Top 14 – Guillaume Rouet (Bayonne) : "À Anoeta, l’an dernier, ce qui m’avait vraiment marqué, c’était l’entrée sur le terrain"

  • Guillaume Rouet était titulaire, l'an passé, à Anoeta.
    Guillaume Rouet était titulaire, l'an passé, à Anoeta. Icon Sport - Scoop Dyga
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Après avoir fait son retour à la compétition samedi dernier, Guillaume Rouet s’est posé, en milieu de semaine, pour évoquer sa reprise face à La Rochelle. Le demi de mêlée s’est ensuite projeté sur la réception de Toulon, a parlé de son amour pour le ballon rond, du stade Anoeta qu’il affectionne, des retrouvailles avec Charles Ollivon et d’Hasparren, où il aimerait, tôt ou tard, finir sa carrière.

Après plusieurs semaines d’absence, vous avez fait votre retour à la compétition face à La Rochelle. De quoi souffriez-vous ?
Je me suis fait une fissure externe au niveau du ménisque lors du match contre Oyonnax. Il a fallu le temps que le genou dégonfle. Le problème, c’est qu’il regonflait souvent. Là, ça faisait trois semaines qu’il me laissait tranquille.

Comment vous êtes-vous senti samedi dernier ?
Bien. C’est sûr que je ne suis pas rentré au meilleur moment du match, car nous n’avons eu aucun ballon à jouer, nous avons plutôt subi, mais j’étais très content de retrouver la pelouse de Dauger. En plus, il y a la victoire au bout, donc ça fait toujours plaisir.

Cette pause forcée peut-elle vous être bénéfique ?
Oui, c’est ce que je me suis dit. Physiquement, avec l’enchaînement des 15 matchs, j’ai pris pas mal de coups. Pour être frais en fin de saison, j’espère que le fait de ne pas avoir joué pendant cinq semaines va m’être bénéfique. J’espère que j’aurai de la fraîcheur pour cette fin de saison qui s’annonce assez intéressante.

Pour jouer quel tableau ?
Ça, on ne sait pas. Quand on voit le championnat, avec une victoire ou une défaite, tu peux te retrouver 13e comme 4e ou 5e. Franchement, je dis bon courage à celui qui arrive à deviner les qualifiés et le relégable. Le championnat n’a jamais été aussi serré que cette année.

Quel sera le mot d’ordre avant la réception de Toulon ?
Le mot d’ordre, c’est d’essayer, par rapport à l’événement qu’il y a, d’être vraiment présent, de ne pas passer à côté du match comme l’an dernier. Il faut essayer de jouer notre jeu habituel, ne pas être obnubilé par l’événement et si jamais défaite il doit y avoir, au moins, qu’on ait proposé un contenu.

Il avait été dit, après la défaite face à Pau l’an passé, que tout le monde, dans le club, s’était trompé avant ce match délocalisé. Qu’est-ce qui n’avait pas marché ?
Je pense qu’on n’avait pas retrouvé l’agressivité qu’on avait à Jean Dauger. Étions-nous pris par l’événement ? Je n’en sais rien… Quand on revoit le match, il ne se joue pas à grand-chose. Nous avons une action, en deuxième mi-temps, où nous finissons à 20 centimètres de la ligne. Le match peut basculer, mais nous n’avions pas mis les ingrédients nécessaires pour le gagner, notamment dans le combat et dans la défense.

Êtes-vous portés par quelque chose en plus, à Jean Dauger ?
C’est quand même particulier. Quand on voit encore le scénario de samedi, on peut perdre le match et un poteau nous sauve. On se dit qu’il ne peut rien nous arriver. Malgré tout ce qu’on peut avoir contre nous, on arrive toujours à arracher ces victoires. Force est de constater qu’avec tous les scénarios qu’on a eus, pour l’instant, on a quand même un bon ange gardien au-dessus du stade.

Avez-vous toujours, en travers de la gorge, la rencontre disputée à Anoeta l’an passé ?
Il faut s’en servir pour jouer différemment, c’est sûr, mais en travers de la gorge, non. Nous étions passés à côté du match. C’est comme ça. Ça ne sert à rien de se ressasser ça. La saison avait quand même été très belle sur le plan comptable et sportif.

