XV de France féminin - Annick Hayraud, un départ avec fracas

Par Simon Valzer
  • Annick Hayraud, ancienne manageuse du XV  de France féminin est revenu sur les conditions de son départ.
    Annick Hayraud, ancienne manageuse du XV de France féminin est revenu sur les conditions de son départ. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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FEMININES - Quelques jours après avoir annoncé que sa mission au sein du XV de France touchait à son terme, l’ex-manageuse du XV de France Féminin Annick Hayraud est revenue sur les raisons de sa non-reconduction ainsi que sur la crise qui a couvé au sein du XV de France Féminin durant la dernière Coupe du monde et que nous avions relatée dans Midi Olympique.

Quelques semaines après la fin de la dernière Coupe du monde qui a vu le XV de France Féminin terminé à une nouvelle troisième place après sa défaite en demi-finale contre la Nouvelle-Zélande (25-24), sacrée championne du monde, les paroles se libèrent. La dernière en date est celle d’Annick Hayraud qui, le 31 décembre dernier, a fait savoir via les réseaux sociaux que sa mission avec le XV de France Féminin arrivait "à son terme". En clair, son contrat fédéral arrivait à son échéance et la FFR n’a pas souhaité le reconduire. Dans notre édition de lundi dernier, nous indiquions que le rôle de l’ancienne sélectionneuse du XV de France Féminin de 2011 à 2014 puis de 2016 à 2022 avait été progressivement vidé de sa substance par Thomas Darracq, nommé sélectionneur entraîneur en mai 2022. Ce dernier lui avait retiré une à une ses missions, jusqu’à ce que l’ancienne patronne du XV de France se retrouve totalement ostracisée du projet, malgré son maintien par la FFR au rôle de manager.

Annick Hayraud a confirmé toutes ces informations dans deux interviews publiées ce jeudi par nos confrères de la Montagne et de l’Equipe. Au premier média, Hayraud a confirmé sa mise à l’écart par Thomas Darracq : "J'ai complètement été écartée de tout ce qui était communication par rapport au XV de France. Quelqu'un a été mis en place par certaines personnes et on lui a donné les pleins pouvoirs sans prendre en compte l'expérience. Comment les choses se passaient à l'intérieur du groupe ? On a cru qu'il allait pouvoir tout maîtriser. Et on s'est rendu compte, malheureusement, qu'il n'avait pas tout maîtrisé." Et cela ne concernait pas que la communication extérieure. Quand notre confrère lui demanda si Hayraud n’avait plus de pouvoir décisionnel, elle répondit : "Complètement"

Hayraud : "Tout était cloisonné" 

Annick Hayraud a également évoqué l’ambiance délétère qui régnait au sein du staff, laquelle fut installé par le sélectionneur entraîneur : "Tout était cloisonné. C'était vraiment particulier. Il n'y avait pas d'échanges. C'était une autre façon de voir les choses auquel personnellement je n'adhère pas du tout. C'est un mode de fonctionnement datant de 10 ou 20 ans et qui n'est aujourd'hui plus d'actualité." Elle est également revenue sur l’épisode de l’arrivée de Christophe Reigt quelques jours après le premier match contre l’Afrique du Sud et qui, comme nous l’avions raconté dans nos colonnes, avait permis d’apaiser ce contexte explosif après que les joueuses avaient contacté la DTN à Marcoussis depuis la Nouvelle-Zélande : "Le fonctionnement de l'équipe n'était pas quelque chose qui me correspondait. Même si j'avais certainement pu mieux faire certaines choses, la façon dont ont été gérés ces derniers mois et la Coupe du monde ne me correspondait pas du tout. Il a quand même fallu qu'un manager général (Christophe Reigt) vienne en cours de compétition pour apaiser les choses..."

Sur le plan du jeu également, l’ancienne sélectionneuse a confirmé le désaccord entre le groupe féminin et le sélectionneur entraîneur Thomas Darracq au sujet du « jeu en verticalité », dont les Bleues s’étaient affranchies en cours de compétition, comme nous l’avions écrit dans nos colonnes : "Le jeu m'attristait parce que je voyais bien que les filles avaient du mal à le mettre en place. Nous, on a toujours envisagé notre rugby avec l'idée de menacer partout sur le terrain, de produire du jeu, parce que l'idée était de donner envie, de remplir les stades. Là, on était en difficulté dans ce système." A la lumière de ces déclarations, on réalise maintenant à quel point la fracture que nous avions évoquée dans les colonnes de Midi Olympique au mois d’octobre dernier entre le sélectionneur entraîneur Thomas Darracq était profonde...

XV de France féminin - Annick Hayraud à l'entraînement des Bleues
XV de France féminin - Annick Hayraud à l'entraînement des Bleues Icon Sport

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