Lagisquet: "Je ne me cache pas"

Par Rugbyrama
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Patrice Lagisquet s'inquiète des difficultés du BO à mettre en oeuvre un rugby offensif qui, selon lui, dans la lignée du Mondial, voit des équipes destructrices peu sanctionnées. Il assure toutefois ne pas chercher d'excuses à la stérilité actuelle ni à

Quelles causes, et solutions, aux carences offensives actuelles du BO ?

Patrice Lagisquet: On n'arrive pas à se libérer, à se faire plaisir, c'est en décalage avec ce qu'on vit à l'entraînement. Nous sommes tournés vers le jeu, or quand face à nous on a des équipes qui ont d'abord décidé de détruire par tous les moyens, on n'est pas suffisamment orientés vers le combat. C'est là qu'il faut qu'on équilibre ce qu'on propose pour que les choses puissent enfin fonctionner. Sur certains matches, je pense qu'il ne faut plus avoir l'ambition de jouer.

Est-ce un problème du BO, que vous avez jugé mal arbitré récemment, ou plus global ?

P.L: Je ne mets pas d'huile sur le feu, je fais juste un constat. Par rapport au jeu au sol, aux enchaînements de jeu, il y a des choses qui sont mal arbitrées. Ce constat, je ne suis pas le seul à le faire, ça a été la même chose pendant la Coupe du monde. Il faut arrêter de faire de la prévention: à ce niveau, quand des joueurs ont pour seule volonté de ralentir le ballon plusieurs secondes, qu'on les laisse faire en disant trois fois "hands off !" sans sanctionner, il ne faut pas s'étonner si on n'évolue plus vers certaines formes de jeu. Je ne me cache pas derrière ces prétextes pour masquer les erreurs de mon équipe. Mais quand des paramètres me paraissent anormalement problématiques, je le dis. Je sens qu'on est dans une mauvaise spirale.

Est-ce un aveu d'impuissance, un début de renoncement sur un type de rugby ?

P.L: Par moments, c'est vrai, on a envie de faire un constat négatif, à la recherche avant tout d'efficacité. Or pour être efficaces aujourd'hui, certaines formes de rugby sont difficiles à mettre en oeuvre. Toulouse est passé par là, nous aussi l'an dernier. Le parallèle avec Toulouse est intéressant, on a pu voir contre Edimbourg (19-15) qu'ils avaient les mêmes problèmes. On voyait des choses pénibles au sol. C'est parce qu'on est dans la même démarche avec le Stade: on base notre stratégie sur l'initiative, la vitesse de jeu, et un mouvement général assez créatif. Aujourd'hui le rugby est plus structuré, plus lent. Mais j'ose croire qu'il y a d'autres formes de jeu et qu'on ne sera pas obligé de renoncer à nos ambitions offensives.

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