Skrela: "Ce battage médiatique me convient très bien"

  • Jean-Claude Skrela. Janvier 2014
    Jean-Claude Skrela. Janvier 2014
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Alors que les Bleus du 7 déçoivent de par leurs résultats et leur fond de jeu en ce début de saison qualificative pour les JO, le manager Jean-Claude Skrela a pris le temps de répondre à nos interrogations sur le niveau de l’équipe de France, les problèmes internes et le futur de la sélection.

De nouveau, c’est la déception qui doit vous gagner à l’heure actuelle?

Jean-Claude SKRELA: Oui, forcément. Mais beaucoup plus sur les résultats que sur l’investissement. Parce que l’on n’a pas su gagner deux matchs qu’on menait à dix secondes de la fin, contre les Samoans (19-12, lors du deuxième match du tournoi de Gold Coast, ndlr) et les Argentins (21-26, deuxième match à Dubaï, ndlr). Du coup, au-delà de la déception, c’est surtout de la frustration que ça laisse. Parce que l’on ne sait pas gagner ces matchs là.

Comment l’expliqueriez-vous?

J-C.S: Par le fait de vivre de grands événements, ce à quoi nous ne sommes pas habitués. Finalement, cette équipe n’a relativement que peu joué, même si certains ont fait beaucoup de tournois. Parce que les tournois sont une chose, mais la qualification pour les JO en est une autre. Dans une telle compétition éliminatoire, cette petite pression imperceptible peut nuire, en entraînant de la fébrilité. Rappelez-vous que ce groupe n’a que trois ans de vie, et à cette période, nous étions 22e au classement mondial. Des matchs comme cela doivent nous faire grandir. Mais il nous manque pour le moment cette expérience qui, j’en suis sûr, nous aidera à un moment.

On s’est dit des choses en interne

Plus inquiétant, le niveau de la France stagne alors que certaines nations progressent très vite...

J-C.S: Ce n’est pas très inquiétant, mais il faudra être capable, dès le week-end de Wellington, de progresser sur les points négatifs, réussir à passer ce cap-là. Les Samoa sont à notre niveau, et on perd dans les arrêts de jeu… Essayons d’être plus déterminés, plus obstinés, et de ne pas calculer lorsque l’on tient le résultat. La qualification aux JO sera de toute manière compliquée pour tout le monde.

Quels sont justement, à vos yeux, les points faibles?

J-C.S: Il nous manque juste un peu de concentration, de lucidité quand on est dans le rouge, à l’intensité maximale. Il nous faut aller jusqu’au bout, s’investir totalement. Et ne pas se tromper dans les choix de jeu, avoir plus de lucidité tactique.

Selon vous, une remise en cause est-elle nécessaire?

J-C.S: On s’est dit des choses en interne. Et puis il y a eu des déclarations par médias interposés. Maintenant, ces choses dites sont derrière nous. On veut aller vers l’avant. Il nous faut surtout tous se calmer. Une remise en cause ne pourra se faire qu’à la fin de la saison. Mais il faut qu’il y ait une prise de conscience par rapport à nos défauts.

Nous ne sommes pas si loin que nos concurrents

Des tensions ont-elles été exacerbées dans ce contexte?

J-C.S: Je pense que tout le monde était énervé. Moi le premier. Il y a eu des discussions, sur l’extra-sportif et sur le jeu. Les soucis, nous les avons. Nous sommes habitués à ça. Maintenant, il faut surtout tirer les bonnes conclusions.

La tête de l’entraîneur, Frédéric Pomarel, vous a-t-elle été demandée?

J-C.S: Non, jamais. Je ne sais pas d’où sont venues ces déclarations. Mais quelque part aujourd’hui, ce battage médiatique me convient très bien parce qu’au moins, on parle du 7. Je suis content de voir que les gens s’y intéressent. Enfin! Certes, ce n’est pas dans le sens que l’on souhaitait, mais on a mis trois ans pour y réussir. Maintenant, il nous faut gagner. La vérité se trouve dans la victoire.

Parmi des changements imaginables, peut-on penser que le staff sera étoffé?

J-C.S: C’est possible. On en parle depuis un moment déjà. Vous savez aussi que le DTN a changé. Et donc, tout sera recomposé autour de lui. Quand on aura toute l’organisation de ce fonctionnement nouveau, on verra s’il y a des disponibilités, ou s’il faut regarder ailleurs. Nous sommes conscient du besoin, ça fait partie des possibilités. […] En attendant, il nous faut déjà travailler pour remporter ces rencontres décisives sur lesquelles un manque de confiance est flagrant. On parlera moins du reste ensuite.

Et des modifications au sein du groupe sont-elles envisagées?

J-C.S: On en a parlé. Mais ne comptez pas sur moi pour vous donner des noms ou autre. Vous le savez comme moi, la règle 9 (de l’IRB, ndlr) existe (et pourrait obliger des clubs à libérer leurs joueurs retenus en sélection nationale à 7 lors d’une étape qualificative aux Jeux, ndlr). On pourrait l’utiliser pour sélectionner certains joueurs si on le souhaitait. Mais on n’en est pas là. De toute manière, ces discussions ne datent pas d’aujourd’hui. On a des contacts, et on échange avec les uns et les autres. Et on verra. Mais faisons d’abord la bonne analyse. Parce que nous ne sommes pas si loin que nos concurrents.

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