Guillaume Rouet avec Grégory Patat face à Pau lors du match à Anoeta
Guillaume Rouet avec Grégory Patat face à Pau lors du match à Anoeta

À quel type de match vous attendez-vous face à Toulon ?
Je pense que ce sera, déjà, un gros défi physique, devant. Nous connaissons Toulon, ils ont un gros paquet d’avants. À l’aller, on n’avait pas réussi à mettre notre jeu en place, car ils ont d’excellents gratteurs dans l’équipe et après un ou deux temps de jeu, on se faisait gratter les ballons. Un peu comme contre La Rochelle, ce sera un gros combat, défensivement, dans la zone de ruck et j’espère qu’on aura l’opportunité de développer notre rugby.

Selon vous, ce match contre le RCT pourrait-il vous ouvrir les portes de la bataille pour le top six ?
Je pense que ce sera quand même encore trop tôt. Il faut être réaliste. Après Toulon, on ira au Stade français, où ce sera un match très dur. Puis il y aura la réception de Bordeaux… Honnêtement, je pense que jusqu’à la 26e journée, on ne connaîtra pas les six et le treizième.

Quel rapport avez-vous avec le stade Anoeta ?
J’en garde de très bons souvenirs, notamment mon premier match contre Toulon (2013). C’était une rencontre de gala, à la fin de la saison, on ne pouvait plus se qualifier ou descendre. On voulait vraiment profiter de l’événement. Mon meilleur souvenir, ça restera la rencontre face au Stade français (2014). C’était un match à enjeu pour le maintien. Eux venaient chercher la qualification et on avait fait une très, très belle partie.

Y a-t-il vraiment beaucoup plus de bruit à Anoeta qu’à Dauger, ou est-ce une chose à laquelle on ne prête pas trop attention ?
À l’époque, il y avait la piste d’athlétisme autour du terrain. À Anoeta, l’an dernier, ce qui m’avait vraiment marqué, c’était l’entrée sur le terrain. Le stade est plus impressionnant qu’à Jean Dauger. Après, dès que le match commence, ce sont des choses auxquelles on ne prête pas trop attention. L’an dernier, nous avions été menés quasiment toute la rencontre, donc le stade ne s’était jamais vraiment enflammé. J’espère qu’on fera tout pour qu’il s’enflamme, cette année.

Allez-vous souvent à Anoeta, voir la Real Sociedad ?
J’y suis allé deux ou trois fois l’an dernier. Pas cette année. Je les regarde plus à la télévision. C’est toujours un plaisir d’aller dans ce stade, en tout cas.

Êtes-vous un supporter de la Real ?
Pas plus que ça, mais c’est vrai que ça fait plaisir d’avoir une équipe du coin qui s’est qualifiée pour la Ligue des champions. J’adore le foot en général. D’ailleurs, je regarde plus le football que le rugby à la télévision.

Vous êtes plutôt supporter du Real Madrid ?
Oui, plutôt.

\ud83c\uddeb\ud83c\uddf7\ud83c\udde6\ud83c\uddf7 se jouait déjà à Jean-Dauger aujourd'hui entre @guillaume_rouet et Facundo. @Omar_daFonseca , on est d'accord qu'il y a un petit problème de technique chez notre Argentin ? pic.twitter.com/UtWCycCTVa

— Aviron Bayonnais (@avironrugbypro) December 14, 2022

N’avez-vous jamais été tenté par le ballon rond, plus jeune ?
Non, j’ai fait directement du rugby, mais j’ai quand même toujours aimé le football. Je fais du foot à 5 pendant les vacances, j’aime beaucoup ce sport et je le trouve beaucoup plus agréable à regarder, à la télévision, que le rugby.

Dans le cadre de cette délocalisation, on vous a vu échanger avec les joueurs de la Real Sociedad. Qu’en avez-vous retiré ?
C’était très sympa. Nous avons eu la chance de visiter leurs installations, qui sont quasiment neuves. Robin Le Normand nous a fait la visite. C’est un joueur très humble, très simple. Ça fait plaisir d’échanger sur leur mode de fonctionnement de la semaine. C’était plutôt enrichissant.

