Jours de gloire à Londres

Par Rugbyrama
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Twickenham n'a pas toujours été une morne plaine pour le XV de France. Retour sur 5 victoires marquantes de ces 30 dernières années. Coincidence ou pas, les Bleus se sont imposés à Londres en 1977, 1987 et 1997...

1977: Les Bleus en résistance

L'exploit, les Français l'ont signé avant d'aller à Twickenham, en battant la grande équipe du pays de Galles. Sportivement, le déplacement en Angleterre (qui reste sur une cuiller de bois l'année précédente) représente un moindre défi, mais le contexte va le rendre exceptionnellement difficile à gérer. La presse anglaise se déchaîne avant le match, qualifiant les Français de "voyous". Il n'en fallait pas plus pour gonfler à bloc le public de Twickenham, et le XV anglais. Surmotivés, les Blancs vont dominer ce match et mettre au supplice la défense tricolore, fort heureusement héroïque. Fort heureusement aussi, le buteur anglais Alistair Hignell trouve le moyen de manquer sept pénalités ! Du coup, l'essai de Sangalli en début de seconde période, même non transformé, suffit à mener la bande à jacques Fouroux vers la victoire, 4 à 3.

1981: Rives au sommet

Lorsque le XV de France se présente à Twickenham ce 21 mars 1981, c'est avec l'ambition de réussir le troisième Grand Chelem de son histoire, suite aux victoires conter l'Ecosse et Galles au Parc des Princes et à Dublin face à l'Irlande. Cette équipe, c'est celle du légendaire capitaine et troisième ligne Jean-Pierre Rives, mais aussi celle de Robert Paparemborde, Jean-Luc Joinel ou Didier Codorniou. C'est aussi, déjà, celle de Pierre Berbizier et Serge Blanco, qui porteront le rugby français dans les dix années suivantes. C'est d'ailleurs sur un coup de filou de Berbiz', sous la forme d'un touche rapidement jouée dans les 22 anglais, qu'intervient le premier essai tricolore, signé Lacans. Le second est inscrit quelques minutes plus tard, par Lolo Pardo, après un bijou de combinaison avec Codorniou. Ajoutez à cela deux drops de Guy Laporte, et la France, forte de l'appui du vent, mène 16-0 à la pause. Ce sera trop pour les Anglais, qui viendront mourir à quatre longueurs. Jean-Pierre Rives savoure son triomphe.

1987: Sella dans la légende

Après une victoire laborieuse face aux Gallois, les Bleus débarquent à Londres sur la pointe des pieds, même s'ils restent sur quatre victoires dans la capitale anglaise. Contre le vent, ils sont secoués d'entrée par le pack anglais. L'arrière Marcus Rose enquille trois pénalités en 12 minutes (9-0), profitant de l'indiscipline tricolore. "On s'attendait à cette course à handicaps. Mais on savait aussi que si on pouvait limiter les dégâts en début de match, le coup serait jouable", commentera Jacques Fouroux. Toujours derrière à la pause (12-3), le XV de France revient d'abord grâce à un essai d'Eric Bonneval, bien servi par Eric Champ. Puis vient le coup de génie de ce match: au plus fort de la domination anglaise, Philippe Sella jaillit et intercepte une passe destinée à Rob Andrew. 70 mètres plus loin, au terme d'une course folle, l'insaisissable agenais va à dame et claque peut-être son plus bel essai international. La France s'impose 19-15 et réalisera le Grand Chelem.

1997: L'incroyable retour

Une décennie complète s'est écoulée depuis la dernière victoire tricolore dans le temple du rugby anglais (voir ci-dessus). 10 ans pendant lesquels les Anglais ont fait beaucoup de misères aux Bleus. Mais le temps des vaches maigres est révolu, même s'il est difficile de le croire pendant une heure. Aux deux tiers du match, les Français sont en effet menés 20 à 6 et le "Swing low, swing chariot" résonne allègrement dans les travées.

Heureusement, les Bleus vont sortir une fin de match aussi exceptionnelle qu'inattendue avec notamment deux essais de l'ailier berjallien Laurent Leflamand et du Briviste Christophe Lamaison, par ailleurs auteurs de 18 points, dont la pénalité victorieuse à trois minutes du terme. Twickenham, stupéfait, assiste à la défaite des siens, 23 à 20. Olivier Magne, pour sa première en bleu, finit à genoux, des larmes de bonheur plein les joues.

2005: Yachvili, le bourreau

C'est le deuxième match du Tournoi pour les Français. Le premier, malgré une victoire contre l'Ecosse, a plus inquiété que rassuré. A Twickenham, face à une équipe d'Angleterre qui se cherche elle aussi, les hommes de Bernard Laporte ne vont proposer qu'un minimum de jeu. Mais ils vont afficher un maximum de réalisme. Le XV de la Rose domine pendant une grosse mi-temps, et s'envole au score; Mais la faillite de ses buteurs, Barkley et Hodgson, maintient les Bleus dans le match. La botte de Yachvili fera le reste. Auteur d'un sans-faute, le Biarrot, remplaçant face à l'Ecosse, punit les Anglais en inscrivant six pénalités. Les Bleus s'imposent 18-17, leur première victoire à Twickenham depuis huit ans.

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