Saubade, si bon

Par Rugbyrama
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Epoustouflant dimanche face à Sale, Julien Saubade a franchi un cap ces derniers mois. Après une première saison en demi-teinte au Stade Français, l'ailier basque explose littéralement, au point de devenir le parfait pendant de Christophe Dominici. Tant m

Pour ceux qui le connaissent, ce n'est pas une révélation. Pas même une surprise. Pour les supporters parisiens, qui l'ont vu se métamorphoser au fil des mois, pas d'étonnement non plus. Mais aux yeux du grand public, Julien Saubade est peut-être officiellement devenu un personnage important dimanche lors de la victoire du Stade Français face à Sale. Le cadre luxueux et prestigieux du Parc des Princes a sans doute donné un relief particulier à la performance de l'ailier de la capitale, mais il a effectivement livré une partie de premier plan.

L'ERC ne s'y est d'ailleurs pas trompé, en le désignant homme du match. Auteur de deux essais, Saubade a tout cassé. Le premier, superbe et astucieux, a régalé la foule: un petit coup de pied par-dessus le dernier défenseur avant d'aplatir dans l'en-but. Le second, plus filou encore, entre adresse et talent pur, sur une interception suivie d'un numéro de jonglage ébouriffant. Ainsi va Julien Saubade, enfant de la balle et joueur par-dessus tout. Ce deuxième essai, à l'ultime minute, n'est pas le moins important. Il offre le bonus offensif aux Stadistes, et entrouvre la porte des quarts de finale.

Métamorphose

En réalité, le Bayonnais de naissance n'a pas attendu la venue des Sharks pour briller cette saison. Derrière l'incontournable Dominici, il a pris une place importante dans la rotation des ailiers. Il a joué 15 des 19 matches disputés par le Stade Français (toutes compétitions confondues). A la clé, huit nouveaux essais, dont trois en Coupe d'Europe. Fabien Galthié semble aujourd'hui conquis. " Ces essais concrétisent son talent, dit-il. Il grandit de jour en jour." A tout juste 23 ans, il n'a sans doute pas achevé sa croissance rugbystique.

Quelle transformation en tout cas en l'espace de douze mois. A son arrivée à Paris, à l'été 2005, il a d'abord peiné à trouver ses marques. "En début de saison, je n'ai pas fait de grandes performances", se souvient-il. "J'ai passé six mois un peu difficiles, mais je ne me suis jamais senti exclu du groupe. Je m'entraînais avec et même si je jouais en Espoirs, j'ai toujours été bien dans ma tête. Je savais que j'avais quelques lacunes, notamment physiques. C'est pour ça que ça s'est bien passé derrière. "

"J'ai envie de rester"

Sa véritable place, il commence à la trouver à l'occasion du Tournoi des VI Nations 2006. En l'absence de nombreux internationaux, dont Dominici, Saubade est davantage sollicité. D'un seul coup, il explose. La chrysalide devient papillon. Sur les dix dernières journées, il inscrit neuf essais, au point de terminer meilleur marqueur du club en Top 14. Un finisseur est né. "J'ai montré ce que je pouvais faire et les entraîneurs on commencé à vraiment m'accorder leur confiance". C'est tout ce dont il avait besoin.

A force de grandir, il commence même à susciter l'intérêt d'autres clubs, qui l'avaient pourtant raté voilà 18 mois. Après tout, Saubade arrivera en fin de contrat l'été prochain, devenant une cible prisée. Mais il n'a pas l'intention de quitter Paris. "J'ai envie de rester", assure-t-il. Comme il est probable que Max Guazzini n'ait aucune envie de le voir filer ailleurs, il a toutes les chances de rester. Son avenir est en rose, il en est convaincu. Et en Bleu? L'ambition est là. "Bien sûr que c'est un objectif", souffle-t-il. Pour la Coupe du monde 2007, cela risque d'être juste, même s'il se pose en joker idéal en cas de blessures des pointures que sont Rougerie, Dominici, Heymans ou Clerc. Mais son heure viendra.

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