Est-ce inspirant pour un club comme Bayonne ?
Oui, que ce soit la Real Sociedad ou l’Athletic Bilbao, ils font jouer beaucoup de joueurs du cru. Quand on connaît le modèle économique du foot, le fait d’avoir deux équipes comme ça à haut niveau dans le championnat espagnol, c’est inspirant, par rapport à nous.

Dimanche soir, vous croiserez la route de Charles Ollivon, que vous avez connu à vos débuts à l’Aviron. Que pouvez-vous nous dire sur lui ?
Charles, ça fait longtemps que je ne joue plus avec lui. Il était parti l’année de la descente et a fait son bout de chemin. J’ai eu la chance de le croiser l’an dernier, nous avions pu échanger après le match. Charles a eu des moments très difficiles avec de grosses blessures, mais il est très sûr de lui, de sa force et il a un gros mental. Il a réussi à revenir au meilleur niveau et a fait une très belle Coupe du monde. Respect pour sa carrière.

Le fait de voir un des capitaines du XV de France, passé par Bayonne, refouler cette pelouse d’Anoeta sera un moment sympa de la soirée…
Oui, c’est bien pour lui. Je pense qu’il aura plaisir d’aller jouer sur ce terrain, ça lui rappellera de bons souvenirs, mais il ne faut pas qu’il soit trop content, car ça voudrait dire qu’il a gagné à la fin du match.

Vous avez récemment fait le choix de prolonger, un an de plus, à Bayonne. Pourquoi ?
Pour l’instant, je ne me sens pas lassé. Je prends toujours du plaisir à aller à l’entraînement, à jouer les matchs. Avec ma blessure pendant cinq semaines, j’ai remarqué que j’avais toujours envie de jouer. Regarder le match des tribunes n’est pas quelque chose qui me plaît. Du moment que les coachs avaient donné leur accord pour prolonger un an, on s’était vu avec le président et ça s’est fait naturellement. Je suis content de prolonger et j’espère que la saison va se terminer comme elle a commencé. J’espère être compétiteur, aussi, l’an prochain. Je sais que je suis sur les dernières années, mais j’essaye de profiter un maximum.

Vous êtes-vous fixé une limite d’âge ?
Franchement, non, je ne me fixe pas de limites. Hier, je mangeais avec Jean Monribot et Gaëtan Germain. Jean disait qu’il sentait que le corps avait dit stop. Il n’avait pas du tout de regrets. Moi, pour l’instant, je n’ai pas ça. Après, j’ai commencé plus tard ma carrière. J’essaye d’en profiter. Tant que le corps, le physique et, surtout, la tête, suivent, je ne me fixe pas de date. Après, j’aurai la lucidité d’arrêter lorsque je ne serai plus dans le coup.

Avez-vous toujours le rêve de faire une dernière année à Hasparren (Fédérale 2), avec votre frère, Sébastien ?
Avec mon frère, non, car il est passé entraîneur.

Ne pourrait-il pas rechausser les crampons pour une dernière avec vous ?
Non, il ne le fera pas (sourire). Il a vraiment basculé du côté entraîneur et ça se passe très bien pour lui, donc j’en suis très content. Après, pour moi, si le corps suit, ce serait un plaisir de finir avec une saison là-bas. Mais si le corps ne suit pas, je n’ai pas envie de passer pour le clown et dire que j’ai fait une année à Hasparren pour la faire. Si je la fais, c’est parce que je peux amener encore quelque chose à ce club et être compétiteur.

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Les commentaires (3)
Okeefequedukiff Il y a 29 jours Le 29/03/2024 à 11:14

Quel joueur ! Quand Rouet va l'AB va ! Joueur précieux qui a du augmenter son niveau de jeu depuis la montée en prod2. Humble, fidèle et travailleur de belles valeurs dans ce sport.

Ossau64 Il y a 29 jours Le 29/03/2024 à 10:43

Et la sortie ???

Xamari61 Il y a 29 jours Le 29/03/2024 à 16:28

Quand l'Ossau sera plat