Fédérale 3 Amateurs - Placé en coma artificiel suite à un plaquage, Etienne Lassue (Stade villeneuvois) revit

Par Manon Moreau
  • Etienne Lassue, arrière du Stade Villeneuvois. Crédit Photo : Luc Laly.
    Etienne Lassue, arrière du Stade Villeneuvois. Crédit Photo : Luc Laly. Luc Laly - Luc Laly
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Ce week-end, le Stade villeneuvois avait deux bonnes nouvelles à fêter. Son maintien en Fédérale 3 mais aussi la visite d'Etienne Lassue. Victime d'un accident suite à un plaquage en mars dernier et après de longues journées plongé dans un coma artificiel, le jeune joueur va bien mieux. 

C'est la belle histoire de ce premier week-end d'avril. À Villeuneuve-d'Ascq, les sourires ont retrouvé leur place sur les visages. Ce club au nord de l'hexagone luttait pour son maintien en Fédérale 3. Ce dimanche, sur la pelouse de l'Iris, le Stade villeneuvois s'est imposé d'un petit point (22-21) et a scellé son maintien dans la division. Une bonne chose de faite ! Mais le plus grand des bonheurs ne venait pas vraiment du sportif. Le véritable "ouf" de soulagement était de voir Etienne sur ses deux jambes présent pour la remise des maillots. Victime d'un accident suite à un plaquage en mars dernier, le jeune arrière avait quitté la pelouse dans un état critique. Placé dans un coma artificiel durant plusieurs jours, rien ne laissait espérer qu'Etienne se relève aussi rapidement de cet accident. Mais comme un miracle, le jeune homme de 23 ans va bien : "Il est conscient, il n'a pas perdu la mémoire. Il est un peu fatigué mais il faut que son corps se réhabitue", explique Guilhem Fenoy, son entraîneur. 

Un plaquage et le temps s'arrête...

Les faits se sont déroulés le 12 mars dernier lors d'un match face à Bobigny. Sur l'action, Etienne est le dernier défenseur du Stade villeneuvois. Le troisième ligne de Bobigny arrive lancé, le jeune arrière se jette dans les jambes du joueur pour le plaquer. La tête d'Etienne heurte le genou de son adversaire. Rapidement un membre du club, médecin urgentiste, intervient. Les premiers gestes sont effectués et les pompiers arrivent rapidement au stade. Pris en charge en dehors de la pelouse, le match reprend. Pendant la rencontre, le SAMU vient prêter main-forte aux pompiers. Étienne enchaîne les convulsions avant d'être transporté au CHU de Lille. "C'était un véritable choc, on ne fait pas ce métier pour en arriver là", assure l'entraîneur et ancien joueur du Stade villeneuvois.

Le cœur de soutien à Etienne formé par les joueurs, le staff, les bénévoles et la famille. Crédit photo : Luc Laly
Le cœur de soutien à Etienne formé par les joueurs, le staff, les bénévoles et la famille. Crédit photo : Luc Laly Luc Laly - Luc Laly

Le soir même, Etienne passe un scanner dont les résultats sont plutôt rassurants. Mais le jeune joueur est tout de même placé en coma artificiel "pour que le cerveau soit mis au repos", selon le coach. Le mardi suivant, l'entraînement est annulé et le médecin du club intervient pour donner des nouvelles et expliquer la situation à l'ensemble des joueurs. Quelques jours plus tard, les médecins décident de réveiller Etienne. Les nouvelles sont bonnes et Etienne ne devrait pas souffrir de graves séquelles. 

Une visite spéciale

Plusieurs semaines après être sortie de ce coma artificiel, les séances de rééducation allant dans le bon sens, Etienne a décidé de rendre visite à ses coéquipiers. Juste avant le match face à l'Iris, l'arrière a donc participé à la remise des maillots. "Il y avait beaucoup d'émotions. On n'espérait pas une rééducation aussi rapide. Sa présence nous a fait un bien fou et nous a donné ce supplément d'âme pour aller chercher ce maintien", affirme Guilhem Fenoy. 

Le voir sourire n'avait pas de prix et c'est tout un club qui reprenait son souffle ce dimanche. "Ça va bien aussi bien physiquement que mentalement", assure Etienne lui-même avant de raconter : "Après ce plaquage, j'ai senti tout de suite qu'il y avait un problème mais au début j'étais assez serein, je négociais même avec le médecin pour ne pas prendre un carton bleu. Finalement ce sont les convulsions qui m'ont fait perdre le fils. Au réveil je ne me souvenais pas de tout, je divaguais entre le rêve et la réalité, je ne m'étais pas rendu compte de mon absence pendant 12 jours."

Actuellement en centre de rééducation à Lille, entre tests physiques et exercices pour tester son équilibre, Etienne fait tout une série de bilans pour s'assurer qu'il ne souffre d'aucune séquelle qui ne serait pas visible. Et quand on aborde le sujet du rugby, l'arrière sourit puis explique : "le rugby j'y pense un peu oui. Je n’ai pas envie de m'avancer mais c'est vrai qu'au fond de moi j'aimerais reprendre... Si les médecins sont favorables.". C'est tout le mal qu'on lui souhaite !

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