des sélectionnés du jour.

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