Le Stade rochelais s’éloigne-t-il du Top 6 ?

Troisième au soir de la 16e journée et de sa victoire à Grenoble (21-28), puis encore quatrième après les deux défaites contre Paris à Deflandre (14-27) et le Racing 92 à Nanterre (50-14), le rang du Stade rochelais dans le Top 6 n’a pas survécu à un troisième revers consécutif à Agen, samedi (19-7). Les Rochelais sont donc septièmes. Rien d’alarmant au regard du classement tant les écarts sont faibles. Trois points séparent les Charentais-Maritimes des Castrais, troisièmes. Mais à sept matchs de la fin de la phase régulière, on le sait : chaque point pris par rapport à un autre concurrent à la qualification est précieux. Les Jaune et Noir, eux, n’ont rien engrangé depuis trois matchs…

Ce constat ne serait pas si amer si le contenu avait permis aux hommes de Jono Gibbes de rivaliser le week-end dernier. Menés 16 à 0 à la mi-temps sur la pelouse du SU Agen, les partenaires de Victor Vito auront dû attendre la 74e minute pour débloquer leur score du zéro pointé. Trop de fautes, d’en-avant, de ballons rendus, ou de touches tout aussi vaines, la machine rochelaise était à la peine. "On n’arrive pas à se mettre la tête à l’endroit, pestait Marc Andreu à la fin du match. On est dans le creux de la vague. Espérons qu’elle ne soit pas trop grosse comme il peut y en avoir lors des tempêtes."

Rien ne sert de faire dans le catastrophisme, mais après Paris et le Racing - où les Rochelais avaient été dépassés -, les prestations se suivent et se ressemblent. Trois défaites d’abord. Un jeu et une prise d’initiatives qui font aussi cruellement défaut. Tout autant que la tenue en défense (96 points encaissés lors des trois derniers matchs).

Les ressorts existent pour relancer la machine

Sans réaction, le Stade rochelais peut-il dire au revoir à la qualification ? Sans doute que oui. La réception de Toulouse, dimanche, puis un déplacement à Castres lors de la 21e journée sont au menu des Charentais-Maritimes. Le leader et l’actuel troisième, rien que ça. Le groupe n’est pourtant pas sans qualité. Des ressorts existent bel et bien pour se sortir de l’ornière. Il y a d’abord de la précision à retrouver, indiquait Jono Gibbes, tout autant que de la concentration en attaque.

L’état d’esprit est aussi l’un des socles du groupe rochelais. L’international samoan Faifili Levave, arrivé il y a seulement quelques semaines en tant que joueur supplémentaire, le relevait la semaine dernière. "Il y a une vraie passion pour chacun au sein de cette équipe. Une cohésion très forte", soulignait-il, ne se montrant pas inquiet plus que ça. "Nous savons pourquoi nous avons perdu, c’est ce qui compte." Alexi Balès, aussi, pointait la cohésion comme ressort : "On a su se resserrer ces derniers temps". Visiblement, si c’est important, ça n’aura pas suffi à Agen.

Enfin, pour ce groupe qui évolue peu et fidèle à ses couleurs, et rappelons-le a connu une demi-finale, à Marseille en 2017, les souvenirs ont une signification. Dans la perspective d’accrocher le Top 6, ceux d’il y a deux ans pourraient servir de ressort précieux pour relancer la machine. "La demi-finale à Marseille, c’est quelque chose d’incroyable qui est resté imprimé. On a marqué le club, et en tant que joueur, ça marque évidemment", se rappellait ainsi Arthur Retière, il y a une quinzaine de jours. Une piste un peu légère ? Rien ne doit être écarté alors que la décision sportive pour le Top 6, elle, avance semaine après semaine.