Les points chauds de la composition toulousaine, entre forfaits, retours et choix stratégiques

Marchand ou Mauvaka, le choix du riche

Samedi soir, après la victoire en barrage contre La Rochelle, Ugo Mola parlait ainsi de ses deux talonneurs internationaux : "Quand vous avez Mbappe et Neymar, au même poste, vous pouvez les mettre à côté au foot mais pas au rugby." Le manager le sait mieux que personne, il a dans ses rangs les deux meilleurs numéros 2 de France. C'est un confort évidemment, mais cela vous oblige aussi à une sacrée prise de tête au moment d'en choisir un dans le XV de départ.

Un problème de riche, certes. "Ils sont incroyables et se partagent le temps de jeu, reprenait Mola. Julien nous apporte des choses dans le leadership, la capacité à fédérer autour de lui. Peato est un gamin brillant. Il sait tout faire, malgré cette nonchalance qui lui fait parfois défaut. Quand tu entraînes deux joueurs pareils, tu n'as pas besoin d'inventer quoi que ce soit." Cette saison, Mauvaka a débuté treize matchs sur vingt-trois zen club. De son côté, Marchand en a commencé dix sur dix-huit.

Cela montre bien le partage qu'évoque le technicien. Avec les Bleus, quand les deux sont là, c'est toujours Marchand - exceptionnel dans le jeu au sol - qui est titulaire, puis Mauvaka qui le relaye. A Toulouse, cela peut dépendre de l'adversaire. Samedi dernier, Mauvaka avait ainsi disputé les cinquante premières minutes quand Marchand a enchaîné pour les trente dernières. Quel sera l'ordre contre le CO ? Au staff toulousain de trancher.

Quel rôle pour Faumuina ?

De retour de blessure à Brive il y a presque trois semaines, le pilier droit néo-zélandais avait écopé d'un carton rouge pour un déblayage trop appuyé. Suspendu trois semaines, il a réussi à en gagner une grâce au Head Process Contact, le protocole mis en place par World Rugby qui consiste à faire des ateliers d'entraînement spécifiques. Celui-ci a été validé et le champion du monde all black sera bien présent à Nice.

Le week-end passé, Ugo Mola n'a pas caché en conférence de presse qu'il figurerait sur la feuille de match. Mais dans quel rôle exactement ? Ces récentes saisons, Faumuina a presque toujours débuté quand il était à 100 % pour les grands rendez-vous. Mais, vu qu'il a très peu joué ces derniers temps, il existe le risque qu'il manque de rythme.

Le truc, c'est que Dorian Aldegheri - victime de divers pépins musculaires - a aussi été beaucoup ménagé récemment pour être sûr de tenir sa place contre La Rochelle. Alors, qui portera le numéro 3 vendredi soir ?

Qui pour remplacer François Cros ?

Ce fut le point noir du succès en barrage face aux champions d'Europe : le Stade toulousain a perdu François Cros sur blessure. Sérieusement touché au genou, le troisième ligne est évidemment forfait pour la demi-finale. Beaucoup ont l'habitude de dire que l'international français est indispensable dans l'équilibre du pack. Effectivement, son nom est certainement le premier couché sur la feuille de match, tant il sait tout faire... Mais il ne sera pas là à Nice.

Du coup, le staff devra composer. Il y a de fortes chances que Rynhardt Elstadt et Anthony Jelonch, titulaires contre La Rochelle, soient reconduits. Mais de qui seront-ils accompagnés ? Il y a deux solutions principales. La première, pour se rapprocher du profil de Cros, serait d'opter pour Thibaud Flament dont la polyvalence est précieuse. Cela permettrait de garder de la hauteur dans l'alignement et de l'activité dans le jeu.

A moins que Jean Bouilhou, l'entraîneur des avants, ne préfère densifier son paquet d'avants (ce qui est possible grâce à la présence des frères Arnold en deuxième ligne) en s'appuyant sur la puissance de Selevasio Tolofua, souvent utilisé en impact player dans les grands matchs et auteur d'une excellente entrée face aux Maritimes.